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Vie et mort d'un étang de Marie Gevers , Analyse Grammaticale

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Premier travail : analyse grammaticale

Le livre vie et mort d’un étang de Marie Gevers se compose de trois parties bien distinctes, chacune se rapportant à une période de la vie du personnage et racontant un événement précis de son histoire. Les événements décrits sont autobiographiques. Ainsi, le premier chapitre du livre, L’étang, nous présente la narratrice lorsqu’elle avait environ dix ans. Ce récit  est la partie la plus longue de tout le livre et concerne des souvenirs d’enfance, une enfance heureuse dans un cadre paisible et chaleureux. Le deuxième chapitre, La cave contraste fort avec la première partie et retrace une période difficile juste après la Deuxième Guerre mondiale. Elle constitue une sorte d’épreuve qui change véritablement la mentalité des personnages.  Enfin, la troisième partie est très courte (seulement quelques pages)et porte le titre de La chambre retrouvée.

  • Au niveau de la syntaxe :

Le style de Marie Gevers  varie en fonction de l’événement raconté :

-          Dans L’étang, le vocabulaire utilisé est lié à la nature, aux plantes et surtout à l’eau ( présence de noms de fleuves, de rivières comme le Rupel ou Les deux Nèthes). Un sentiment de liberté, de joie de vivre ressort tout autant que         l’ attachement que Marie Gevers porte à la nature.

-          Pour La cave, le vocabulaire est plus lourd et contraste avec la première partie : il décrit une période de guerre, de mort et de nombreux mots retracent les bombardements. On réalise que l’enfance est terminée et que la petite vie paisible laisse place à une atmosphère de violence et d’horreur. Désormais, les personnages se retrouvent emprisonnés sous terre et l’étang n’est plus qu’un lointain souvenir. Cette nature qui l’apaisait s’est transformée en vacarme assourdissant, la lumière du soleil est remplacée par de simples lampes à huile, le ciel bleu si calme par un orage de bombes qui pleuvent sur leur abri, …

-          Le vocabulaire est varié mais certaines répétitions de mots, de verbes sont présentes.  Exemples : « Tu m’as donné une telle habitude d’être heureuse des choses heureuses. » (lignes 3 et 4) ; « Ils leur arrive ce qui nous est arrivé ; »(ligne 12) ; « Non, je ne veux pas. Devant ma conscience, non, j’en ai pitié comme j’ai eu pitié de moi-même… » 

-          Présence de certains mots flamands(très peu) qui viennent se mélanger au français ce qui s’explique par le fait que Marie Gevers parle les deux langues. Exemples : « De stille regen »(page 25) ;« Och, Hemelse deugd ! Lieve hemel ! ». La traduction de ces mots ou expressions est présente en bas de page.

-          Le narrateur est un « je» et raconte l’histoire, décrit les événements tels qu’il s’en souvient. Il s’agit de souvenirs personnels.  Exemples : « Ainsi ai-je connu le sous-sol… » (page49) ; « Ainsi, je me souviens d’un matin de vent d’est où j’ouvris la fenêtre parce que je voulais… » (page 58). De nombreux dialogues sont présents et sont retranscrits entre guillemets. Ils correspondent aux paroles dont la narratrice se souvient. L’étang joue un rôle important dans le récit, il constitue un personnage à part entière capable de réconforter la narratrice.

Au niveau de la ponctuation :   Les phrases sont  généralement  longues, ponctuées de nombreuses virgules qui donnent un rythme au récit.  Exemples : « Donc, à Tournai, dans une cave, sous un intense bombardement, la tête proche de celle de ma fille, afin de vivre ou de mourir ensemble, j’ai soudain senti que si je formulais, même mentalement, « comme nous pardonnons », je prenais un irrévocable engagement. »

Au niveau de la mise en page :   La première et la dernière partie se présentent sous la forme d’un texte continu sans aucun chapitre alors que « La cave »est un journal entrecoupé par de nombreuses dates qui ponctuent les événements et correspondent à des repères pour se situer dans le temps. Exemples : « 3 décembre 1944 », « 4 janvier », « 10 avril 1945 ». L’écriture de ce journal permet à la narratrice de tenir le coup et de surmonter la mort de deux de ses proches.

- Malgré la différence des thèmes abordés, du vocabulaire utilisé et du style les différentes parties forment un tout, un ensemble unifié par les souvenirs, bons ou mauvais, de la narratrice et donc de l’auteur.

 

 

Références bibliographiques :

GEVERS Marie (1966), Vie et mort d’un étang, Bruxelles, Luc Pire.

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