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Un débat contradictoire : Les Thibault de Roger Martin du Gard

Publié le 02/08/2010

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Parution entre 1922 et 1940, 9 volume. Le passage est tiré de la 7ème partie, L’été 14. 1. Introduction

Les deux frères Antoine et Jacques Thibault se retrouvent à quelques jours de la déclaration de guerre. C’est l’occasion d’un débat où les deux frères pourtant liés, développent des idées complètement opposés : Jacques est un pacifiste convaincu et Antoine préconise l’obéissance aux autorités quelles que soient les réserves de la conscience. - C’est un dialogue : les propos sont rapportés en style direct signalé par des guillemets. Les passages narratifs jouent le rôle des didascalies : ils indiquent l’intonation , l’attitude, le regard… « Le ton restait si volontairement mesuré…Très calme, il regarda son frère, et esquissa même un sourire amical «. - Les positions sont antagonistes. 2. Le pacifisme de Jacques

Sa position individuelle lui est inspirée par des valeurs qu’il revendique. -La guerre est pour lui « une entreprise que je considère comme une trahison, de la vérité, de la justice et de la solidarité humaine «. -Il affirme la prévalence des valeurs personnelles sue celle de l’état, du gouvernement ou de la nation « Je n’accepterais jamais qu’un gouvernement puisse me forcer à prendre part à une crise «. -Il clarifie sa position de dissident : « la trahison est du côté de ceux qui n’obéissent pas à un idéale de solidarité internationaliste «, « le courage et l’héroïsme sont du côté de ceux qui refusent d’obéir aux ordres de mobilisation «, « crosse en l’air «. Il y a dans la riposte de Jacques un aspect polémique, il amalgame les arguments de son frère à un point de vie opportuniste « tous les raisonnements opportunistes comme les tiens «, « vos lois et vos juges «. -Les derniers mots qu’il prononce sonnent comme une menace révolutionnaire : « je continuerais à lutter jusqu’au bout…y compris par le sabotage «. -Plus on avance dans l’argumentation de chacun plus on voit apparaître des phrases exclamatives interrogatives, des propos syncopés : « Moi, Soldat? Jamais! «. 3. Les arguments de Antoine

En apparence il est moins convaincu de sa proposition et concédé à son frère un certains nombre de point : Concession : « Je ne nie pas qu’il faille une force morale peu commune « Il semble opposer à son frère une sorte de bon sens pratique : « Mais c’est une force perdue…une force stupidement…se briser contre un mur «. Il accorde sa sympathie à son frère et aux insoumis mais il ajoute « je leur donne tort «. Il a un but secret détourner son frère de sa position radicale : « Antoine le considéra en silence…il ne désespérait pas encore (de le convaincre) « Il oppose aux opinions personnelles si fondées qu’elles soient la force, l’urgence qu’impose l’événement historique. Il coir en la légitimité de la raison d’État et en un devoir de solidarité nationale. Pour lui la politique est l’affaire des responsables dont on doit respecter les décisions : « les responsables commandent, les responsables décident « (sous entendu les citoyens obéissent). On peut se révolter « intérieurement « contre la guerre lais le sentiment du devoir doit prévaloir : « ménager son concours…serait trahir la communauté à laquelle on appartient «. Les positions sont trop tranchées pour permettre un rapprochement, d’où la tension finale « on mobilise demain! Qu’est-ce que tu vas faire? « Élan de fraternité vers Jacques mais celui-ci se détourne et s’en va (rupture un peu théâtrale mais chargé d’émotion vrai) Conclusion

C’est un affrontement moins fraternel Antoine sent les risques immédiat auxquels Jacques va se heurter. Il voudrait l’en dissuader au nom du bon sens, du pragmatisme et de la fatalité historique (histoire de l’Europe en 1914). Il prend son frère pour un idéaliste. Celui-ci a raison 60ans trop tôt. Il faudra 2 guerres mondiales pour que les dirigeants européens se décident à construire une paix durable…

 

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