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Dissertation_inflation

Publié le 15/01/2013

Extrait du document

Rachid YOUGIL LAP L'inflation, qui se définit comme augmentation générale et dans la durée du niveau des prix est, depuis déjà un siècle, une donnée économique primordiale qui doit être prise en compte dans l'ajustement des politiques des gouvernements. Trois phénomènes principaux peuvent provoquer de l'inflation : tout d'abord une offre qui ne peut s'ajuster à la demande; soit que les facteurs de production soient pleinement employés, soit que les entreprises, non confiantes en l'avenir, ne souhaitent pas accroître leur production malgré les avantages qui leur sont proposés ; selon le mécanisme de marché classique, la demande étant supérieure à l'offre, les prix vont augmenter, générant ce phénomène inflationniste : c'est ce que l'on appelle l'inflation par la demande. Mais l'inflation peut également être « importée «, notamment dans le cadre des importations de matériaux de production : ceux-ci étant plus chers, la fabrication d'un produit les utilisant s'avèrera plus coûteuse et le produit se vendra au final plus cher. L'exemple le plus flagrant date de 1973 avec l'inflation générée par l'augmentation sans précédent des coûts du pétrole (à la base de la fabrication de nombreux produits): on parle ici d'inflation par les coûts de production. Enfin il existe une troisième forme d'inflation : l'inflation par la monnaie, mise en évidence notamment par Milton Friedman, dénonçant l' « économie d'endettement « prônée par les Keynésiens, qui repose sur l'abondance de « crédit facile «,qui encourage de fait la spirale inflationniste puisque diminuant le coût réel de l'emprunt. C'est cette inflation que caractérise le phénomène de la « planche à billets «, flagrant en Allemagne dans les années 1920 où l'inflation était telle que il fallait ajouter des « zéros « aux billets en cours de journée sous peine de ne plus rien pouvoir acheter. Ce phénomène inflationniste semble donc révélateur d'une économie en mauvaise santé, et par là même toujours nuisible, mais n'oublions pas que la période de croissance la plus forte que nous ayant connue au cours du XX° siècle, à savoir la période qualifiée de « trente glorieuses «, a été une période caractérisé...

« Ainsi,  à  terme,   m ême   si   le   probl ème   n’est   pas   toujours   combattu   de   cette   fa çon,   une   inflation   prolong ée   conduit   toujours  à une baisse effective de la valeur de la monnaie: en effet, les gens ach ètent le m ême produit, mais il co ûte   beaucoup plus cher   : la monnaie a donc perdue de sa valeur puisqu’il en faut plus pour acheter le m ême produit, elle   s’est ainsi d épréciée. B) Les crit ères europ éens Le trait é de Maastricht de f évrier 1992 marque un profond tournant dans la construction europ éenne avec la   d éfinition des 5 crit ères qui une fois remplis permettront aux pays d’entrer dans la zone Euro. Parmi ces crit ères, il en   est un qui concerne l’inflation, et il est le suivant   : l’inflation d’un pays ne doit pas  être sup érieure de plus d’1.5%  à la   moyenne   des   taux   d’inflation   des   trois   pays   les   plus   performants   dans   ce   domaine,   sous   peine   de   p énalit és   financi ères non n égligeables. L’Europe a en effet d écid é de lutter fermement contre l’inflation, ph énom ène qui met  à mal la coh ésion europ éenne.

  Depuis la cr éation de l’Euro (qui a n écessit é une longue coop ération et beaucoup de stabilit é mon étaire), c’est la BCE   qui g ère l’ édition de monnaie, et non plus la banque nationale, rendant ainsi impossible l’inflation par l’augmentation   de   la   masse   mon étaire   que   nous  évoquions   pr écédemment.

  Et   tous   les  pays  se   sont   conform és   aux  exigences  de   l’Europe dans ce domaine. On constate par exemple sur notre document 3bis que depuis 1992, l’ écart entre l’inflation   fran çaise   et   l’inflation   europ éenne   s’est   r éduit   consid érablement,   passant   de   3%   environ   en   1990   à  presque   rien   aujourd’hui. Ainsi, bien que n’ étant certes pas l’argument majeur en faveur d’une lutte contre l’inflation, l’orientation europ éenne a   un r ôle important et les pays ont int érêt à s’y conformer, d’une part pour ne pas nuire  à l’unit é europ éenne et d’autre   part, de fa çon plus pragmatique, pour ne pas  écoper des p énalit és qui s’ensuivent. La France, entre autres, n’a donc   d’autre choix que de lutter contre l’inflation, ce qu’elle r éussit du reste fort bien  à faire pour l’instant, le taux d’inflation   é tant tomb é de 14% en 1980 (o ù l’on pratiquait une  économie d’endettement avec des salaires croissant plus vite que   la productivit é entre autres, ce qui est facteur d’inflation par la demande…)  à moins de 2% aujourd’hui. II Limites et d érives potentielles M ême   si   comme   nous   l’avons   vu   lutter   contre   l’inflation   s’av ère   essentiel   aujourd’hui,   tant   à  cause   des   dommages que peut provoquer l’inflation sur une  économie que parce que l’unit é europ éenne le r éclame, ce n’est pas   la solution parfaite loin s’en faut, et il convient de conserver «   un peu   » d’inflation, comme nous allons le voir. A) Lutter contre l’inflation risque d’augmenter le ch ômage il   faut   ou   bien   opter   pour  une   inflation   faible   et   un   ch ômage   haut,   ou   r éduire   le   ch ômage   en   acceptant   une   inflation   forte   (c’est   le   cas   durant   les   «   trente   glorieuses   »).

  Aujourd’hui   en   France,   il   semble   que   cela   soit   le   choix   inverse  qui  ait   été  effectu é   :  certes  l’inflation   est  faible,   mais  le  taux de  ch ômage  avoisine  les  10%  de  la   population   active, et est en hausse presque constante,  à l’exception d’une l égère diminution en d ébut d’ann ée due  à des d éparts   passifs  à la retraite (une grande partie de ces emplois ne sont ou ne seront pas renouvel és), et la politique d’emploi   du gouvernement, avec , un d ésengagement certain, n’am éliorera pas la situation (le probl ème  étant renforc é par les   difficult és de l’ANPE  à mettre les bonnes personnes en contact au bon moment, avec beaucoup de refus d’emploi de   la   part   des   ch ômeurs   ou   un   manque   de   qualification).

  Il  est   ainsi   probable   que   la   politique   de   rigueur   par  d éfinition   anti­inflationniste ne nuise  à l’emploi en France c’est pourquoi tout en luttant contre l’inflation, il faut prendre garde de   la pr éserver  à un taux raisonnable pour ne pas affaiblir  le march é du travail. La baisse de croissance qui s’ensuit est in évitable   : les gens au ch ômage touchent moins d’argent, donc consomment   moins, d’o ù à terme une baisse  de la demande. Pour  ne pas  voir les prix  s’effondrer, les entreprises diminuent  leur   production,   en   essayant   de   garder   une   productivit é  maximale,   donc   sont   amen ées   à  licencier,   ce   qui   augmente   le   nombre de ch ômeurs….et on se retrouve dans une spirale n égative qui s’auto­entretient. Ainsi une trop faible inflation,   qui ne favorise gu ère l’emprunt et l’investissement semble nuisible  à la croissance. B) Risque de la d éflation  . »

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