Le blé dans les années 1970

« 316 - LE BLE Depuis 1972, l'économie mondiale a découvert le rôle stratégique du blé, avec l'aggravation du déficit alimentaire du Tiers Monde, les importations massives de l'U.R.S.S.

et l'affrontement entre les U.S.A.

et la C.E.E.

L'enjeu est politique, humanitaire et stratégique puisque le déficit céréalier du Tiers Monde atteint 75 millions de tonnes et les recettes du commerce céréalier, 31 % des revenus pétroliers. 316.1.

LE BLÉ: CÉRÉALE COMMERCIALE A partir de 1960, la hausse de la consommation est supérieure à celle de la production en raison de l'accélération démographique, du changement des habitudes alimentaires lié à la hausse des niveaux de vie, du rôle décisif du blé dans toute diversification de la production agricole et de l'effet d'entraînement des programmes d'aide mis en place par la F.A.O.

Ainsi, la Chine importe-t-elle du blé pour pouvoir exporter du riz.

D'autre part, le blé est une céréale omniprésente, qui représente de 15 à 40% des calories consommées dans le monde, à laquelle de nouvelles terres peuvent être consacrées en Australie (région de Winnipeg), au Canada, en Argentine et en U.R.S.S.

(Kazakhstan).

Enfin la culture céréalière coïncide avec les projets de type Révolution Verte, visant à assurer l'autosuffisance alimentaire, puis une capacité exportatrice. En 1972 se produit un renversement brutal avec la prise de conscience de l'échec des révolutions agraires dans le Tiers Monde (disette en Inde) et surtout l'irruption de l'U.R.S.S.

comme importateur massif, sanction de l'échec des politiques agricoles antérieures.

Le prix du blé triple entre 1972 et 1974, tandis que le marché céréalier devient très nerveux, sous l'influence des compagnies américaines qui contrôlent 75 % du commerce mondial. L'augmentation massive de la production, qui passe de 350 à 450 millions de tonnes entre 1976 et 1981, ne suffit pas à réduire la spéculation (1976, 1981), dans un marché dominé par la concentration de l'offre et la dispersion de la demande : le blé devient une arme économique et un instrument de négociation, chacun essayant de concilier les deux intérêts, ce qui explique le médiocre résultat des embargos américains à destination de YU.R.S.S., ceux-ci étant tournés par les compagnies américaines et les pays concurrents (Argentine, Inde), en même temps que dénoncés par les fermiers américains.. »