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Voltaire: Le conte est un « anti-roman »

Publié le 22/02/2012

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Le conte se distingue du roman à la fois par sa brièveté, par la présence d'un conteur qui parle en son propre nom, par une leçon ou une signification qui se dégage explicitement. Cependant le conte voltairien est hanté par le souvenir des thèmes, des situations et des héros romanesques. Il est la parodie du vieux roman baroque avec ses voyages, son déroulement d'aventures, ses histoires imbriquées et son défilé de personnages. La poursuite est le thème le plus courant des contes voltairiens. Après avoir recherché vainement le meilleur des mondes (qui existe, il est vrai, dans l'Eldorado, mais c'est l'Eldorado qui n'existe pas), Candide s'acharne à retrouver la belle Cunégonde. La princesse de Babylone et son bel Amazan se fuient et se pourchassent à tour de rôle. Dans ces « anti-romans » que sont les contes, Voltaire ne peut se passer du roman, la parodie n'étant que la forme ironique de l'obsession. Dans Candide, le roman occupe, par rapport au système, une place symétrique. La quête donquichottesque de Cunégonde, nouvelle Dulcinée, fait exactement pendant à la quête philosophique du meilleur des mondes. Voltaire n'a-t-il pas dit qu'un système n'était que le roman de l'âme ? Il pensait aussi sans doute qu'un roman n'est que le système forgé par l'imagination ou la sensibilité naïve. Article de R. Mauzi dans J Roger, Histoire de la littérature française

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