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Torre Aquila Trente

Publié le 21/10/2013

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Torre Aquila:Château du Buonconsiglio , Trente ( Trentin) Les travaux des Mois, Maître anonyme vers 1407 L'intérêt que suscite en Europe la peinture murale de la Renaissance italienne, est le fruit d'une longue tradition. Cependant de nombreux obstacles entravent l 'étude et l'observation de ces oeuvres magnifiques et monumentales. La plus part des cycles de fresques qui font le succès de l'art italien est située dans des édifices reculés et isolés, peu accessibles au public. Ainsi à Trente, nous sommes en présence d'un cycle qui décrit le déroulement de l'année astrologique, avec les travaux et activités propres à chaque mois Le rapport entre la décor peint et son support architectural, est soumis à des règles, de même que la travail des peintres qui avaient à leur disposition certains moyens pour venir à bout de leur difficile tâche ( les conditions de réalisation relevaient d'un certain équilibre et de matériaux emprunté à ceux des architectes ( échafauds...). D'ailleurs cette fresque, est l'occasion pour nous d'aborder la relation concrète entre la peintre et son commanditaire qui était une relation d'exigence par rapport à la future réalisation qui allait orner les mur de son habitat . Car Il nous est aujourd'hui difficile d'imaginer à quel point, à cette époque, avoir les murs couvert de peinture répondait aux besoins d'une société soucieuse de se mettre en valeur par un déploiement de luxe, ce qui à ses yeux n'était pas incompatible avec une profonde religiosité. Nous utiliserons ici la notion de «  peinture murale « et non celle de « fresque « qui est certes courante dans l'analyse des oeuvres d'art mais ne nous ramène pas assez à la ré «alité du support sur lequel elle se retrouve ( salles de séjour, loges, église, hôtel de ville, . En effet ce que nous observons est belle et bien un mur alors que la fresque peut se réaliser sur tout autre support ( par exemple tapisserie, panneaux mobiles Ex. De Bayeux). Car fondamentalement la peinture murale n'existe que par la présence d'une architecture ! Et est donc soumise à des techniques totalement différentes de celle des fresques qui en raison de leur support importables peuvent être déplacés : la peinture murale n'est que par la subsistance de son architecture. De fait, les manipulations ultérieures à leur réalisation sont beaucoup plus rares et logiquement ces réalisations périssent t avec leur support, de fait de la dégradation naturelle du bâtiment, des guerres, incendies. Attribution stylistique : Les premier historiens, qui ont étudié la Torre Aquila, l'on attribué au milieu culturel du Tyrol du Nord, en les rapprochant avec des peintures de sytles analogues retrouvées dans l'église de Merano et le cloitre du couvent de Neustif en Bressanone (Brixen). D'autres critiques ont mis en relation avec les cycles de la peinture de Bohême -surtout en comparent la Bible du roi Vinceslas conservée à la bibliothèques d'Autriche-. Cependant, les médaillons, les colonnes trosadées et les l'organisation des scènes font d'avantage penser à un influence italienne pour cette peinture murale. On a alors proposé d'attribuer cette peinture murale à à une certain Maitre Vinceslas (Magister Wenzel) dont le nom figure dans un registre du début du XV e siècle , en qualité de peintre au service du l'évêque de Trente. La thèse d 'Enrico Castelnouovo, nous est alors la plus probable, car celle-ci reconnaît une double influence à la fois nordique et méridionale chez ce peintre qui réalisa et ordonna l'exécution de cette peinture murale. Car en effet dans le Trentin la barrière des Alpes , qui constitue certes une césure géographique entre le nord et le sud, n'avait pas l'importance quelle connaît de nos jours. Sa situation frontalière de Tyrol faisait de cette région un foyer de culture mixte entre nordiques et italiens, qui est le seule argument qui nous permet d'expliquer une