Yang-tseu-kiang.

Yang-tseu-kiang. Yang-tseu-kiang, le plus long fleuve d'Asie, coulant en Chine sur 6 300 km environ. Près de 300 millions de personnes vivent dans son bassin, qui s'étend sur près de 1 800 000 km2. Le Yang-tseu-kiang (en pinyin Yangzi jiang) prend sa source au Tibet, dans les monts Kunlun, à 4 900 m d'altitude. De son cours supérieur jusqu'à Yibin, le fleuve est appelé Jinsha, ou « Sable doré «. Il s'écoule d'abord vers le sud, à l'est du Mékong et parallèlement à celui-ci. Il pénètre dans la province du Yunnan et reçoit le Yalong, affluent de rive gauche. Non loin de Huize, il bifurque brutalement vers le nord-est. Le fleuve ne se situe plus qu'à 305 m d'altitude près de la ville de Yibin, au Sichuan, qui constitue la limite de navigation pour les bateaux de rivière. Le tracé du lit suit alors une direction ouest-est jusqu'à la mer. À Chongqing, dans la Chine centrale, son cours n'est plus qu'à 192 m au-dessus du niveau de la mer. Entre Chongqing et Yichang, à 40 m d'altitude, et pendant 320 km environ, le fleuve traverse des gorges spectaculaires, « les Trois Gorges du long fleuve «, dangereuses pour la navigation. Mais en 2009, la mise en service du gigantesque barrage des Trois-Gorges (2,3 km de long et 185 m de hauteur), situé sur le fleuve près de Yichang, créera une retenue d'eau qui s'étendra jusqu'à 600 km en amont, constituant le plus long réservoir du monde et permettant aux navires de haute mer d'atteindre la ville de Chongqing. Si l'ouvrage permettra d'éviter les inondations et d'augmenter considérablement la production d'énergie hydroélectrique chinoise (environ 85 milliards de kWh par an, soit la capacité de production électrique annuelle de 18 centrales nucléaires), sa construction implique l'évacuation et le relogement de plus d'un million de personnes habitant dans une des 150 villes qui seront recouvertes par les eaux. De plus, la construction du barrage, achevée en 2006, a également des répercussions écologiques (déséquilibre de l'écosystème de la région, érosion accrue des berges, etc.) et culturelles (engloutissement de sites archéologiques, etc.). Le Yang-tseu-kiang baigne ensuite Wuchang, Anqing, Wuhu -- où il reçoit le Han shui, affluent de rive gauche --, puis Nanjing (Nankin). Il est alors à environ 300 km de son embouchure, et se situe quasiment au niveau de la mer. À Zhenjiang, le Grand Canal le relie au Huang He. Le fleuve se jette par un vaste delta dans la mer de Chine, à 25 km environ au nord de Shanghai. Le débit moyen du fleuve à son embouchure est de 34 000 m3/s. Pendant les périodes de fortes pluies, les lacs Dongting et Poyan, en amont et en aval de Wuhan, reçoivent une partie du trop-plein du Yang-tseu-kiang. En dépit de ces exutoires, les inondations parfois causées par le fleuve ont occasionné de lourdes pertes, tant humaines que matérielles. Au cours du XXe siècle, des inondations dévastatrices sont survenues en 1905, 1980 et 1981. Le Yang-tseu-kiang et ses nombreux affluents et canaux d'alimentation représentent un vaste réseau de transport au coeur d'une des régions de Chine les plus densément peuplées et les plus importantes d'un point de vue économique. La province de Jiangsu, qui constitue essentiellement la plaine du delta, est caractérisée par les dépôts de vase laissés par le Yang-tseu-kiang (plus de 170 millions de m3 par an) et est l'une des principales régions chinoises productrices de riz.