DANS NOTRE SOCIETE ACTUELLE, L’ECONOMIE PEUT ELLE ENTRAINER DES CONSEQUENCES NEGATIVES DANS LE MONDE SPORTIF ?

« l'Angleterre qui le fait venir en 1861 pour une tournée où on lui oppose des professionnels.

À l'exception du premier défi perdu sur 6 miles contre Edward Mills,Bennett, vite pris en main par un manager anglais, déborde ses adversaires les uns après les autres et fait pendant près de deux ans le bonheur des parieurs quiengagent sur lui jusqu'à 500 livres sterling.

Mais primes, records et gloire font tourner la tête de Bennett qui tombe dans le tourbillon d'une vie dissolue.

Les soupçonspèsent alors sur un coureur diminué par les excès de l'alcool et que l'on accuse de demander à ses adversaires de lever le pied.

Le soufflet de la renommée retombe etses dernières exhibitions ne lui ramènent qu'une poignée de livres.

Son retour en Amérique marque le terme de l'aventure.

Bennett s'éteindra en 1897, à l'âge desoixante-neuf ans.La guerre de Sécession (1861-1865) ramène l'athlétisme à ses sources, au même moment qu'en Angleterre.

Un vent d'effort gratuit souffle sur le Nouveau Continent.Avec des moyens parfois substantiels, les universités et collèges se dotent d'infrastructures, stades, pistes et de personnel d'entraînement pour insuffler à leursétudiants l'esprit de compétition.

Les premiers championnats universitaires en 1874 déchaînent les passions au sein des bandes de jeunes amateurs de Harvard, Yaleou encore Princeton. De New York à San Francisco, le virus de ce que l'on commence juste à appeler sport, se répand.

Le base-ball, actif cousin du jeu de cricket anglais, est reconnucomme tel depuis un match de référence disputé le 19 juin 1846 près de New York sur un terrain appelé Champs-Elysées.

Les secousses de la guerre de Sécessionont bouleversé le pays mais en ont amélioré les communications et ont libéré les énergies.

Les résultats de plus en plus attendus des matches parviennent par la lignedu télégraphe aux rédactions des journaux qui, comme «l'American Turf Register and Sport Magazine » ou « la National Police Gazette», se vendent en nombrecroissant.

Sans l'héritage culturel des britanniques, le sport US se professionnalise.

Cependant, les joueurs, toujours amateurs, s'étaient en premier lieu regroupésautour de la National Association of Baseball Players en 1860.

C'était la première fois dans le monde que des sportifs se réunissaient pour garder leur statut.

Uneéquipe sort du lot en 1869 en se forgeant une réputation d'invincibilité à travers le pays, les Cincinnati Red Stockings.

En 1882 une personne importante de l'histoiredu baseball et du sport en général entre en scène.

Albert Goodwill Spalding, arrive à la tête des White Stockings de Chicago.

Spalding est déjà le personnage le plustalentueux du base-ball.

Il avait exercé ses talents dans la première équipe professionnelle des Red Stockings à Cincinnati puis à Boston.

Son lancer connu pour êtreexceptionnel lui avait valu une reconnaissance particulière de ses dirigeants qui lui versaient annuellement 1 500 dollars.

Cette somme s'est vu augmenter d'un tierslors de son passage aux White Stockings avec un supplément selon les résultats de l'équipe.Spalding a déjà un très beau salaire mais possède également un sens pour deviner les futures bonnes affaires.

II comprend avant les autres que le marché des articlessportifs n'est pas structuré.

Il abandonne soudain, à vingt-sept ans, sa carrière de lanceur et, en empruntant 800 dollars à sa mère il ouvre au public en 1876 unpremier magasin à Chicago.

En peu de temps, le commerce de Spalding s‘accrue.

Il investit dans une usine de fabrication d'équipements de bâtons et de tenues dont ila réussi à imposer la spécificité variable selon le poste occupé.

La ligue lui assure l'exclusivité de la fourniture de ses balles.

Il finit donc par devancer ses concurrentset devient le leader absolu du marché du base-ball dans le pays.

La marque Spalding s'imprime sur tout ce qui touche au base-ball, balles, maillots, casques, gants,culottes ou bâtons.

En 1885, la A.

G.

Spalding & Brothers au capital de trois millions de dollars ouvre une filiale à New York puis en 1891 une deuxième àPhiladelphie.

L'activité industrielle de l'ancien lanceur s'étend, à travers quatorze branches, à tous les domaines liés aux activités sportives, balles et polos de tennis,articles de pêche, d'athlétisme, de bicyclette…Spalding qui détient également les rênes du base-ball professionnel n'hésite pas à mettre la main à la poche pour promouvoir son sport.

Ainsi en 1888, il financepersonnellement une tournée promotionnelle mondiale du baseball.

Deux équipes : les « White Stockings de Chicago » et les « All American Baseball Teams »embarquent vers les 5 continents et jouent pendant 6 mois devant des spectateurs éblouis de 14 pays différents.

C'est alors la première fois qu'un sport « se vend »decette façon. Au début du XIXème siècle, le football moderne naît.

Les règles apparaissent en 1848, la Football Association se crée en 1863 en même temps que se forment lespremiers clubs à Londres.

Le premier match amical international se dispute sur les bords de la Tamise en 1871 entre l'Angleterre et l'Écosse.

La même année,quatorze clubs anglais et un écossais prennent part à une nouvelle compétition par élimination, la Cup.

