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La Crise du système monétaire européen

Publié le 11/11/2012

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du mark face au dollar et laissait aux autres pays européens le soin de défendre leur parité face au mark.

Avant même que la réunification ait fait sentir ses effets ses effets, les situations de l’Italie et du

Royaume-Uni se dégradaient déjà dangereusement : le maintien d’un différentiel d’inflation positif avec

l’Allemagne assorti de changes rigides appréciait le taux de change réel de la lire et de la livre vis-à-vis

du mark, réduisant la compétitivité à l’exportation de ces deux pays et dégradant leur balance courante.

Le Royaume-Uni souffrait également d’un facteur récessif supplémentaire : la baisse de la demande

intérieure globale qui s’amorce en 1989. La déréglementation bancaire britannique du milieu des années

1980 a créé une forte concurrence des établissements de crédit. Bénéfique à la croissance des années

1986-88, la progression de la consommation a aussi favorisé le surendettement des ménages

britanniques. Dès la fin 1988, les craintes d’un ralentissement de la croissance les poussent à réduire

drastiquement leurs dépenses pour faire face aux remboursements des prêts.

Normalement, la réunification aurait du appeler une appréciation réelle du mark. Celle-ci pouvait être

obtenue facilement par une appréciation nominale de la monnaie allemande, ou par un relâchement

provisoire de la lutte contre l’inflation en Allemagne ou, inversement, une moindre inflation dans les

autres pays

membres du SME. Or, la politique de la Bundesbank a consisté à resserrer sa politique monétaire pour

lutter contre l’inflation, alors même que la conjoncture du reste de l’Europe nécessitait une détente sur les

taux d’intérêt et une dépréciation réelle des devises face au mark pour restaurer la compétitivité.

« * L'écu. L'écu tire son nom d'un sigle anglais (European Currency Unit), présente l'avantage d'évoquer une ancienne monnaie française (ce qui explique qu'on l'écrive sans les majuscules généralement utilisées pour les sigles). L'écu est constitué d'un panier des monnaies de la Communauté.

Le poids de chaque monnaie nationale dans la définition de l'écu dépend de la taille du pays, mesurée par son PIB et par le volume de ses échanges commerciaux.

La composition du panier de l'écu fait l'objet de révisions régulières.

C'est ainsi que l'entrée de la Grèce dans la Communauté en 1981 puis de l'Espagne et du Portugal en 1986 fait passer à douze le nombre de pays dont la monnaie est prise en compte dans la composition de l'écu (la Belgique et le Luxembourg utilisent alors un franc correspondant à la même unité de compte mais prenant la forme de moyens de paiement différents).

La marche vers la monnaie unique conduit ensuite à geler cette composition à partir de 1993.

C'est pourquoi lorsque l'Autriche, la Finlande et la Suède adhèrent à la Communauté en 1995, leur monnaie n'est pas intégrée dans la composition de l'écu. * Les cours pivots. La fixité du système de changes est assurée par la définition d'un cours central appelé cours pivot, entre les monnaies des différents pays membres prises deux à deux.

Il y a ainsi un cours pivot du franc par rapport au mark comme par rapport à chacune des autres monnaies européennes.

Une marge de la fluctuation de +/- 2,25% autours de ce cours pivot est autorisée.

La lire a toutefois bénéficié d'une marge de fluctuation de +/- 6% jusqu'en janvier 1990.

Il en a été de même après leur adhésion au mécanisme de change, pour la peseta espagnole (juin 1989), la livre sterling (le Royaume-Uni n'a accepté de participé au mécanisme de change qu'en octobre 1990) et l'escudo portugais (avril 1992).

Au cours de l'été 1993, une vague de spéculation rend difficile le maintien de marges de fluctuation aussi étroites et conduit à un élargissement de l'ensemble des marges à +/- 15%. * Le mécanisme de change. Les pays qui adhèrent au mécanisme de change doivent défendre la valeur de leur monnaie par rapport à toutes les autres.

Comme les cours officiels sont définis sur une base bilatérale, un pays qui atteint les limites de la marge de fluctuation autorisée n'est jamais seul.

Si le franc atteint la limite autorisée vis-à-vis du mark, le mark est bien évidemment lui aussi à un seuil limite.

Ce sont donc 2 banques centrales qui doivent intervenir pour éviter un écart excessif (alors que dans le cadre du serpent, seule la banque centrale du pays qui voyait sa monnaie s'écarter de sa définition en dollars était tenue d'agir).

Cette capacité d'intervention est renforcée par des facilités de crédit entre les banques centrales.

Chacune peut emprunter un montant en principe illimité auprès des autres banques, avec un délai de remboursement de 75 jours pouvant être prorogé.

Les banques centrales peuvent aussi utiliser pour les opérations qu'elles mènent entre elles les écus qu'elles ont reçus du FECOM (Fonds européen de coopération monétaire, remplacé par l'Institut monétaire européen, à partir de 1994) contre le dépôt auprès de celui-ci de 20% de leurs avoirs en or et en devises. Les évolutions différentes des économies nationales et les attaques spéculatives ont conduit à modifier à plusieurs reprises les cours pivots.

En septembre 1992, la livre sterling et la lire sont même conduites à quitter le SME (la lire le réintègre en 1996). II.

Limites et conséquences a) Les crises de spéculation du SME (1992/1993). »

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