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Les Goncourt ont écrit : « Voltaire est immortel et Diderot n'est que célèbre. Pourquoi ? Voltaire a enterré le poème épique, le conte, le petit vers, la tragédie. Diderot a inauguré le roman moderne, le drame et la critique d'art. L'un est le dernier esprit de l'ancienne France, l'autre est le premier génie de la France nouvelle ». Expliquez ce jugement et demandez 'Vous s'il est entièrement exact et s'il n'est pas incomplet ?

Publié le 15/02/2011

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     Les Goncourt (deux frères qui ont vécu de 1822 à 1896 et de 1830 à 1870) représentent l'école réaliste : observation scrupuleuse de certains milieux exprimée par une écriture artiste, voire impressionniste. Diderot, réaliste et critique d'art comme eux, leur paraît d'autant supérieur à Voltaire qu'ils se sentent plus de ressemblances avec lui. C'est là sans doute qu'il faut rechercher la raison profonde du jugement partial — et partiel — que nous allons analyser.

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« Agrippine ou à leur époque.

La langue doit être simple et naturelle. — Peinture de la vie moyenne, de nos malheurs domestiques ; créer l'illusion du réel par la mise en scène : tirer lepathétique des drames de la condition : le juge, l'avocat, le financier., ou des relations familiales : le père, le fils,etc. — Plus de vers : la prose, seule vraie. — En ce sens, les Goncourt peuvent voir dans « le drame bourgeois » l'annonce du drame au XIXe siècle. Critique : — Les essais de Diderot ont été peu heureux : « Le Fils naturel » (1757) et « Le Père de Famille » (1758) eurent peude succès.

Aucune vérité psychologique ; abus de la tendance moralisatrice. — On peut voir dans son théâtre, non l'annonce du drame romantique (historique, peu soucieux d'humanitémoyenne, en vers), mais du théâtre de Dumas fils, d'E.

Augier, de Becque, si l'on excepte la prétention moralisatricede Diderot. c) Il inaugure la critique d'art. Thèse : — Diderot aime traiter les questions d'art : il hante les ateliers et étudie la technique. — L'article Beauf de l'Encyclopédie est de lui. — Il fait, pour la correspondance de Grimm, le compte rendu des Salons pendant près de vingt ans. — Il s'attache à la vérité des œuvres : il n'aime pas Boucher, avec ses lointains bleuâtres, sa transpositionartificielle de la nature : « cet homme a tout, excepté la vérité » ; « On se demande : mais a-t-on vu des bergersvêtus avec cette élégance et ce luxe ? » Par contre, il prise Chardin, La Tour. — Il aime la sensibilité : Greuze, Vernet. — Critique : Mais Diderot, tout comme pour le théâtre, veut un art moralisateur.

« Courage, mon ami Greuze, fais dela morale en peinture ».

Ce n'est pas là la conception moderne et de l'art et de la critique d'art. Conclusion : — Les Goncourt n'ont vu en Diderot que le réaliste, donc l'ancêtre de leur formule d'art. — Ils ont oublié tout le côté romantique de Diderot : sa conception de la poésie, sauvage et grandiose, sasensibilité facilement exaltée, son goût pour un art « engagé », c'est-à-dire moralisateur (cf.

V.

Hugo). — Enfin — et c'est là étrange oubli — ils semblent n'avoir pas discerné en lui un des ancêtres de la pensée moderne: sens de la preuve expérimentale, goût du fait plus que du raisonnement, prévision de l'essor de la science, dumatérialisme.. »

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