La crise économique, conséquence de l'arrêt des exportationsde coton américain pendant la guerre civile des années 1860 puis de celle purement anglaise dans le début des années 1870, prend fin aussi vite qu'elle avaitcommencé.

Les effets du boom industriel se font sentir dans le nord comme dans le sud du pays.

En 1874, aux portes du stade d'Aston Villa de la très industrieuseBirmingham, dans les Midlands, les spectateurs voient devant les portes d'entrée, et pour la première fois de l'histoire du sport, des « ticket offices », autrement ditdes guichets.

Il faut désormais payer pour accéder au spectacle sportif.

Mais c'est dans le Nord que la rage du sport qui distrait de la dure vie ouvrière est la plusforte.

Dans le Yorkshire ou le Lancashire, les clubs instaurent un professionnalisme; pas de salaire mais des primes assez conséquentes pour que les joueurs passentplus de temps sur le terrain qu'à l'usine.

En 1884, un honorable industriel du coton, dénommé William Suddell, a l'ambition de donner à sa ville de Preston une équipedigne de sa florissante entreprise.

Il renforce son équipe par la venue de plusieurs joueurs de valeur et réalise les premiers transferts monnayés de l'histoire du foot.Ses adversaires y voient dans l'instant une manœuvre antisportive, mais finalement le mouvement est lancé.Selon la légende, William Webb Ellis, en s'emparant avec les mains d'une balle sur un champ de jeu, dans la ville de Rugby, a inventé le sport du même nom en 1823.On joue avec le ballon dans les mains jusqu'en 1846.

Mais à partir du 26 juillet 1871, Leonard Maton conçoit des règles précises et il les écrit.

Elles sont celles, durugby moderne à peu de choses près.

Apparaît alors en même temps la Rugby Football Union, en d'autres termes la première Fédération anglaise de rugby.

Cettemême année, un match entre nations, Angleterre et Ecosse, marque le commencement d'une ère.

Très vite, les Britanniques débarquent sur les côtes françaises et lejeu se déploie en France ainsi que dans toutes les nouvelles colonies anglaises.

Les Australiens rencontrent la Nouvelle-Zélande en 1884.Très vite, les joueurs des zones les plus modestes qui prennent leur samedi pour s'adonner à leur sport favori réclament des dédommagements en retour, à l'image dufootball.

Mais pour la Rugby Union, le sport est un divertissement ludique qui ne doit à aucun prix tomber dans la violence.

C'est un moyen d'éducation, de détente,d'élévation de l'âme par l'effort.

Ainsi tous les clubs ou joueurs surpris à manipuler des sommes d'argent relatives au rugby sont immédiatement suspendus par laRugby Union.

Même si ce statut ne fait pas l'unanimité au début, à partir de la fin du XIXème siècle, plus personne ne va le contester, et ce pour longtemps. La réapparition des Jeux Olympiques, remonte à 1894 avec la formation du CIO.

Les premiers JO ayant eu lieu en 1896 à Athènes sous l'impulsion de Pierre deCoubertin, qui voulait faire revivre les JO de la Grèce Antique.

A cette époque, il n'était pas question d'argent, et les premiers Jeux Olympiques n'étaient ouvertsqu'aux amateurs.Ce qu'on retient surtout de Pierre de Coubertin c'est qu'il est français, qu'il a rénové les Jeux olympiques qu'il a dit un jour que « l'essentiel est de participer », Unephrase restée dans l'histoire.

Les Jeux en étaient à leur quatrième édition et Coubertin doit encore lutter pour maintenir la flamme d'un idéal olympique pas encoretout à fait établi.

Une très grande foi l'entraîne à s'investir personnellement et progressivement jusqu'à disparition complète de ses biens.

Gaston Meyer dit de lui en1960 : «Cet homme va consacrer l'essentiel de sa vie à la réalisation de son idéal.

Il réussira au-delà de ce qu'il espérait, y laissant sa fortune : 450 000 francs or »Ses nombreux écrits ont l'immense avantage pour les littérateurs d'être d'une richesse presque infinie.

Pierre de Coubertin n'a cessé durant toute sa vie de coucher surle papier ses réflexions, ses rêves, ses certitudes, ses doutes, ses colères ou ses joies.

Avec des contradictions semblables à un homme passionné. Cette période marque réellement la démocratisation du sport qui va se répandre très vite dans la plupart des pays ayant connus la révolution industrielle.

En France, laloi de 1901, sur la libre création d'associations à but non lucratif va donner le véritable coup d'envoi du sport.Ainsi la religion du football va se propager en quelques années en franchissant les mers et les océans.

En France, Belgique, Portugal, Hollande, Italie, Suisse,Allemagne et en Hongrie, les résidents, les groupes ou émigrés anglais, font connaître ce sport partout où ils s'installent.

Les clubs ou les fédérations nationalesnaissent et se multiplient rapidement.

C'est à partir de 1905 que le football devient officiellement le sport le plus pratiqué en France avec 3850 licenciés, et en 1915,naît la première coupe de France.

Cette compétition est bien évidemment amateur, mais au fil des temps, sous la pression du professionnalisme anglais, des dirigeantsde clubs et surtout des joueurs, il est décidé en juin 1931, l'instauration du professionnalisme et le projet de statut de joueur professionnel.

Cette décision va permettreà la plupart des clubs de l'élite de rentrer dans la légalité, puisque beaucoup d'entre eux versaient déjà des sommes d'argent sous forme de « dédommagements » àleurs meilleurs joueurs.

C'est sous cette nouvelle ère pour le football français, que va naître le championnat de France professionnel en 1932 – 1933.

Mais c'est en. »