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LE LIBÉRALISME

Publié le 21/09/2010

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Le libéralisme s'est progressivement imposé en Occident, à partir des révolutions anglaise, américaine et française. Se fondant sur la conviction que l'homme est « naturellement « bon, les libéraux veulent « parier « sur l'homme. Ce pari libéral repose sur un raisonnement que l'on peut schématiser ainsi : l'homme ne doit sa souffrance et son malheur qu'à la société qui l'opprime et à son ignorance ; une liberté et une éducation favorisées par une politique « éclairée « devraient donc permettre, à échéance plus ou moins longue, une amélioration progressive de la condition humaine. Cette liberté doit s'exercer dans tous les domaines : politique, économique et intellectuel.  

Le libéralisme politique

Le libéralisme politique repose avant tout sur la défense de l'individu : c'est un individualisme. L'individu ne doit être opprimé ni par le pouvoir, ni par une famille, un clan ou un « ordre «, ni par un groupe professionnel.   

 

« Dès le XIXe siècle, il apparut à l'évidence que le libéralisme intégral, s'il pouvait être à l'origine de progrèsconsidérables, n'apportait pas, du XXe siècletoutefois, la prospérité générale qu'il promettait.

Deux reproches majeurs lui étaient adressés :• Économiquement, le système libéral subissait des crises cycliques entraînant périodiquement une chute de laproduction, une baisse des prix et, surtout, un chômage important.

Même si ces crises se résorbaient d'elles-mêmes,donc sans intervention de l'État, par le simple jeu de mécanismes autorégulateurs, il n'empêche que, durant la crise,d'importantes forces productives (capitaux et travailleurs) restaient sous-employées.• Socialement, le libéralisme est à l'origine de ce qu'on appela, au XIXe siècle, la « question ouvrière » ou la «question sociale ».

En effet, alors qu'une large partie de la société pouvait profiter d'une richesse sans cessecroissante, certaines classes sociales, particulièrement les ouvriers, étaient condamnées à accepter des conditionsde travail excessivement pénibles (cf.

le travail des enfants dans les mines, etc.) pour des salaires dérisoires.

Cettesituation dramatique et choquante était liée aux conditions particulières du marché (libre) du travail.

En effet, selonles règles du libéralisme économique, le travail était considéré comme une « marchandise » ordinaire ; sur un marchésoumis à la libre concurrence, se rencontraient donc ceux qui « offraient » leur travail (les prolétaires) et ceux qui «demandaient » ce travail (les patrons, les capitalistes).

Mais, en réalité, le marché libre favorisait les patrons, carl'abondance des travailleurs provoquait une baisse des « cours », donc, en l'occurrence, des salaires.

Il apparaissaitdonc qu'entre les détenteurs de capitaux et les travailleurs, la lutte était inégale : le libéralisme débouchait sur ladomination du « capital » sur le « travail », sur le capitalisme.Dès le XIXe siècle, les États, le plus souvent sous la pression des ouvriers ou de partis socialistes, furent amenés àintervenir pour combattre les excès du libéralisme ou du capitalisme « sauvage ».

Le droit de coalition, puis le droitsyndical furent les premières étapes d'un aménagement du libéralisme, puisqu'ils permirent que les travailleurs seprésentent sur le marché du travail, non plus individuellement comme l'exigeait le libéralisme classique, mais groupés,modifiant ainsi, en leur faveur, le jeu de l'offre et de la demande.

De même, les premières lois sociales instituant unsystème d'assurances sociales furent de nature à modifier le marché du travail, puisque certains travailleurs,disposant de quelques ressources fournies par ces assurances, n'étaient plus disposés à « offrir » leur travail àn'importe quel prix. Mais c'est surtout à la suite de la crise de 1929 que les règles du libéralisme furent modifiées pour donner naissanceà ce qu'on appelle le néo-libéralisme ou néo-capitalisme.

C'est aux États-Unis, pays où le libéralisme intégral, lecapitalisme sauvage, avait le mieux réussi, que la transformation amorcée avec le New Deal fut la plusspectaculaire.

La Deuxième Guerre mondiale et les nécessités de mobiliser toutes les ressources économiquesnationales pour soutenir un immense effort de guerre ne pouvaient que renforcer l'interventionnisme des États.Après la guerre, ce « néo-libéralisme » fut, dans l'ensemble, poursuivi pour soutenir la reconversion et lareconstruction et souvent maintenu par la suite.

La France, depuis 1945, offre un exemple particulièrement frappantde cette extension du rôle de l'État.

Ce néo-libéralisme est caractérisé par :• Le rôle économique de l'État L'État, sortant de la passivité dans laquelle voulait le maintenir le libéralismeclassique, tend désormais à jouer un rôle économique majeur.

Il agit pour :Stimuler l'activité économique, orienter cette activité en favorisant certains secteurs qui lui paraissent d'un intérêtprimordial pour l'ensemble de l'économie (énergie, transports, etc.) ou pour son avenir (industries de pointe, parexemple), soutenir certains secteurs passagèrement défaillants (cas des textiles ou de la sidérurgie actuellement),maintenir certains équilibres (emploi, inflation, commerce extérieur, régions).L'État peut agir soit directement, par le truchement des entreprises où organismes qu'il contrôle (entreprisesnationalisées, crédit, etc.), par des aides, des subventions ou des commandes, soit indirectement, par le biais demesures financières, monétaires, fiscales (coût de crédit, dévaluation, droits de douane, etc.). • Le rôle social de l'État L'État veut également intervenir pour soulager les misères les plus criantes, réduire lesinégalités, améliorer les conditions de travail et de vie, le niveau de l'instruction des citoyens, etc.

Il étend laprotection sociale (sécurité sociale, allocations chômage, allocations vieillesse, retraites, etc.) ; il détermine dessalaires minima (SMIC), fixe par la loi certaines règles concernant le temps et les conditions de travail (horaireshebdomadaires, congés payés, âge de la retraite) ou les droits des travailleurs dans l'entreprise (droit syndical,protection contre les licenciements abusifs, indemnités de licenciement,...).

Ainsi s'ébauche ce que certainsappellent parfois le Welfare-State, l'« État-providence ».Toutefois, et notamment depuis la crise, certains dirigeants ou leaders politiques dénoncent ces interventionscroissantes de l'État qui aboutissent à une « socialisation » qu'ils jugent abusive et qu'ils rendent responsable d'uneparalysie partielle des initiatives individuelles privées auxquelles ils attribuent l'essentiel du dynamisme des sociétéshumaines.

Cette position à contre-courant est celle, notamment, des Présidents Nixon ou Reagan, de MadameThatcher, ou de la droite française.. »

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