telle homogénéité de style pour l'époque de 1400, que l'on nomme couramment aujourd'hui «style gothique international «. Problématique : Nous pouvons nous demander, en quoi la peinture murale de la Torre Aquila nous renseigne t-elle sur les rapports de l'homme à son environnement. Comment l'homme de la renaissance se représente t-il le temps qui passe, les activités qu'il y associe. I] La Torre Aquila : a) Historique : Les Onze scènes qui ont été conservées représentent les Travaux des mois ; Elles couvrent les murs d'une pièce qui est éclairée par deux fenêtres orientées à l'est et à l'ouest. Cette pièce occupe le deuxième étage de la Torre Aquila. La tour de l'aigle comme on en fait couramment le traduction , faisait parie à l'origine des fortifications de la ville de Trente. Sous le règne de l'évêque Georg vo Liechtenstein, qui eut en charge de diocèse de Trente entre 1390 et 1407 et de 1409 à sa mort en 1419, La Torre Aquila ainsi que la Torrisella di Mezzo ( tour plus petite dite aussi «  tout du faucon «) furent reliées au Castelvecchio , le château épiscopal. C'est la passage du mur d'enceinte découvert à l'époque qui servait à les raccorder. Aujourd'hui encore on trouve au rez ce chaussé de la tour l'une des plus vieilles portes de la ville : la Porte de L'aigle. Avant d'être nommé évêque de Trente en 1390, Georg von Liechtenstein résidait dans sa ville natale, Vienne, ou il était prieur de la Cathédrale de Saint-Etienne. Dès 1405, il agrandit son évêché en faisant l'acquisition de Riva de Garda et restaura la puissant château de Stenico situé à l'ouest de Trente. Il s'était de plus constitué une importante bibliothèque ainsi qu'une collection de tapisseries. Il se distuingua d'autre part, par ses actions de mécène, et fit dont de quelques objets à la cathédrale de Trente, une remarquable série de tapis et des pièces d'orfèvrerie. Le 16 Avril 1407 ,l 'évêque fut emprisonné par le comte de Tyrol et démis provisoirement des ses fonctions. La ville entra alors en possession de la tour ( ceci est précisé dans les archives locales de Trente), qu'elle rénova après quoi elle l'intégra quelques années plus tard au château épiscopal. Nous pouvons d'ailleurs voir aquarelle de Albrecht Düer lors de son voyage en 1494 au coeur de la ville nous montre l'état de la tour à cette époque. Entre 1528 -1535, la passage du mur d'enceinte fut couvert et raccordé au château qui avait été agrandi peu de temps auparavant, dans un style renaissance à l'initiative de l'évêque Bernardo Clesio. Après cette date =, la tour servit à abriter les suites des hôtes les plus illustres de passage à Trente. D'ailleurs des fouilles datant de 1960, ont permit de découvrir des inscriptions datant de l'époque d ela réalisation du Cycle des Mois, et qui atteste de la prise de Trente par le Comte de Tyrol en 1407. Nous le voyons, une architecture qui se veut centrale au niveau politique dans la ville de Trente. D'ailleurs les peintures de la tour devaient déjà sans doute être détériorées à l'époque de l'évêque Clesio, qui s'avisa à les rénover vers 1535, les historiens ont distingué son intervention d'autres mais sur les réalisation de base ( les habits et les visages ont été ainsi retouchés et l'usure du ciel à été réparé par un repeint de bleu.) ( les étoiles et les symboles solaires qui ornent les poutres ont été recouvert de Stuc.) : les Impress (emblèmes personnels de l'évêque Clesio et la devise ont été rajoutés au décor du plafond. A une époque ultérieure, l'aménagement d'un escalier qui visait à relier les trois étages des la tour , à causé le perte du mois de Mars qui couvrait le mur à l'origine. La partie inférieure du mur (soubassement) fut par la suite décorée d'un rideau peint , constitué d'une alternance de pans rouges et de pans blancs qui portent encore les restes de motifs fait au pochoir. Sous ces rideaux on distingue encore les traces de peinture originales qui ont orné au tout début le soubassement de la pièce. La décoration générale de la peinture murale, constituait en