L'ECONOMIE LIBÉRALE
Publié le 30/03/2012
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L'école physiocratique du siècle des Lumières, a déjà énoncé les principes essentiels d'une économie libérale : il existe un ordre naturel des choses , et la liberté des entreprises et des transactions en conditionne le règne. Mais les physiocrates ne justifient leur croyance en cet ordre naturel que par des arguments métaphysiques : c'est Dieu qu'il faut '' laisser faire " car il ne peut, dans sa toute-bonté, vouloir qu'une harmonie bénéfique à tous les hommes. L'optique change avec Adam Smith et ses Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, de 1776. De l'observation des faits, Smith tire des enseignements dont il déduit des principes, l'ensemble concordant de ces principes constituant un corps de doctrine. Il constate, par exemple, que la fixation autoritaire d'un prix perturbe l'échange du produit ; il en tire cette leçon que le prix imposé est anti-économique ; il en déduit le principe que le prix doit résulter de la libre rencontre de l'offre et de la demande : on paie cher ce dont on a besoin et le producteur porte spontanément son effort là où se manifeste la demande. Dès lors, l'économie libérale a des assises physiques et se veut réaliste....
«
Robert Malthus, auteur de l'Essai sur le principe
de la population, de 1798, trouve que la population
croît plus vite que les subsistances nécessaires à
son alimentation.
Mais, si l'avenir du genre humain
est misère et disette, c'est encore
la libre produc
tion et circulation des richesses qui assure la meil
leure
adaptation possible.
Pour David Ricardo, auteur
des Principes d'économie politique, de 1817,
la na
ture est ainsi faite que
le propriétaire foncier ne
cessera pas de
s'enrichir au détriment des autres
citoyens et que
la recherche par les industriels du
plus haut profit possible maintiendra les ouvriers
dans
la pauvreté.
Toute tentative de remédier à cet
état de choses engendrerait un état de choses
plus
catastrophique encore.
A contrario,
les optimistes pensent qu'il n'y a
pas de
véritable obstacle à la réalisation d'une har
monie économique
profitable à tous.
Tout au plus
y a-t-il des difficultés momentanées, qui seront ba
layées par l'évolution naturelle.
Jean-Baptiste Say,
auteur d'un Traité d'économie
politique (1804) et d'un
Cours d'économie politique (1830), affirme que
" les
produits s'échangent contre les produits ,, et en déduit
que les crises de surproduction sont impossibles ; les
déséquilibres
du marché sont tout au plus des acci
dents imputables à une période de transition.
Quelle
qu'ait été la réputation de Say et quelle qu'en puisse
être
la survivance, il n'ajoute pratiquement rien à
Smith, n'en a pas la prudence et idéalise ses conclu
sions.
Frédéric Bastiat, qui commence ses Sophismes
économiques en 1845 et ses Harmonies économiques
en 1847 est,
au point de vue de l'analyse théorique,
carrément
en régression par rapport à Smith.
Ce
vigoureux
pamphlétaire manie une casuistique têtue
pour parvenir coûte que coûte
à une affirmation
hyperbolique du libéralisme le plus individualiste.
En.
»
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