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Une société démocratique peut-elle être totalitaire ?

Publié le 22/02/2011

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     Une société démocratique peut-elle être totalitaire ?

I .Définition des termes

 

  1. Le terme démocratie s'oppose historiquement aux systèmes monarchiques ou oligarchiques où le pouvoir est détenu et transmis au sein d'un petit groupe .La démocratie est le gouvernement de tous (limités aux citoyens). On résume souvent ce terme à la formule d'Abraham Lincoln : « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple », qui a été introduite dans la constitution de 1958 de la Cinquième République française. Ainsi, aujourd'hui encore, il n'existe pas de définition communément admise de ce qu'est ou doit être la démocratie. La démocratie est devenue un système politique (et non plus un simple régime) dans lequel la souveraineté est attribuée au peuple qui l'exerce de façon :
  • directe : régime dans lequel le peuple adopte lui-même les lois et décisions importantes et choisit lui-même les agents d'exécution, la démocratie directe ;
  • indirecte : régime dans lequel le rôle du peuple élit des représentants, la démocratie représentative.
  • semi-directe : variété de la démocratie indirecte dans laquelle le peuple est cependant appelé à statuer lui-même sur certaines lois, par les référendums, véto ou initiatives populaires.

Par extension, le terme « démocratie » qualifie souvent tout pays qui est reconnu comme appliquant des principes démocratiques dans son fonctionnement.

 

  1. Le totalitarisme est le système politique des régimes à parti unique, n'admettant aucune opposition organisée, dans lequel l'État tend à confisquer la totalité des activités de la société. Concept forgé au XXe siècle, durant l'entre-deux-guerres, le totalitarisme signifie étymologiquement « système tendant à la totalité, à l'unité[] ». L'expression vient du fait qu'il ne s'agit pas seulement de contrôler l'activité des hommes, comme le ferait une dictature classique : un régime totalitaire tente de s'immiscer jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les citoyens l'adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté.On peut distinguer plusieurs critères du système totalitaire :
  • Pour Hannah Arendt, le totalitarisme se distingue de la tyrannie par son fondement idéologique,qui sert de justification a la terreur et conduit « a des actes en rupture avec toute notre tradition, qui ont littéralement pulvérisé nos catégories politiques et nos critères de jugement moral ».
  • Selon, Carl Friedrich et Z .Brzezinski, il ya 6 caractéristiques du système totalitaire :

1. Une idéologie d’état obligatoire

2 . Un parti unique, qui encadre les masses

3. Le monopole de la violence

4. Un quasi monopole des moyens de communication

5. Une terreur de masse

6. Une direction centralisée de l’économie.

Exemple de régime totalitaire : Stalinisme

L’ état total est un état fort d’un type nouveau, qui est une réaction contre l’individualisame, le libérale, et la démocratie.  Le terme de « totalitaire »est dabord employé par Mussolini, qui en 1925 exalte la « farouche volonté totalitaire » de son mouvement, l’opposant a la démocratie libérale, coupée de la société.

II. Bernays, Propaganda :

Edward Louis Bernays, né à Vienne en Autriche le 22 novembre 1891 et mort à Cambridge (Massachusetts) le 9 mars 1995, est considéré comme le père de la propagande politique institutionnelle et de l'industrie des relations publiques, dont il met au point les méthodes pour des firmes comme Lucky Strike. Son œuvre aborde des thèmes communs à celle de Walter Lippmann, notamment celui de la manipulation de l'opinion publique. Il est le neveu de Sigmund Freud. Explicitant avec une clarté étonnante les multiples techniques et ressorts psychologiques de la propagande (le cher oncle n'est jamais bien loin !), cette oeuvre écrite en 1928 apparaît aujourd'hui comme un témoignage édifiant et profondément actuel. Selon lui, la propagande n'est pas un vilain mot car l'action de dominer et manipuler les foules est inévitable, nécessaire pour \"organiser le chaos\" et même profitable pour \"guider\" la masse \"égarée\", ainsi soulagée de l'éreintante tâche de penser par soi-même. Bernays fonde tout son argument sur l'évacuation de l'individu et la fatalité du consentement populaire.

