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Le résumé d'un texte économique

Publié le 15/05/2020

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Comprendre le texte... mais montrer aussi qu'on l'a compris, ce qui exclutaussi bien la servilité à l'égard du texte qu'une trop grande liberté.

La servilité surtout si elle s'accompagne d'un abus des citations même placées entre guillements, comme il se doit, alourdit le résumé et lui ôte son cachet personnel; mais que dire de la juxtaposition de lambeaux du texte, même si ceux-ci sont choisis assez habilement pour que l'ensemble soit cohérent? Le candidat doit savoir que l'on attend de lui la preuve qu'il sait composer et non qu'il est expert dans l'art du découpage.

■ P. Logié et Ph. Mouchez,

La technique du résumé,

Editions Cujas, 1965, p. 30.

Trop s'éloigner du texte est aussi grave au moins. Le candidat est au service strict du texte; il n'a donc pas à développer des 'idées personnelles ou à ajouter quoi que ce soit.

L'élève ou le candidat ne devra pas enfin considérer un 'résumé comme un parfait exemple de « modèle réduit». Résumer paragraphe .par paragraphe — et surtout si les paragraphes sont nombreux — n'est pas

souvent une bonne méthode car l'auteur peut, parce qu'il y tient, développer longuement une idée « moyenne » ou même, «accessoire », ou passer très vite, comme allant de soi, sur une idée essentielle...

Faire en sorte que le résumé forme un tout intelligible sans que besoin soit de se reporter au texte original.

On ajoutera, ce qui semble évident, que le résumé doit se présenter sous la forme d'une dissertation; ce qui exclut toute allure schématique (sous forme dé plan plus ou moins détaillé par 'exemple), toute numérotation, tout mot souligné...

L'élaboration du résumé

Quel que soit le texte proposé, il conviendra toujours d'en comprendre le sens général, d'en retrouver la structure, d'en dégager l'idée directrice, les idées principales et accessoires, de choisir et ordonner les idées à retenir-pour le résumé, de les exprimer dans un langage clair, concis et correct.

2. Exemple d'application

Si les hommes devaient travailler de leurs mains, sans l'aide d'aucun instrument, la production et, par voie de conséquence la consommation, seraient extrêmement faibles. Mais notre système économique a réussi à accumuler progressivement, au cours

1. Introduction

Objet et utilité du résumé

Le résumé (1) connaît une faveur croissante : dans de nombreux examens ou concours, associé ou non à d'autres types de questions, il s'ajoute à l'épreuve de dissertation... ou la remplace (2). Cela ne peut surprendre car le résumé est, à l'expérience, un révélateur (3) efficace des aptitudes.

Pour le professeur ou l'examinateur, le résumé d'un texte révèle, sans fard ni tricherie possibles, les facultés de compréhension d'un élève ou d'un candidat, la précision de son esprit, ses qualités d'élocution ou d'expression.

Pour l'élève, l'entraînement à l'« art» du résumé ne consiste nullement à vérifier et mesurer des connaissances, mais à éprouver et à développer des qualités d'intelligence, de jugement, d'expression.

Analyser un texte, c'est en dégager l'idée ou les idées directrices, les idées principales et les « idées moyennes », c'est faire le partage de l'essentiel et de l'accessoire; en faire la.' synthèse c'est, à la suite de ' l'effort d'analyse, reprendre ces idées sous une forme succincte. Cela est affaire d'intelligence. -

Il faut aussi trier,. élaguer, reconstituer la hiérarchie et l'enchaînement des idées. C'est le domaine du jugement.

Il faut enfin faire preuve de concision et de clarté à la fois, ce qui n'est pas si facile car l'extrême concision peut nuire à la clarté.

Quelques principes importants

• Comprendre le texte est la nécessité première- : avoir une claire vision du sujet traité, du problème posé, de la structure du texte, des étapes et des articulations d'une pensée est essentiel.

(1) Or dit encore : contraction de texte. On nous pardonnera de préférer le terme classique à une expression plus technique peut-être mais évoquant fâcheusement la. pratique des Indiens Jivaros.

(2) Avant de prendre place dans certains examens et concours de l'Enseignement technique commercial, le résumé — qu'il s'ajoute à la dissertation ou qu'il s'y soit substitué — figurait, et figure toujours, dans de nombreux concours et examens scientifiques ou administratifs : des concours d'entrée à l'Ecole Polytechnique, à l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures, à l'Ecole nationale des Ponts et Chaussées, à l'Ecole des Hautes Etudes Commerciales, aux Ecoles nationales d'ingénieurs des Arts et Métiers..., à l'Institut National des Techniques Economiques et Comptables du C.N.A.M . où cet exercice a été introduit dès 1 945.

(3) Au sens photographique du terme.

des siècles, une masse importante d'instruments de production : usines, machines, voies ferrées, barrages, outillages et stocks de produits de toutes sortes.

Les hommes ont découvert dès les origines qu'il est possible d'améliorer les méthodes de production directe en recourant à des méthodes indirectes, à des biens intermédiaires qui, à travers des détours de production, ont la vertu de rendre le travail plus productif. Aujourd'hui, la plupart des travailleurs accomplissent des tâches d'ordre préparatoire, la consommation finale représentant un objectif futur et lointain : l'industrie sidérurgique produit de l'acier dont une partie servira à fabriquer des automobiles, une autre partie à construire des machines textiles qui permettront de fabriquer des tissus, une autre partie encore des wagons avec lesquels on transportera des marchandises aux lieux de consommation, etc.

