«Un haut degré d'interventions publiques est-il néfaste à la compétitivité d'une Nation?»
Publié le 05/12/2010
Extrait du document
« L’individu est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intérêts. « Pour Smith, l’intérêt particulier conduit naturellement à l’intérêt général et il sera plus efficace de laisser faire le libre jeu des marchés sans aucune intervention de l’Etat. Mais, si on laisse faire le libre jeu des marchés sans aucune intervention de l’Etat alors que le marché en a besoin, on pourrait voir le marché disparaître.
L’intervention publique désigne l’Etat, s’il intervient il est considéré comme « Etat Providence « qui est la conception de l’intervention de l’Etat, qui s’est imposée après la Seconde Guerre mondiale, selon laquelle l’Etat doit jouer un rôle actif dans la recherche du progrès économique et social. Parfois, la notion d’Etat-Providence est employée de façon plus restrictive pour désigner le seul système de protection sociale. Le terme compétitivité est la capacité pour une entreprise ou une économie nationale, à maintenir ou accroître ses parts de marché, sur le marché domestique (compétitivité interne) et sur les marchés extérieurs (compétitivité externe).
La question que l’on se pose est celle de savoir, en quoi une intervention massive de l’Etat peut constituer un phénomène positif pour la compétitivité ou au contraire si elle créée une barrière pour celle-ci.
Dans un premier temps, nous allons montrer que l’intervention de l’Etat peut être néfaste pour la compétitivité d’une Nation et dans un second temps, que l’intervention de l’Etat peut aussi être une bonne chose pour la compétitivité d’une Nation.
La théorie économique de tradition libérale considère l’échange comme une fonction naturelle de l’homme et le marché, en tant que lieu d’expression des échanges, comme un ordre naturel. Le marché, est de plus, une institution efficace : l’équilibre de la société est atteint dans la mesure où les individus poursuivent des intérêts propres, tout en participant inconsciemment à l’intérêt général. Toute intervention extérieure, surtout celle de l’Etat, perturbe les mécanismes spontanés du marché. Les libéraux décrivent le marché comme créateur de liens sociaux : il crée des liens de dépendance et d’utilité entre les hommes (« donnez-moi ce dont j’ai besoin et vous aurez ce dont vous avez besoin vous-même « affirme Adam Smith) en même temps qu’il est pacificateur(le « doux commerce «, selon Montesquieu).
Les libéraux affirment que le marché est autorégulateur, que l’Etat doit intervenir peu car son action pèse sur les acteurs économiques (prélèvements obligatoires qui sont pour eux un problème) ou entraîne des lourdeurs (réglementation ce qui veut dire que l’Etat intervient).
De plus, la doctrine libérale du XIXème siècle prônait la neutralité de l’Etat dans l’économie et l’existence d’un budget réduit (dépenses réduites au minimum, destinées seulement à financer des services comme la police, la justice ou la défense nationale) : aucun interventions ne devaient venir perturber l’harmonie économique de la loi naturelle de l’offre et de la demande.
Après avoir vu que les théories libérales prônaient la non-intervention de l’Etat dans l’économie, nous allons voir maintenant que l’Etat peut créer une barrière à la compétitivité
L’Etat intervient dans la vie économique et sociale pour compléter les insuffisances de la régulation par le marché. Or, en posant des règles sur le marché, il peut créer une « barrière à la compétitivité «. En effet, dans le document 1, l’exemple de la Protection Sociale est cité : elle aurait des conséquences négatives sur l’économie : des prélèvements obligatoires trop lourds, une baisse de l’épargne et de l’investissement, les cotisations sociales des employeurs augmenteraient le coût du travail ce qui entraînerait des conséquences négatives sur la compétitivité des entreprises, et donc par conséquent du chômage ! Ce qui montre que l’intervention de l’Etat peut aggraver la situation économique d’un pays en voulant mettre en place des règles sur le marché, surtout en mettant en place une réglementation sur le marché ce qui crée une non-capacité pour une entreprise ou une économie nationale, à maintenir ou accroître ses parts de marché, sur le marché domestique (compétitivité interne) et sur les marchés extérieurs (compétitivité externe). Voilà ce que les libéraux ne veulent pas, car ils ont « peur « que ce phénomène de réglementation entraîne le fait que l’Etat intervienne tout le temps sur le marché et que donc, d’après les théories des interventionnistes, il n’existe plus vraiment de marché du travail c’est-à-dire que contrairement à un vrai marché, quand on baisse les prix cela ne fait pas forcément augmenter la demande alors que sur le marché baisser les salaires fait baisser la demande.