« La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays ». Lorsque Edwards Bernays sort son manuel des relations publiques. Cette phrase introductive résume à elle seule toute la force et l’importance du propos de Bernays, qui préfigurera les plus grandes opérations de contrôle des masses à venir, Goebbles en premier élève de cette nouvelle doctrine de \"démocratie\" libérale. On y trouve condensés les principes fondateurs de notre capitalisme actuel, et les clefs pour comprendre les enjeux politiques qui sous-tendent toutes les actions de communication entreprises par les dirigeants, à l’échelle de l’entreprise comme à celle du pays, l’enjeu s’accroissant mais restant fondamentalement le même : obtenir le pouvoir. Bernays explique l’importance pour tout homme de pouvoir de s’adjoindre les services des « hommes d’autorités » (médecins, juges et tout autre personne considérée dans l’esprit général comme neutre et impartiale). Ce n'est pas pour rien que Noam Chomsky considère ce texte comme l'un des plus important du 20eme siècle, lui pour qui \"la propagande est à la démocratie ce que la violence est à un Etat totalitaire\".

 

III La Vague

Interwiew du réalisateur de La Vague.

Dennis, quelle fut l'origine du film ? Pourquoi avoir choisi un tel sujet ? Dennis Gansel : D'abord parce que j'ai lu le roman quand j'avais 12 ans et qu'il ne m'a jamais quitté. Mais surtout à cause de mon histoire prsonnelle : un grand-père officier engagé dans la seconde guerre mondiale, mon père qui participe à la révolution étudiante. D'une certaine manière je suis l'incarnation parfaite de cette \"troisième génération\", ceux qui n'ont jamais connu la guerre. La question de savoir si le fascisme peut revenir m'intéresse vraiment. Et tout ceux de mon âge se sont demandé un jour : qu'est-ce que j'aurais fait ? C'est d'ailleurs ce qui explique le succès du roman. C'est une question qui travaille la société allemande. Tout le monde est d'accord pour dire que ça ne pourrait pas revenir. Mais au moment où le monde traverse sa plus grande crise capitaliste, les gens commencent à se poser des questions. Et c'est une bonne chose !

Ce sont ces raisons qui vous ont poussé à situer l'action du film en Allemagne (alors que dans le roman l'expérience a lieu aux US) ? D.G. : Oui ! L'Allemagne a connu la pire incarnation du fascisme. 60 ans après la fin d'Hitler nous avons une démocratie stable, avec une jeunesse qui ne comprend pas comment l'Allemagne a pu installer Hitler au pouvoir. Se demander si le fascisme pourrait revenir ICI était une question que je voulais soulever. Imaginez La Vague produit en Israël ! Est-ce que les ressorts psychologiques sont assez forts pour imaginer que ça pourrait se produire en Israël ? Ron Jones, le professeur à l'origine de cette expérience, a un jour déclaré qu'il n'était pas question de politique, mais qu'il s'agissait de psychologie. Ca aurait put se passer n'importe où, n'importe quand.

Mais en Allemagne c'est plus fort... D.G. : Evidemment, et c'est d'ailleurs ce qui m' conduit à changer la fin. La fin du livre est pus soft, mais connaissant notre histoire nationale et voulant éviter toute méprise, j'ai décidé d'être très clair ! Le film montre l'expérience du point de vue des étudiants. C'est très séduisant ! Naturellement, il fallait que je détruise toutes ces théories à la fin de mon film.

Il y a quelques années, Olivier Hirschbiegel a réalisé l'Expérience sur un sujet similaire. Est-ce que vous pensez que le cinéma allemand doit avoir une respnsabilité particulière ? D.G. : Evidemment ! J'ai grandi avec le cinéma politique des années 70. Ces films étaient intelligents, divertissant et nous donnaient à penser. C'était exactement ce que je voulais faire avec La Vague.

Comment avez-vous travaillé le look du film (les décors, les costumes, les logos) ? D.G. : Nous avons passé beaucoup de temps dans les écoles, à parler avec les étudiants. Ensuite on s'est demandé ce qu'on ferait si on devait lancer un mouvement fasciste tout en essayant d'avoir l'air cool. Ce fut comme travailler pour un ministère de la propagande. C'est d'ailleurs assez flippant de voir à quel point certains trucs fonctionnent

Finalement, quel est le message de votre film ? D.G. : Je veux prévenir et éduquer. Je ne voulais pas juger les personnages et surtout faire en sorte que le spectateur se forge sa propre idée. J'assiste souvent à des discussions très fortes après les projections. Qui tournent toujours autour d'une idée : est-ce que c'est possible ? Est-ce que j'aurai résisté ou aurai-je été un collabo ?

 

 

 

 

 

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