une suite de de niches cintrées, dont le nombre et la taille étaient subordonné aux dimensions des scènes quelle accueillaient. Font aussi partie intégrante de l'organisation de la peinture murale, les motif géométriques qui apparaissent sur les intrados ( encadrement des portes) qui sont des bandes ponctuées de sept médaillons dans lesquels s'inscrivent trois bustes masculins et et quatre blasons de l'évêque Liechtenstein commanditaire ( tout comme les drapeaux qui flottent du haut des tours du château représentés au mois de Janvier); Mais aussi les sortes de colonnes fleuronnées qui encadrent les extrémités des scènes. Les données chronologiques des faits historiques fournies par les archives de la villes de Trente permettent aux historiens de l'art de proposer la date de 1400 1407 pour la réalisation de ces peintures murales. Ce qui correspondrait au travaux de rénovation du château par l'évêque liechtenstein durant sont premier vicariat. b)Description : Le décor de la Torre Aquila est le seul et unique exemple de cycle datant des début du XV e siècle qui soit consacré au thème des mois particulièrement ! En raison de sa composition fractionnées , les historiens de l'art ont d'emblée voulu comparer cette réalisation aux oeuvres miniaturistes de l'époque précédente. Car chaque scènes est en effet subdivisée en plusieurs zones spatiales, qui doivent être considérées comme une succession de plan juxtaposés : premier plan , plan médian et arrière-plan. La non maîtrise de la perspective : Le ciel qui ne se limite qu'à une simple bande bleue ; marque la limite supérieure de l'arrière plan question d'attribution et Iconographie. La présence d''étranges rochers comme dan sle mois de Juillet, eux aussi participe à cet effet d'arrière-plan , et invitent aussi le spectateur à les interpréter comme une représentation d'une chaine de montagne située dans le lointain. Cette superposition des plans, indique que le peintre , en dépit du soin apporté à la transcription réaliste des objets, ne maîtrisait pas encore le principe de perspective et de l'échelonnement des plans en profondeur ; Ce qui devait une vingtaine d'années plus tard faire le succès des écoles d'art italienne et s'imposer comme une avancée majeure dans le domaine de la représentation de l'espace. Dons pour mettre en scène la richesse des paysages, la peinture a donc longtemps appliqué ce procédé de perspective par étage , La hiérarchie sociale : C'est pourquoi nous observons clairement une différence d'échelle nette entre les personnages au premier plan (plus gros)et ceux plus à l'arrière (plus petits). Toutefois cette différence d'échelle physique n'est pas uniquement formelle ; Elle sert aussi à illustrer les échelons de la hiérarchie sociale. Ainsi nous remarquerons que les personnages qui animent les trois plans, sont habilement séparés les uns des autres par des clôtures, des verdures ou par la dénivellation du sol (comme dans le mois d'Août). Les personnages sont représentés dans des activités des attitudes et des vêtements nettement différenciés qui déterminent précisément leur condition. Les hommes et les femmes élégamment vêtus au premier plan seraient les aristocrates. D'ailleurs, le premier plan, sert à mettre aussi en scènes les différents types de chasse -activité aristocratique par excellence- selon les saisons ; mais aussi des scènes de courtoisie de danse de jeux de tournois de promenades à pied ou a dos de cheval. En revanche le deuxième plan , ou plan médian, est consacré aux travaux des champs. Une interprétation du temps : Cette composition n'est pas rigoureusement symétrique : la structure thématique et formelle est interrompue par à plusieurs endroits. Ainsi des lopins de terre, des crêtes ais aussi des vue de villes lontaines , servent à relier les niches de scènes ( Novembre et Décembre), et structurent Horizontalement cette fois le plan et contribue à relier entre elles les scènes qui sont séparées les unes des autres par les colonnes torsadées. Cependant la présence de ces