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Les plantes transgéniques : un débat épineux

Publié le 04/12/2018

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En revanche, un fruit entier contient des substances inhabituelles issues des gènes greffés ; si ces dernières ne sont pas ouvertement toxiques, personne ne peut préjuger de leur innocuité à long terme. De ce point de vue, les épidémiologistes estiment l’étiquetage indispensable, qui, si ces produits enclenchent un problème de santé publique, constituera le seul moyen de remonter la filière et d’identifier les aliments incriminés. En ce qui concerne l’environnement, le principal risque évoqué est celui du « saut » incontrôlé des gènes greffés vers des espèces sauvages. En général, la barrière interespèce est suffisamment forte pour éliminer cette menace mais, dans le cas d’espèces proches, elle n’est plus opérante. Il est déjà prouvé que le colza transgénique s’hybride avec des crucifères sauvages, telles la moutarde ou la ravenelle, auxquelles il transfère sa capacité de résistance à un herbicide. Si ce phénomène se développe au gré des échanges géniques, il deviendra très difficile d’éliminer certaines espèces sauvages, sauf à utiliser des herbicides particulièrement nocifs.

Une nouvelle directive de la Commission européenne concernant l'étiquetage des « aliments nouveaux » issus des nouvelles technologies, en particulier de la transgénèse, est entrée en vigueur le 15 mai 1997.

 

Cette réglementation intervient après de longues discussions et une valse hésitation au cours de laquelle se sont succédé interdictions d’importation des produits incriminés puis autorisations. Entre industriels désireux de rentabiliser à très court terme leurs investissements et consommateurs méfiants à l’égard des avancées de l’industrie agroalimentaire, le débat est loin d’être clos, et la suspicion est de rigueur.

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