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La flexibilité du travail

Publié le 19/03/2012

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Depuis la fin des Trente Glorieuses, le système économique a du faire avec une montée des incertitudes de la demande sur les marchés des biens de consommation et d'équipement ; l'exemple le plus probant étant les conséquences des chocs pétroliers des années 70. Les pays développés sont également sensibles aux effets de mode, ce qui rend la demande extrêmement irrégulière. Le problème du chômage s'est également installé : Il peut se définir comme un déséquilibre qui affecte le marché du travail lorsque le niveau de l'offre du travail est supérieur au niveau de la demande de travail. En France, si il était de 3.5% en 1975, il a atteint son plus fort taux au alentour de 1998 avec environ 11 % pour culminer en 2009 à 9%. Pour s'adapter à cet environnement instable, les entreprises envisagent de rendre leurs facteurs de production flexible : la flexibilité du travail étant la capacité d'une entreprise ou d'un travailleur à s'adapter à son environnement, aux évolutions de la structure de la demande et des marchés. On appelle le manque de flexibilité la rigidité. Les pouvoirs en place espèrent trouver avec cette solution un moyen de réduire le chômage. Mais peut-on grâce à la flexibilité réduire efficacement le problème du chômage ? La rigidité en est-elle la cause ?

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« - De plus, les allocations chômage contribuent à rendre les demandeurs d'emplois plus exigeants quand ausalaire du futur emploi.

En effet si un demandeur d'emploi touche environ le même montant en travaillant que lemontant de ses allocations, il ne trouvera pas satisfaction à prendre un emploi.

Grace à ces revenus de transfert, ilspeuvent donc se permettre de refuser des emplois pas assez rémunérateurs.

Cette exigence tend à accroitre lechômage de longue durée, c'est à dire une période de chômage supérieure à un an.

En France, où les personnesayant perdu leur emploi touchent ce type d'allocations et où l'indice de protection de l'emploi est de 3,05 sur uneéchelle allant de 0 à 6 ce qui équivaut à une rigidité du marche du travail, la part des chômeurs de longue duréereprésente 37,9 % du total des chômeurs.- Enfin, pour les libéraux, les syndicats interviennent dans le marché du travail.

En regroupant les salariés, ilsleur donnent plus de pouvoir et donc les conditions d'une concurrence pure et parfaite ne sont pas remplies car iln'y a plus d'atomicité : ces salariés syndiqués ont une plus grande influence et pèsent sur la hausse des salaires.

Ona donc un déséquilibre entre offre et demande car les salaires seront supérieurs par rapport à ceux fixés par lemarché.

Les inactifs seront donc encouragés à trouver du travail grâce à une plus grande rémunération sauf que lesentreprises ne seront pas incitées à embaucher car le cout salarial sera trop important.

On se retrouve avec unehausse des demandeurs d'emplois mais une baisse des offres d'emplois : on est donc en présence d'un effet ciseau,qui a pour conséquence d'augmenter fortement le taux de chômage.

On a montré précédemment que pour les libéraux, la rigidité était cause de chômage.

Plusieurs formes de flexibilitésont alors envisagées comme solution au problème du chômage.- Tout d'abord avec la flexibilité externe ou flexibilité de l'emploi : on redonne aux entreprises la liberté delicencier et d'embaucher librement en fonction des fluctuations du marché.

Cela implique une réduction des droitssyndicaux, la baisse des allocations chômage.

Cela rend le marché plus flexible et donc l'emploi peut s'adapter auxaléas de la conjoncture économique.

On a donc une forte augmentation du taux de chômage en cas de récessionmais dès qu'il y a une reprise, le chômage baisse également de façon significative.

Dans ce cas, une flexicurité estnécessaire : c'est la combinaison de l'emploi flexible, capable de s'adapter aux nouveaux marchés et aux nouvellestechnologies, et de la sécurité économique que procure un système d'indemnisation des chômeurs.

Les chômeurssont donc fortement indemnisés pendant la période où ils ne travaillent pas mais ils ont acquis des compétences quifont qu'ils sont polyvalents grâce à la flexibilité et donc ne restent pas au chômage très longtemps.

On assiste doncà une faiblesse du chômage de longue durée.

C'est le cas au Danemark : avec un indice de protection de l'emploi de1,5 sur 6 et une politique de flexicurité, la part des chômeurs depuis un an ou plus ne représente que 16,1 % .- On a également le cas où la flexibilité s'effectue au niveau des salaires : une partie est fixe et une autrevariable.

Cette part est reversée aux salariés en fonction des résultats de l'entreprise, c'est à dire en fonction desimpératifs de rentabilité.

Donc si l'année a été mauvaise pour la société, elle ne reverse aucun bonus aux salariés :cela baisse donc leurs propensions à consommer mais au moins l'entreprise ne licencie pas.

L'avantage est à doublesens car les salariés ont une raison de fournir le meilleur d'eux même : ils augmentent leur productivité, l'entreprisefait donc plus de profits et peut les rémunérer correctement.- Avec la flexibilité interne, les changements apportés sont dans l'entreprise.

Il s'agit de développer lapolyvalence des employés pour éviter la monotonie dans le travail qui conduit à des conséquences néfastes sur laproductivité, ou de s'attaquer aux modulations des horaires : on instaure des temps partiels pour les salariés qui ledésirent.

Cela évite la montée du chômage dans le cas où la rentabilité du salarié est supérieure à son coûtseulement si celui-ci ne travaille pas à temps plein.

Sinon le coût l'emporterait sur la rentabilité et l'entreprisedevrait licencier.

On permet également les heures supplémentaires : elles sont plus couteuses pour les entreprisesmais cela représente une hausse du pouvoir d'achat pour les salariés qui influe donc sur une hausse de la demande.Elle entraine dans son cycle une hausse de la production qui a pour résultât une hausse d'offres d'emplois dans lamesure où les entreprises ont besoin de salariés pour augmenter leur offre.

Limites et remises en cause de la flexibilité - Si les économistes libéraux présentent la flexibilité du travail comme une solution au chômage, ce n'est pasl'avis des keynésiens.

En effet, pour eux la demande du travail ne dépend pas du prix du travail mais plutôt duniveau de production décidé par les entreprises : ce niveau est déterminé par la demande effective, c'est à dire parles anticipations que font les entrepreneurs quant à l'évolution de la demande de biens.

Avec la flexibilité salariale,les entreprises ont la possibilité de baisser les salaires.

Or Keynes a montré que le salaire n'est pas seulement uncout, c'est aussi un revenu à l'origine de la consommation.

Les salariés touchés par ces baisses de salaires sontdonc dans des situations précaires car ils ne sont pas certains de retrouver un salaire plus conséquent.

Ils nepeuvent donc ni investir ni emprunter d'argent, on assiste donc à une baisse de leur pouvoir d'achat.

Or Keynes amontré que cette baisse provoque une diminution de la consommation et de la demande : dans cette situation, lesentreprises ne sont pas enclines à embaucher.

Ainsi en période de chômage, les salaires ne doivent pas baisser souspeine de réduire le niveau de la demande effective et par conséquent le niveau de la production décidé par lesentrepreneurs, qui commande le niveau de l'emploi.

C'est là que le paradigme keynésien fait intervenir l'Etat poursoutenir par des investissements publics la demande effective.- Avec la flexibilité externe, les entreprises ont recours aux formes particulières d'emploi comme l'intérim ou lescontrats à durée déterminée.

Or, ces emplois sont précaires car limités dans le temps.

On est alors en présence desalariés incertains quant à leur avenir qui épargnent de manière importante, c'est à dire il n'ya pas d'investissement. »

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