Nous venons de voir que l’intervention de l’Etat, d’après les libéraux, peut être néfaste pour la compétitivité d’une Nation avec la réglementation. Mais, posé des règles sur le marché peut être parfois quelque chose de positif, c’est ce que nous allons voir maintenant.
L’Etat dit Providence, dont l’inspiration théorique est le keynésianisme ,qui est l’ensemble des théories et des politiques économiques inspirées à des degrés divers par l’œuvre de Keynes, et plus spécialement les rapports Beveridge ,qui préconisent que chaque citoyen en âge de travailler paye des charges sociales hebdomadaires, afin de profiter en retour de prestations en cas de maladie, chômage, retraite etc…,associe ainsi progrès social et dynamisme du système économique : la recherche du plein-emploi et les systèmes de protection sociale et d’éducation participent au soutien de la demande et à l’entretien de la force de travail tout en répondant à des besoins sociaux. La crise des années 1970 aboutit à une remise en cause de l’Etat-Providence ou du moins à une conception plus restrictive de l’intervention de l’Etat. Le sociologue Esping-Anderson distingue trois « régimes « d’Etat-Providence : régime libéral limitant pour l’essentiel sa protection aux plus faibles : un régime social-démocrate caractérisé par un niveau élevé de protection, une offre importante de services sociaux et une volonté de redistribution des revenus par l’impôt ; enfin un régime conservateur et corporatiste, qui, tout en octroyant des droits sociaux substantiels, privilégie le maintien des statuts sociaux et professionnels ( au détriment, en particulier, des femmes non actives). Les théories des interventionnistes sont que les prélèvements obligatoires et la réglementation publique sont des interventions nécessaires pour corriger les insuffisances de la régulation par les marchés, qui se traduisent par de la pauvreté, du chômage, des « crises «, etc.
Après avoir vu que les théories interventionnistes, nous allons maintenant voir que la Sécurité Sociale est une des choses positif qui est ressorti de l’intervention de l’Etat.
La Sécurité Sociale est l’ensemble des organismes publics, à but non lucratif, chargés de verser des prestations à partir des cotisations provenant d’assurés dont l’adhésion est obligatoire. En France, le système de Sécurité Sociale date pour l’essentiel de l’après Seconde Guerre mondiale (même si les assurances sociales ont été mises en place après la Première Guerre mondiale.).Le premier système de Sécurité sociale a été mis en place en Allemagne par Bismarck dans les années 1880. Dans la plupart des pays développés, la généralisation de la Sécurité Sociale s’effectue après 1945. Le rapport Beveridge de 1942, en Grande-Bretagne et en Philadelphie en 1944, en fixent les grands principes : universalité de la couverture sociale, unité des avantages accordés. Le rapport Beveridge préconise que chaque citoyen en âge de travailler paye des charges sociales hebdomadaires, afin de profiter en retour de prestations en cas de maladie, chômage, retraite, etc. Beveridge pense que ce système permettra d’assurer un niveau de vie minimum en dessous duquel personne ne devrait tomber. Il s’agit de lutter contre les « 5 grands maux « : pauvreté, insalubrité, maladie, ignorance et chômage. Il explique que la prise en charge de la maladie et du problème des retraites, permettra à l’industrie nationale de bénéficier d’une productivité, et donc d’une compétitivité accrues. Le système de Sécurité Sociale est une source d’amélioration de la productivité d’une Nation puis qu’il prend en charge la maladie, la famille, la vieillesse… et que donc les salariés sont couvert.
Nous avons vu que l’intervention publique pouvait être soit positive soit négative pour la compétitivité d’une Nation : elle est négative pour les économistes néo-classiques avec notamment la réglementation qui peut créer une « barrière « à la compétitivité d’une nation. Elle est positif pour les économistes hétérodoxes car le fait que l’Etat intervient est un progrès social et dynamise le système économique. Je pense que l’intervention de l’Etat sur le marché est une bonne chose car le fait d’imposer certaines règles est parfois bénéfique, les services publics ne sont pas privatisés, les prélèvements obligatoires sont une solution car ils permettent la redistribution ce qui peut atténuer les inégalités. L’Etat prend des mesures pour atteindre des objectifs qu’il s’est fixé, ils sont regroupés par ordre de priorité et ces objectifs sont précis. La question que l’on peut se poser est la suivante : Est-ce que l’intervention de l’Etat sur le marché fait-elle partie d’un des objectifs qu’il doit atteindre?
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