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Le marché de l'automobile sous perfusion

Publié le 06/12/2018

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positif déstabilisent une nouvelle fois le marché. Ils demandent surtout aux fabricants de ne pas proposer de mesures d’accompagnement. En pure perte : deux jours après l’annonce gouvernementale, les médias retentissent d’offres plus alléchantes les unes que les autres (de -5 000 francs à -15 000 francs de rabais), qui viennent s’ajouter à une prime gouvernementale à deux vitesses (5 000 francs pour une petite voiture et 7 000 francs pour les modèles supérieurs). Or ce sont les concessionnaires qui financent, à raison de plus de la moitié du coût, ces mesures d’accompagnement, et leurs résultats - meilleurs, toutefois, que durant l’année 1993 - en pâtissent. Ceux des constructeurs se sont améliorés en 1994 : Renault a plus que triplé ses profits (3,6 milliards de francs) et PSA Peugeot-Citroën dégage un bénéfice de 3,1 milliards. Au premier semestre 1995, leurs résultats sont respectivement de 1,7 et 1,2 milliard, soit une progression de 77 % pour le groupe dirigé par Jacques Calvet. Mais les perspectives médiocres du marché - on envisage un léger recul pour l’ensemble de l’année - ont pesé sur les cours en Bourse, freinant au passage la seconde phase de la privatisation de Renault. Mais qu'adviendra-t-il en 1996, année qui s’annonce, elle aussi, difficile. Une nouvelle prime sera peut-être nécessaire... Le consommateur sera peut-être tenté de suspendre ses achats si on lui laisse miroiter une nouvelle incitation financière.

Confronté à la plus grave crise qu’ait connue le marché de l'automobile depuis 1945, le gouvernement Balladur décide, en 1993, de subventionner l'achat de véhicules.

 

Mise en place en février 1994 et baptisée « prime à la casse », cette incitation financière vise à relancer un secteur en tablant sur une reprise « naturelle » de la demande.

 

Dans un premier temps, les ventes augmentent, avant de s’effondrer durant l’été 1995, lorsque la période d’application du dispositif touche à sa fin. Aussi le gouvernement d’Alain Juppé se voit-il contraint de reconduire cette mesure sous une forme plus élaborée, dès le mois d’octobre et pour une durée d’un an.

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