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Dans quelle mesure la croissance économique peut-elle être soutenable ?

Publié le 17/10/2016

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Sujet : Dans quelle mesure la croissance économique peut-elle être soutenable ? Le développement durable a acquis une véritable reconnaissance internationale depuis la commission Bruntland, commission mondiale de l’ONU pour l’environnement et le développement créée en 1983. 5 ans plus tard, durant la deuxième conférence des Nations Unies à Rio de Janeiro, la notion de développement durable s’élargit pour finalement prendre en compte 3 dimensions : la dimension sociale, la dimension économique et la dimension environnementale. La soutenabilité du développement apparaît donc comme un enjeu mondial dans un monde où la croissance économique semble également représenter un enjeu majeur pour chaque pays. On peut définir la soutenabilité du développement comme le développement qui permet de satisfaire les besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Le développement durable est également le fruit de 4 types de capitaux : le capital naturel, le capital physique, le capital social et le capital humain. La croissance économique, quant à elle, représente la croissance, sur le long terme, de la quantité de biens et de services produits par une économie. On peut donc se demander dans quelle mesure notre modèle de croissance actuel est compatible avec la préservation des 4 types de capitaux à l’origine du développement durable. Tout d’abord, nous évoquerons les limites écologiques de la croissance économiques, puis les théories de la soutenabilité forte et de la soutenabilité faible, qui soutiennent des avis divergents quant à la compatibilité de notre modèle actuel de croissance avec le développement durable. Tout d’abord, la croissance économique nécessite l’utilisation du capital naturel, dans la mesure où ce dernier est mis en péril par la pression démographique et économique, et du fait de ses caractéristiques économiques particulières. Premièrement, l’environnement subit une pression économique et démographique due à notre modèle de croissance actuel, ce qui met en danger le capital naturel. En effet, la croissance provoque de nombreux dégâts environnementaux et épuise les ressources naturelles, qui sont parfois non renouvelables. Pour maintenir une croissance économique élevée et pour répondre aux besoins d’une population toujours croissante, l’Homme surexploite les nombreuses ressources naturelles disponibles. Certaines de ces ressources, qui constituent le capital naturel, ne sont pas renouvelables et leur surexploitation s’avère souvent être irréversible. C’est le cas notamment du pétrole qui représente encore 34% de la consommation mondiale d’énergie, et dont la quantité expl...

« Enfin, l’environnement est touché par la croissance économique du fait de ses caractéristiques particulières : il appartient à la catégorie des biens communs, et subit donc des externalités négatives liées à l’activité économique.

En effet, on peut définir l’environnement comme un bien commun dans la mesure où sa consommation est rivale et non excluable : en tant que ressource épuisable, sa surexploitation l’altère et il finit donc par s’épuiser sur le long terme.

Cette surexploitation vient du fait que sa consommation soit non excluable, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible d’exclure un agent économique de s’en servir par les prix.

Le biologiste Garett Hardin explique ainsi que la « tragédie des biens communs » s’expliquent par l’absence de droits de propriété : les agents économiques adoptent un comportement égoïste afin de maximiser leur profit en ne prenant en compte uniquement le coût privé de leur activité, c’est-à-dire celui qu’ils supportent directement.

Seulement, leurs activités génèrent un coût social supérieur à ce coût privé, que doit supporter l’ensemble de la collectivité.

Ces externalités négatives affectent l’environnement et l’altère sur le long terme.

Par exemple, lorsqu’un agent décide de prendre sa voiture pour un trajet assez court, il ne prend en compte que le profit de ne pas avoir à marcher, alors que le coût social représente l’augmentation du dioxyde de carbone et donc le rejet de gaz à effet de serre, mauvais pour l’environnement.

Ainsi, la croissance économique fait subir à l’environnement une pression économique et démographique, accentuée par les caractéristiques économiques particulières de l’environnement, qui subit des externalités négatives du fait qu’il constitue un bien commun.

La soutenabilité de la croissance dépend de la place qu’on donne au capital naturel dans le développement durable.

Plusieurs approches sont abordées : la théorie de la soutenabilité faible n’accorde pas d’importance particulière au capital naturel, la théorie de la soutenabilité forte soutient au contraire qu’il est essentiel, et les pouvoirs publics, quant à eux, tentent de mettre en place des mesures pour le préserver en conciliant croissance économique et développement durable.

Tout d’abord, la croissance économique et le développement durable peuvent être compatibles si l’on considère que les capitaux à l’origine du développement durable sont substituables entre eux. En effet, pour les théoriciens néoclassiques, c’est l’accroissement global du capital qui prime.

Ainsi, les 4 capitaux, que sont le capital naturel, le capital social et institutionnel, le capital physique et le capital humain peut se compenser.

Dès lors qu’une génération est capable de transmettre à la suivante un stock au moins égal de capital global, le développement est considéré comme soutenable.

Les tenants de la soutenabilité faible estiment ainsi que le capital naturel n’a pas de place particulière dans le développement durable, c’est-à-dire que sa perte progressive due à la croissance économique qui provoque de nombreux dégâts environnementaux, n’influe pas sur la soutenabilité du développement car cette perte peut être compensée par l’accroissement d’un autre type de capital, que ce soit le capital social, humain ou physique.

Notre modèle actuel de croissance étant un modèle axé sur le progrès technique, il apparaît ainsi d’autant plus capable de pallier la raréfaction ou la dégradation qualitative des ressources naturelles, dans la mesure où il élargit les possibilités de substitution.

Par exemple, dans le document 1, il est dit que certaines innovations permettent de préserver l’environnement : « les programmes de cuisinières améliorées et de centrales au biogaz ont permis de réduire l’utilisation de biomasse, ce qui a diminué à son tour la pollution intérieure ».

Ici, la croissance économique paraît capable de gérer le stock global de capitaux grâce au progrès technique : « cette société apporte la preuves que des modèles financiers et commerciaux novateurs sont capables de mobiliser le potentiel nécessaire pour réduire la pauvreté énergétique ».. »

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