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Tolstoï, Léon - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Tolstoï, Léon - littérature. 1 PRÉSENTATION Tolstoï, Léon (1828-1910), écrivain russe, auteur de la Guerre et la Paix et d'Anna Karénine. 2 VIE Lev Nikolaïevitch Tolstoï naît à Iasnaïa Poliana, la propriété familiale, au sud de Moscou. Ses parents, de riches propriétaires terriens d'ancienne noblesse, disparaissent alors que l'enfant n'a que neuf ans. Léon Tolstoï et ses frères sont donc élevés, avec grand soin, par leur tante, qui confie leur instruction à des précepteurs français et allemands. À seize ans, Tolstoï entre à l'université de Kazan, où il étudie sans assiduité les langues vivantes puis le droit ; c'est là qu'il découvre l'oeuvre de JeanJacques Rousseau, qui a sur lui une forte influence, et dès lors il ne supporte plus l'enseignement officiel : il interrompt ses études en 1847 sans avoir obtenu aucun diplôme, et mène pendant quelque temps une vie de bohème mondaine au sein de la haute société moscovite, avant de rentrer dans la propriété familiale (1848). À Iasnaïa Poliana, il essaie en vain d'améliorer la condition des serfs qui travaillent la terre. En 1851, lassé d'une vie trop tranquille, Tolstoï décide de s'engager dans l'armée et de rejoindre son frère, qui combat dans le Caucase avec son régiment. Dans cette région, où il demeure pendant trois années, il côtoie pour la première fois ces Cosaques qu'il mettra en scène par la suite dans l'un de ses romans, les Cosaques (1863). Son premier texte, écrit en 1852, s'intitule Enfance ; premier volet d'une trilogie autobiographique, ce récit fait immédiatement de Tolstoï un auteur reconnu. Les ouvrages suivants reçoivent également un accueil chaleureux. Après son séjour dans le Caucase, Tolstoï prend part à la guerre de Crimée ; il défend Sébastopol avec son régiment, et relate ce combat dans les Récits de Sébastopol (1855-1856, publiés en 1868). Tolstoï rentre à Saint-Pétersbourg en 1856, puis voyage à l'étranger, notamment en France et en Allemagne, où le capitalisme bourgeois le choque ; il peut cependant y visiter des écoles, ce qui consolide en lui le désir de se consacrer à l'éducation des serfs récemment affranchis par le tsar. Dès son retour à Iasnaïa Poliana, il y crée une école ; ses principes éducatifs sont exposés dans une revue pédagogique qu'il publie lui-même à partir de 1862 et à laquelle il donne le nom de la propriété. L'année de la création de la revue, le romancier, aspirant à une certaine stabilité, épouse Sophie Andreïevna Bers, issue d'une famille moscovite cultivée. Il consacre les quinze années qui suivent à l'éducation de ses treize enfants et à la gestion de sa propriété, mais n'en délaisse pas pour autant l'écriture ; il rédige, en effet, au cours de ces années, les deux romans qui lui apporteront honneurs et gloire : la Guerre et la Paix (1865-1869) et Anna Karénine (1875-1877). Cependant, au milieu de cette période heureuse, il est soudainement saisi par l'angoisse de la mort et sa vie lui paraît absurde. Peu après la rédaction d'Anna Karénine, il se convertit et exalte dès lors dans son oeuvre un certain nombre de préceptes moraux d'inspiration chrétienne mais peu conformes aux dogmes de l'Église orthodoxe : ses points de vue radicaux sur la foi et sur le rôle de l'Église lui valent d'ailleurs d'être excommunié en 1901. Ses prises de position sur la littérature, en particulier sur les écrivains russes, mais aussi sur les artistes étrangers, nous paraissent aujourd'hui totalement erronées. Il prône une éthique sévère, faite de frugalité, de chasteté et de pauvreté, sans parvenir lui-même à s'y conformer. Terriblement tourmenté par la contradiction entre le contenu de ses enseignements et le mode de vie que sa fortune personnelle lui assure -- mais aussi par les querelles incessantes qui l'opposent à son épouse --, Tolstoï quitte une nuit le domicile conjugal, accompagné de son médecin privé. Trois jours plus tard, il tombe malade ; une pneumonie l'emporte le 7 novembre 1910, alors qu'il se trouve dans une petite gare, loin de sa demeure. 3 PREMIERS ÉCRITS Tolstoï explore d'abord, dans son oeuvre, les chemins de l'autobiographie, avec une trilogie romanesque : Enfance (1852), bientôt suivi d'Adolescence (1854) et de Jeunesse (1857). Sans rhétorique superflue ni sentimentalité, l'auteur y évoque, à partir de sa propre expérience, les moments importants de l'existence des enfants et des jeunes gens. Il poursuit son oeuvre avec Une tourmente de neige (1856) et Deux Hussards (1856). Dans les Récits de Sébastopol (1868), qu'il écrit vers 1855, pendant la guerre de Crimée, Tolstoï se sert encore de ses propres observations pour montrer le faux héroïsme des chefs militaires, comparé à la bravoure des simples soldats et confronté à la réalité brutale de la guerre. Dans son court ouvrage réaliste et poétique, les Cosaques (1863), il peint avec bienveillance la vie de ce peuple naturel et vigoureux qu'il a pu côtoyer dans le Caucase, et dont il compare la grandeur simple à l'existence décadente d'un jeune Moscovite sophistiqué. 