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Publié le 30/11/2013

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LA POÉSIE CENTRES ÉTRANGERS SÉRIE ES / S   Objet d'étude : La poésie. Textes : Texte A - Victor HUGO, « Demain, dès l'aube...», Les Contemplations (1856) Texte B - Guillaume APOLLINAIRE, « Si je mourais là-bas...», Poèmes à Lou  (1915) Texte C - Pierre de RONSARD, « Je n'ai plus que les os...», Derniers vers (1586). ÉCRITURE I. Après avoir lu les textes du corpus, vous répondrez à la question suivante (4 points) :         Comparez les situations d'énonciation de ces trois poèmes : en quoi la mort concerne-t-elle chacun des locuteurs ? II. Vous traiterez ensuite un de ces sujets (16 points) : Commentaire : Vous ferez le commentaire du texte de Guillaume Apollinaire (texte B). Dissertation : Vous vous demanderez dans quelle mesure la poésie permet le dépassement d'une épreuve. Vous vous appuierez sur les textes du corpus, ceux que vous avez étudiés en classe, et sur vos lectures personnelles. Invention : Vous écrirez un dialogue entre un interlocuteur qui pense que la poésie permet d'exprimer une expérience personnelle, et un autre qui, au contraire, la critique en l'accusant d'être un travestissement, voire une trahison, de cette expérience. ÉCRITURE I. Après avoir lu les textes du corpus, vous répondrez à la question suivante (4 points) :         Comparez les situations d'énonciation de ces trois poèmes : en quoi la mort concerne-t-elle chacun des locuteurs ? Texte A - Victor HUGO, « Demain, dès l'aube...», Les Contemplations (1856). Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.   Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.   Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur1, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. 1. Harfleur : port de Normandie.   Texte B - Guillaume APOLLINAIRE, « Si je mourais là-bas...», Poèmes à Lou  (1915). Si je mourais là-bas sur le front de l'armée Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt Un obus éclatant sur le front de l'armée Un bel obus semblable aux mimosas en fleur Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace Couvrirait de mon sang le monde tout entier La mer les monts les vals et l'étoile qui passe Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace Comme font les fruits d'or autour de Baratier1 Souvenir oublié vivant dans toutes choses Je rougirais le bout de tes jolis seins roses Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants Le fatal giclement de mon sang sur le monde Donnerait au soleil plus de vive clarté Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l'onde Un amour inouï descendrait sur le monde L'amant serait plus fort dans ton corps écarté Lou si je meurs là-bas souvenir qu'on oublie - Souviens-t'en quelquefois aux instants de folie De jeunesse et d'amour et d'éclatante ardeur - Mon sang c'est la fontaine ardente du bonheur Et sois la plus heureuse étant la plus jolie Ô mon unique amour et ma grande folie 1. Baratier : général français mort au combat en 1917.   Texte C - Pierre de RONSARD, « Je n'ai plus que les os...», Derniers vers (1586). Je n'ai plus que les os, un squelette je semble, Décharné, dénervé, démusclé, dépulpé, Que le trait1 de la mort sans pardon a frappé, Je n'ose voir mes bras que de peur je ne tremble. Apollon et son fils2, deux grands maîtres ensemble, Ne me sauraient guérir, leur métier m'a trompé ; Adieu, plaisant Soleil, mon ?il est étoupé3, Mon corps s'en va descendre où tout se désassemble. Quel ami me voyant en ce point dépouillé Ne remporte au logis un ?il triste et mouillé, Me consolant au lit et me baisant la face, En essuyant mes yeux par la mort endormis ? Adieu, chers compagnons, adieu, mes chers amis, Je m'en vais le premier vous préparer la place. 1. le trait : la flèche. 2. son fils : il s'agit d'Asclépios, dieu de la médecine. 3. étoupé : au sens figuré, "voilé".  

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