La région Alsace en Europe : quels enjeux ?

« Au-delà du contexte de la recherche et du développement, tout le domaine économique doit être repensé afin de s’adapter à la nouvelle configuration européenne.

En effet, l’Alsace, plus petite région française, fait partie de la mégalopole européenne appelée aussi banane bleue et du Pentagone Londres-Paris-Milan-Munich-Hambourg.

Alors qu’auparavant il fallait compter sur Paris, maintenant les tendances s’inversent.

"Les Parisiens pensent encore que l'Alsace est à l'extrémité de la France, sans se rendre compte que c'est Paris qui est à l'extrémité de l'Europe." J.

P.

Marbacher PDG Clemessy.

Citations extraites de "L'Usine nouvelle nov.

1991" Les enjeux sont donc que la marge devienne le c œur de l’Europe.

L’Alsace doit ainsi faire le choix de l'ouverture et jouer pleinement la carte de la grande région rhénane.

Même si une économie vigoureuse et le phénomène des frontaliers expliquent d’excellentes performances, l’Alsace ne doit pas être placée en situation de faiblesse de dépendance.

Comme avec un mouvement frontalier à sens unique, le manque de recherche dans les entreprises, le rachat d’entreprises par les allemands alors que la réciproque est moins vraie. Même si cette nouvelle carte de l'Europe met l'Alsace en position de carrefour Nord-Sud et Est- Ouest, cette position reste en réalité largement virtuelle".

L'Alsace peut être, en effet, contournée (liaisons aériennes, routes, Deux aéroports internationaux facilitent les dessertes européennes.

Pour atteindre ses objectifs de plaque tournante, l’aménagement du territoire est fondamental.

La DREAL (ex DRE) sous l’impulsion des politiques développementales de l’Etat a pour rôle important de désenclaver certaines régions de France dont l’Alsace.

La décentralisation aidant, l'Alsace ajuste ses infrastructures au tissu international, depuis les axes de communicaton, comme la LGV « La Magistrale »,la téléinformatisation, le réseau câblé (un excellent taux de couverture facilite les échanges entre les entreprises et les centres de recherche).

Toutes ses infrastructures attirent autant les employés, ingénieurs nécessaires à une population active riche, que les entreprises qui ne s’installent que dans des lieux permettant le plus d’efficacité et de performance. D’ailleurs les investisseurs des grands pays industriels ne s’y sont pas trompés, ils ont depuis longtemps pris conscience qu'à moins de 350 km de l'Alsace on pénétrait dans huit pays différents et que dans un rayon de 800 km se trouvaient concentrés 57% de la population active et 70% du pouvoir d'achat européens.

Américains, Suisses et Japonais ont fait de l'Alsace l'une de leurs principales têtes de pont dans la CEE.

En effet, savoir tirer parti de ses caractères propres, est d’ailleurs le premier enjeu de cette région car l'Europe constitue un formidable moteur.

L’apport financier de grands groupes est lui aussi fondamental dans le succès d’une région. Il est important de ne pas oublier le pan environnemental : l'espace régional est rare et fragile. L'agriculture industrielle a pollué les nappes phréatiques et la présence de complexes chimiques n’améliorent pas les perspectives.

D'ailleurs en 1985, la capitale de l'Alsace était déclarée ville la plus polluée de France.

L'Alsace doit mettre en œuvre une ambition exemplaire en matière d'environnement, renforcer la politique de préservation des ressources naturelles, intégrer l'environnement dans l'aménagement du territoire, dans les politiques industrielles, dans les actions de formation et de communication.

Car il ne faut pas oublier que l’environnement est créateur d'emplois tout autant qu’il est promoteur de clients, sans oublier qu’il est aussi source de satisfaction personnelle !. »