Or, il a fallu du temps pour mettre en place toute cette organisation; et il faut du temps de nos jours pour mettre au point et réaliser un avion supersonique ou une centrale nucléaire. Dès lors, si tous ces instruments permettent d'améliorer la productivité du travail humain, ils exigent au départ que des ressources en hommes, en matières premières, soient utilisées pour les construire. Ces ressources, ces hommes, ces matières premières, employés à la fabrication des machines et des outillages ne peuvent donc être utilisés à la production des biens demandés par les consommateurs.

Autrement dit, la formation du capital n'est possible que si la communauté consent à y consacrer des ressources et à se priver dans l'immédiat des biens consommables qui auraient pu être obtenus avec ces ressources. La formation du capital, ou investissement, exige une privation, une abstention de consommation, c'est-à-dire une épargne.

L'essentiel de l'activité économique est donc orienté vers l'avenir; dans les sociétés progressives, une certaine fraction des efforts productifs courants est consacrée à la formation d'équipements nouveaux, des consommations immédiates étant ainsi sacrifiées au développement de la consommation et du bien-être futurs : dans l'économie française contemporaine, 20 % du produit national brut sont consacrés chaque année à la formation du capital, en partie pour assurer l'entretien et le remplacement des installations existantes (amortissement) et en partie surtout pour augmenter et améliorer la capacité de production de l'économie nationale (investissement net).

Mais il n'en va pas toujours ainsi; les individus peuvent ne pas se soucier de leur avenir collectif, se comporter comme la cigale de la fable et non comme la fourmi, consommer au maximum tout de suite et laisse se détériorer l'appareil de production, ou encore « désépargner »; c'est ce qui s'est produit en France au cours d'une des périodes les plus sombres de notre histoire économique, celle qui correspond aux années 1 930 à 1938 durant lesquelles l'investissement net a été négatif, la nation vivant alors sur son capital.

On comprend, dans ces conditions, que la poursuite de la croissance suppose un volume suffisant d'investissements, c'est-à-dire une formation de capital technique suffisante pour améliorer chaque année la productivité de la main-d'œuvre et accroître la quantité de biens produits, et que ces investissements exigent l'apparition d'une épargne équivalente.

Cette constatation qui est valable pour tous les types d'économies prend cependant dans les pays capitalistes évolués une signification particulière qui distingue ces pays des économies socialistes ou collectivistes.

Dans les économies collectivistes en effet, les biens de production, le capital technique, appartiennent à la communauté nationale par l'intermédiaire de l'État qui la représente. Cet État décide donc du rythme d'investissement des ressources en nouveaux capitaux, c'est-à-dire de la mesure dans laquelle la consommation actuelle doit être amputée afin d'accroître le total des usines, des outillages et des stocks productifs, qui permettront l'augmentation de la production et de la consommation futures...

« • Comprendre le texte ...

mais montrer aussi qu'on l'a compris, ce qui exclutaussi bien la servilit é à l'égard du texte qu'une trop grande liberté.

La servilité surtout si elle s'accompagne d'un abus des citations même placées entre guillements, comme il se doit.

alourdit le résumé et lui ôte son cachet personnel; mais que dire de la juxtaposition de lambeaux du texte, même si ceux-ci sont choisis assez habilement pour que l'ensemble soit cohérent? Le candidat doit savoir que l'on attend de lui la preuve qu'il sait composer et non qu'il e�t expert dans l'art du découpage.

■ P.

Logié et Ph.

Mouchez, La technique du résumé, Editions Cujas, 1965, p.

30. Trop s'éloigner du texte est aussi grave au moins.

Le candidat est au service strict d J texte; il n'a donc pas à développer des idées personnelles ou à ajouter quoi :iue ce soit .

L'élève ou le candida t ne devra pas enfin considérer un résumé comme un parfa it exemple de « modèle réduit».

Résumer paragraphe par paragraphe -et surtout si les paragraphes sont nombreu x i11 -n 'es t pas souvent une bonn e mé thode car l'auteur peut, parce qu'il y tient , développer longueme nt une idée « moyenne » ou même, «accessoire », ou passer très vite, comme allant de soi, sur une idée essentielle.

• Faire en sorte que le résumé forme un tout intelligible s.ans que besoin soit de se reporter au texte original .

• On ajoutera, ce qui semble évident, que le résumé doit se présenter so us la forme d'une dissert ation ; ce qui exclut toute allure schématique (sous forme dé plan plus ou moins détaillé par exemple), toute num$rotation , to ut m ot soulign é ...

L'élaboration du résumé Quel que soit le texte proposé, il conviendra toujours d'en comprendre le sens général, d'en retrouver la structure, d'en dégager l'idée directrice, les idées principales et accessoires, de choisir et ordonner les idées à retenir po1,1r le résumé, de les exprimer dans un langage clair, concis et correct.

2.

Exemple d'application 12 > Si les hommes devaient travailler de leurs mains, sans l'aide d'aucun instrument, la production et, par voie de conséquence la consommation, seraient extrêmement fai­ bles.

Mais notre système économique a réussi à accumuler progressivement, au cours ( 1 l Cf.

infra, pp.

9 et 1 O.

(2) Analyse, résumé et commentaire d'un texte d'ordre économique (durée : 3 h).

Ce sujet, posé à l'écrit du premier concours de recrutement d'élèves-professeurs des centres de formation de professeurs techniques adjoints des lycées techniques (Division commerciale et de techniques administrati­ ves), session de 1966, servira d'exemple unique tout au long de cette section.. »

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