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La crise financière mexicaine ou l'« effet tequila »

Publié le 06/12/2018

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Afin d’encourager l’épargne intérieure et d'attirer les investissements, le Mexique fut le premier pays à renégocier ses créances dans le cadre du « plan Brady », qui consistait à convertir la dette à court terme en dette à long terme et à créer des titres négociables, ainsi qu’un système permettant de les échanger contre des actions d’entreprises publiques. Le montant du service de la dette passa de 40 % des exportations à moins de 24 %, mais la vente du patrimoine national réduisit, à la fin de l'année 1994, à 159 (sur 1 155) le nombre des entreprises publiques, tandis qu’était déréglementée la circulation des capitaux étrangers, qui pouvaient désormais être investis dans les entreprises « stratégiques ». À cela s’ajoutèrent d’autres réformes, bancaires (autonomie nouvelle de la Banque centrale), commerciales et sociales (déréglementation du marché du travail et possibilité de privatiser les terres communales). Le principal enjeu de cette politique était de préparer l’entrée du pays, aux côtés des États-Unis et du Canada, dans l’ALENA, zone de libre-échange nord-américaine, qui entra en vigueur le 1er janvier 1994. Aux yeux des financiers, le Mexique avait réussi son pari : il avait retrouvé la croissance (avec des taux de 3,5 % par an), maîtrisé l’inflation (inférieure à 8 %), diversifié les exportations et bénéficié de l’afflux massif de capitaux.

Après avoir signé les accords créant l'ALENA, première zone commerciale du monde, le Mexique, devenu membre de l’OCDE et qualifié de meilleur élève du néolibéralisme, plonge dans une crise financière sans précédent, qui provoque la baisse du dollar et déstabilise les marchés financiers d’Amérique latine. L’« aide » de 50 milliards de dollars - fait unique -qui lui est accordée en février 1995

 

est peut-être davantage destinée à sauver le modèle économique que le Mexique lui-même.

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