Tortel, Jean - littérature française.
Publié le 30/04/2013
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Tortel, Jean - littérature française. 1 PRÉSENTATION Tortel, Jean (1904-1993), poète français dont l'oeuvre est fondée sur un principe d'économie verbale pour être au plus près du sens des mots. 2 PARCOURS Né à Saint-Saturnin-lès-Avignon de parents instituteurs, Jean Tortel grandit à Sorgues, puis devient receveur de l'enregistrement à Gordes. Il lit alors les auteurs préclassiques français tels que Maurice Scève et François Malherbe. En 1926, il rencontre le poète Jean Royère qui le guide et lui fait prendre conscience de la « matérialité de la langue «. Affecté en 1938 à Marseille à un emploi administratif, il collabore aux Cahiers du Sud et publie ses premiers poèmes (Cheveux bleus, 1931, Parole du poème, 1946, Naissance de l'objet, 1955). Résistant durant la Seconde Guerre mondiale, il fait la connaissance de Francis Ponge et s'inscrit dans le courant du matérialisme poétique. Fin 1964, Jean Tortel s'installe en Avignon dans le quartier des « Jardins neufs « et poursuit son travail sur les mots avec Les Villes ouvertes (1965), Relations (1968), Limites du regard (1971), Instants qualifiés (1973), les Solutions aléatoires (1983), Provisoires Saisons (1984), Arbitraires Espaces (1986), les Saisons en cause (1987). Il est également l'auteur de différents essais sur Maurice Scève, Eugène Guillevic et Francis Ponge, ainsi que de récits en prose dont Jalons (1934), Clefs pour la littérature (1965), le Discours des yeux (1982), Progressions en vue de (1993). Le Grand Prix national de poésie lui est décerné à titre posthume en 1986 pour l'ensemble de son oeuvre. 3 VERS UN ÉPUREMENT La poésie de Jean Tortel est marquée par une évolution lente mais profonde. De recueil en recueil, elle se réinvente et se métamorphose. Si le poète se soumet d'abord aux contraintes classiques de l'alexandrin, c'est pour mieux s'en abstraire par la suite. Jean Tortel refuse de céder au lyrisme afin d'aboutir à la composition d'un objet plus brut et moins complaisant. De plus en plus, ses vers semblent se décharner, suspendre leur course, et s'interrompre net pour retrouver le sens propre des choses et des mots. « Dire veut dire : je vais Où je vois À partir de ce je. « 4 INSTANTS QUALIFIÉS Le poète s'attache également à l'organisation spatiale du texte dans la page. Il joue ainsi avec la disposition graphique (blancs typographiques), la structure syntaxique et la ponctuation. Le poème « Quatre par quatre « extrait du recueil les Saisons en cause a ainsi la particularité de contenir trois marges verticales : une de chaque côté du texte et une autre au centre. La marge revêt ici un caractère dynamique et ne s'efface pas au profit du texte. C'est donc à une école du regard que le lecteur est convié et Jean Tortel n'a de cesse de dire ce que l'oeil voit sans tomber dans les pièges de la description. Les choses sont évidentes et semblent aller sans dire, pourtant toute la difficulté réside dans la manière de les énoncer. Le poète explique cette problématique dans Progressions en vue de : « Retrouver l'énigme contenue dans tout objet familier, dans toute banalité, dans tous sentiments, tous désirs clairs ? Elle se dissimule dans le langage, ou en langage. « L'entreprise de Jean Tortel s'apparente à un travail physique qui transforme les choses en objets de parole pour une poésie minimaliste et ouverte au monde. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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