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La valeur dans la pensée économique du XIXème siècle.

Publié le 31/07/2012

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On voit ainsi que les choses rares, une fois appropriées, acquièrent une valeur d’échange. De la même manière, cela ne sert à rien de chercher à s’approprier ce qui existe en quantité illimitée comme l’air puisque de telles marchandises n’ont pas de valeur.  Walras lève ainsi le paradoxe de l’eau et du diamant : l’eau, quoique très utile, n’a pas ou peu de valeur si on la trouve en quantité illimitée. Le diamant quant à lui, Walras refuse de dire qu’il est peu utile, puisque tout bien, même superflu, satisfaisant un besoin est utile, et étant en quantité limitée, il a une valeur d’échange élevée.  La valeur des marchandises est une valeur d’échange qui se mesure par le prix. Le prix est celui pratiqué lors de l’échange ; c’est donc le prix d’équilibre qui permet d’égaliser l’offre et la demande. On obtient donc deux forces qui jouent symétriquement sur les marchés pour déterminer les prix. La demande traduit la préférence des agents pour des biens à consommer en différentes quantités. L’offre traduit la décision des agentes de produire ces biens dans les quantités.  Chaque prix et donc chaque valeur dépend « de l’obtention par chaque échangeur du maximum d’utilité et ensuite de l’égalité de la quantité demandée et de la quantité offerte de chaque marchandise par tous les échangeurs «.

« coût de production, mais est le reflet de l'utilité du produit pour le consommateur.

Ainsi, tout ce qui donne de l'utilité aux choses est productif, aussi bien le travailque le capital.

En ce sens, Say s'oppose aux classiques pour qui le travail est l'unique source de richesse.

De plus, pour Say, les producteurs de services contribuentaussi à la richesse puisque leur travail est utile à la société.Ainsi, « la production n'est point une création de matière mais une création d'utilité ».

L'eau n'a donc pas de valeur parce que paradoxalement sa valeur d'échange estsi grande qu'on l'obtient pour rien.Say préfigure le marginalisme, autrement dit, la théorie de l'utilité marginale, et ouvre la voie aux théories néoclassiques sur la valeur. b) La révolution marginaliste néoclassique S'opposant à Smith, Ricardo et Marx, les néoclassiques renouent avec les théories « subjectives » de la valeur autrefois défendues par Condillac, Turgot et Say.Les néoclassiques analysent la valeur d'échange à partir de l'utilité.

Leur innovation consiste à introduire le principe marginal dans la vieille théorie de la valeur-utilité : les prix des biens de consommation sont supposés proportionnels à leur utilité marginal, c'est-à-dire à l'utilité de la dernière unité consommée de chaque bien.La subjectivité réside ici dans le fait que le comportement du consommateur tient une place centrale dans la réflexion.

En effet, l'utilité ressentie par le consommateurfonde la vraie valeur des biens, et chaque consommateur n'achète un produit que s'il lui procure davantage d'utilité que ne lui coûte en désutilité son prix.

L'utilitémarginale est décroissante car la dernière unité n'a pas la même valeur.

Ceci permet de résoudre le paradoxe de Smith : l'utilité marginale est supposée varier en sensinverse de la quantité consommée, ainsi, l'eau, généralement abondante par rapport au diamant, a une utilité marginale faible par rapport à celui-ci, d'où le faible prixde l'eau.Ainsi, pour les premiers néoclassiques comme Jevons, Gossen et Dupuit, c'est l'utilité marginale qui mesure la valeur des biens et des services.

Jevons affirmed'ailleurs que « la valeur d'un produit divisible […] est […] mesurée, non par son utilité totale mais par l'intensité du besoin que nous avons d'en avoir davantage ». III.

La détermination de la valeur par la marché :la théorie de la valeur-rareté a) La théorie de la valeur-rareté de WalrasLéon Walras, économiste néoclassique, défend la troisième approche de la valeur, présentée dès le XVIIIème siècle par Jean-Jacques Burlamaqui et exposée parAuguste Walras, père de Léon Walras, en 1831.