4 DEUX CHEFS-D'OEUVRE : LA GUERRE ET LA PAIX ET ANNA KARÉNINE La Guerre et la Paix est généralement considéré comme l'un des plus grands romans jamais écrits. Ce récit, qui évoque une période troublée de l'histoire russe (l'action se déroule en Russie entre 1805 et 1815, pendant l'invasion du pays par les armées de Napoléon), est paradoxalement marqué par un sentiment de joie profonde -- ressentie sans doute par l'auteur pendant la rédaction. Dans cette fresque immense, Tolstoï met en scène cinq cent cinquante-neuf personnages, mais il relate avant tout la vie de cinq familles aristocratiques. Le destin de ces personnages de fiction se mêle à la réalité historique, puisqu'ils traversent d'importantes batailles militaires et côtoient de célèbres figures de l'histoire. Chef-d'oeuvre du réalisme, la Guerre et la Paix brille par la véracité des événements historiques aussi bien que par le portrait physique et psychologique des protagonistes. L'un des personnages les plus attachants du roman est sans doute Natacha Rostov, personnage inspiré à l'auteur par sa belle-soeur, Tany Bers, et qui incarne à ses yeux la femme idéale. Au fil du récit, le lecteur voit cette adolescente exubérante se transformer en une mère de famille rayonnante. Absorbée tour à tour par ses sentiments amoureux, son mariage et ses enfants, Natacha, devenue l'une des plus célèbres héroïnes de la littérature russe, traverse avec une grande sérénité les différents âges de la vie. Elle illustre superbement les théories historiques de Tolstoï, selon lesquelles l'histoire se construit bien plus à partir de motivations anonymes et d'agissements personnels qu'à partir des grands événements collectifs et publics suscités par les gouvernements. Une philosophie profondément optimiste, ainsi qu'un amour enthousiaste pour la vie dans toutes ses manifestations émanent de ce roman, malgré les horreurs de la guerre et les travers humains qui y sont décrits. (Pour une présentation détaillée de l'oeuvre, voir l'article la Guerre et la Paix). L'autre chef-d'oeuvre de Tolstoï, Anna Karénine, constitue l'un des plus grands romans psychologiques modernes. L'exubérance de la Guerre et la Paix laisse ici la place à un réalisme plus pessimiste, puisque cette fois les personnages principaux ne parviennent pas à résoudre les conflits dans lesquels ils sont impliqués, et que l'héroïne finit par se donner la mort. Dans ce drame passionnel inspiré d'un fait divers, Tolstoï relate, parallèlement à la passion adultère d'Anna Karénine pour le jeune officier Vronski, d'autres histoires, notamment celle de l'amour, légitime celui-là, qui unit Kitty et Lévine, mais il fait aussi de nombreuses digressions, abordant des sujets sociaux ou philosophiques. Si la première histoire, tragique, se déroule à SaintPétersbourg dans les années 1860, la seconde, heureuse, a pour cadre une propriété à la campagne ; destins exemplaires qui permettent à Tolstoï de réaffirmer la supériorité de la vie rurale et naturelle sur l'univers urbain, superficiel et factice. L'auteur fait néanmoins montre d'une grande compassion pour sa coupable héroïne, condamnée à la souffrance et au suicide pour avoir transgressé les lois sociales et morales. L'opinion de Tolstoï est par ailleurs véhiculée par le personnage de Lévine, qui lui sert de porte-parole lorsqu'il critique la sophistication intellectuelle urbaine. De plus, Lévine est assailli d'angoisses et d'interrogations sur le sens de la vie et sur la relation des êtres humains avec l'infini, comme l'est Tolstoï lui-même au moment où il achève la rédaction de ce roman. (Pour une présentation détaillée de l'oeuvre, voir l'article Anna Karénine). 5 OEUVRES DE LA CONVERSION Après Anna Karénine, Tolstoï chemine de la confusion spirituelle à la foi en Dieu, en passant par une longue recherche de certitudes morales et sociales. Ayant adopté finalement les principes de l'Évangile, qui prônent l'amour du prochain et la nonviolence, il produit une importante oeuvre philosophique, qui illustre sa foi nouvelle. Alors qu'il vit au sein d'un régime autocratique, il n'hésite pas à condamner l'inégalité sociale et le pouvoir coercitif du gouvernement et de l'Église, tout en prônant la fin de la haine, pour une vie plus pure, vécue par chacun en fonction de sa propre conscience morale. Il s'interroge également sur le rôle de l'art, renie ses propres chefs-d'oeuvre romanesques, selon lui mensongers, et prône un art inspiré par la morale. Parallèlement à ses essais philosophiques, Tolstoï ne renonce pas aux ouvrages de fiction. Il écrit trois nouvelles, toutes porteuses d'un discours moral, la Mort d'Ivan Ilitch (1886), Maître et Serviteur (1895) et la Sonate à Kreutzer (1889). Les deux premières relatent la conversion spirituelle d'un homme confronté à l'expérience de la mort, la dernière, un mariage sans amour qui conduit au meurtre de l'épouse et à la révélation, chez le mari meurtrier, de l'imposture du mariage. Avec les mêmes préoccupations, il écrit un roman, Résurrection (1899), qui relate la régénération d'un homme de la noblesse éprouvé moralement. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« L’auteur fait néanmoins montre d’une grande compassion pour sa coupable héroïne, condamnée à la souffrance et au suicide pour avoir transgressé les lois sociales et morales.