colonnes torsadées ne servent pas pour autant a délimiter l'espace. Par exemple à la fin de la scène du moi de novembre à décembre que la représentation du château se fait en continue malgré la présence de ces colonnes ; Ce qui nous permet de comprendre que l'espace est considéré comme une zone continue à l'image du temps qui passe et n'est jamais interrompu par les années qui changent, de même que le déroulement de la vie ne se trouve jamais interrompu par le défilement des saisons : qui reflète fondamentalement le Cycle. On observe d'ailleurs que la répartition des travaux et des activités est ici décalée par rapport au calendrier traditionnel du cycle des Mois. En accord avec les conditions climatiques du Trentin, la scène correspond au mois de janvier qui se manifeste pas un sol enneigé. Au premier plan des six personnages élégants ( donc aristocrates) se lancent des boules de neige . L'imposant château fort qui sert de de fond est le château Stenico restauré par Liechtenstein. Un motif architectural de représentation quasi parfaite, constitue l'une des toutes premières Vedute de la peinture murale du XV e siècle. La représentation de cette bataille de boule de neiges, montre que l'artiste e eu le souci de représenter la nature animée et inanimée même si il ne maîtrisait pas le perspective. Le mois de Mais est entièrement consacré au divertissement et au plaisirs de la noblesse. Interprétation iconographique : Le cycle des mois, représente, en symbiose, l'univers des champs et le monde des cours. L'artiste y dépeint cette harmonie qui y règne sur un ton idyllique. Tout au long du cycle qui semble proche la réalité sociale de l'époque, les deux mondes ( champ et cour), vivent côte à côte, dans une communauté de paix et de contemplation. Cette vision harmonieuse est en fait un thème récurrent issu de la littérature antique et repris par une culture courtoise dès la fin du XIV e siècle. La thématique n'est cependant profane qu'en apparence ! Le rythme des saisons auquel sont soumis la nature et l'homme, était en effet compris comme un reflet de l'ordre divin. Cette conception a joué un rôle important dans l'iconographie chrétienne, comme en témoigne les ornement des églises médiévales;Mais aussi dans les ornements des horloges astronomiques. Le déroulement de l'année et de ses douze mois ( divisés en parties successives), rappel au spectateur que l'activité humaine fait partie intégrante du grand cycle de la nature régi par Dieu. Ceci se retrouve aussi à la place de l'observateur qui voit les saisons apparaître selon le points cardinaux et par la mention au dessus de chaque scène de la position du soleil dans le signe zodiacal . L'artiste a cherché a faire correspondre l'orientation de sa peinture à l'orientation réelle. Pour dépeindre les activités ainsi que les outils utilisées par ses personnages , le peintre s'est bien-sure inspiré de ses observations directes, mais aussi de livres d'oraison comme celui du Solatium ludi scacorum (Le jeu des échec moralisé) de Jacques Cessoles. Ces sources iconographiques et littéraires , qui étaient souvent pourvues de miniatures, offraient un éventail complet de gestuelle propres à chaque classe sociale, mais surtout des catégories les plus modestes ( de leur vêtements de leurs activités). Quand à la mise en scène des différents types de chasse, il existait comme pour les travaux des agricoles, des calendriers illustrés , très précis du point de vue fonctionnel et iconographique. L'un des ouvrages les plus connus en la matière était le Livre de la chasse de Gaston Phébus ( +1391). Ces livres largments diffusées à l'époque, sous forme de manuscrits enluminés, étaient aussi utilisés par les artistes comme répertoire de modèle ornementaux. Le cylce des mois de la Torre Aquilla, offre une image particulièrement riche de a vie quotidienne . Por la représenter le peintre a probablement puisé dans une troisième source d'inspiration. Peut-être les manuels de médecine arabe !

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