Cette approche trouve dans la rareté des choses la source de leur valeur ; la rareté étant définie comme l'utilité et laquantité limitée des marchandises.Léon Walras tire de cette approche trois conséquences :1) « Les choses utiles et limitées en quantité sont appropriables », personne en effet ne chercherait à s'approprier des choses sans usage et disponibles abondamment.2) Ces choses sont « valuables et échangeables », leur détention permet d'obtenir en échange une autre chose rare.3) Elles sont « industriellement productibles ou multipliables », l'accroissement de leur nombre présente donc un intérêt.Pour Walras, la seule valeur qui existe est la valeur d'échange.On voit ainsi que les choses rares, une fois appropriées, acquièrent une valeur d'échange.

De la même manière, cela ne sert à rien de chercher à s'approprier ce quiexiste en quantité illimitée comme l'air puisque de telles marchandises n'ont pas de valeur.Walras lève ainsi le paradoxe de l'eau et du diamant : l'eau, quoique très utile, n'a pas ou peu de valeur si on la trouve en quantité illimitée.

Le diamant quant à lui,Walras refuse de dire qu'il est peu utile, puisque tout bien, même superflu, satisfaisant un besoin est utile, et étant en quantité limitée, il a une valeur d'échangeélevée.La valeur des marchandises est une valeur d'échange qui se mesure par le prix.

Le prix est celui pratiqué lors de l'échange ; c'est donc le prix d'équilibre qui permetd'égaliser l'offre et la demande.

On obtient donc deux forces qui jouent symétriquement sur les marchés pour déterminer les prix.

La demande traduit la préférencedes agents pour des biens à consommer en différentes quantités.

L'offre traduit la décision des agentes de produire ces biens dans les quantités.Chaque prix et donc chaque valeur dépend « de l'obtention par chaque échangeur du maximum d'utilité et ensuite de l'égalité de la quantité demandée et de laquantité offerte de chaque marchandise par tous les échangeurs ». b) Comme le prix, la valeur résulte de la confrontation de l'offre et de la demande Pareto remarquera le paradoxe qui ressort de la théorie de Walras : d'un côté, la rareté est la cause unique de la valeur des biens, et d'un autre, le prix, qui mesure lavaleur, est déterminé par la loi de l'offre et de la demande.

Walras montre donc bien que la valeur ne provient pas d'une cause unique qui serait située du côté de lademande, car la définition même de la rareté, qui définit la valeur, conjugue utilité (demande) et quantité limitée (qui provient en partie de l'offre).Ainsi, contrairement aux économistes classiques, les néoclassiques de la « deuxième génération » n'expliquent pas la valeur par une cause unique.

Marshall affirmeque comme les deux lames des ciseaux, les coûts et l'utilité se conjuguent pour déterminer le prix d'équilibre.

De même, Pareto écrit : « le prix ou la valeur d'échangeest déterminé en même temps que l'équilibre économique, et celui-ci naît de l'opposition entre les goûts et les obstacles ». Conclusion : La citation suivante de Léon Walras, quoique quelque peu subjective, résume finalement les différentes opinions concernant les théories de la valeur dans la penséeéconomique du XIXème siècle : « Il y a, dans la science, trois solutions principales au problème de l'origine de la valeur.

La première est celle de Adam Smith, et deDavid Ricardo ; c'est la solution anglaise : elle met l'origine de la valeur dans le travail.

Cette solution est trop étroite et elle refuse de la valeur à des choses qui enont réellement.

La seconde est celle de J.-B.

Say ; c'est plutôt la solution française : elle met l'origine de la valeur dans l'utilité.

Celle-ci est trop large et elle attribuede la valeur à des choses qui, en réalité, n'en ont pas.

Enfin, la troisième, qui est la bonne, est celle de Burlamaqui et de mon père Auguste Walras : elle met l'originede la valeur dans la rareté ».On a vu que les prix donnent la valeur des biens.

Prix et valeur se confondent alors et aujourd'hui, le débat sur les théories de la valeur laisse davantage place audébat sur les théories de la détermination des prix.. »

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