L’opinion de Tolstoï est par ailleurs véhiculée par le personnage de Lévine, qui lui sert de porte-parole lorsqu’il critique la sophistication intellectuelle urbaine.

De plus, Lévine est assailli d’angoisses et d’interrogations sur le sens de la vie et sur la relation des êtres humains avec l’infini, comme l’est Tolstoï lui-même au moment où il achève la rédaction de ce roman.

(Pour une présentation détaillée de l’œuvre, voir l’article Anna Karénine ). 5 ŒUVRES DE LA CONVERSION Après Anna Karénine , Tolstoï chemine de la confusion spirituelle à la foi en Dieu, en passant par une longue recherche de certitudes morales et sociales.

Ayant adopté finalement les principes de l’Évangile, qui prônent l’amour du prochain et la non- violence, il produit une importante œuvre philosophique, qui illustre sa foi nouvelle.

Alors qu’il vit au sein d’un régime autocratique, il n’hésite pas à condamner l’inégalité sociale et le pouvoir coercitif du gouvernement et de l’Église, tout en prônant la fin de la haine, pour une vie plus pure, vécue par chacun en fonction de sa propre conscience morale.

Il s’interroge également sur le rôle de l’art, renie ses propres chefs-d’œuvre romanesques, selon lui mensongers, et prône un art inspiré par la morale. Parallèlement à ses essais philosophiques, Tolstoï ne renonce pas aux ouvrages de fiction.

Il écrit trois nouvelles, toutes porteuses d’un discours moral, la Mort d’Ivan Ilitch (1886), Maître et Serviteur (1895) et la Sonate à Kreutzer (1889).

Les deux premières relatent la conversion spirituelle d’un homme confronté à l’expérience de la mort, la dernière, un mariage sans amour qui conduit au meurtre de l'épouse et à la révélation, chez le mari meurtrier, de l'imposture du mariage.

Avec les mêmes préoccupations, il écrit un roman, Résurrection (1899), qui relate la régénération d’un homme de la noblesse éprouvé moralement. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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