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L'économie sous les Lagides

Publié le 04/10/2013

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Quand, au milieu du Ve siè­cle, l'historien grec Héro­dote découvre l'Égypte, il s'émerveille déjà des poten­tialités agricoles du pays. Il faut dire que le limon fertile déposé par la crue du Nil peut sembler une manne providen­tielle pour tout visiteur grec, habitué à un labeur éreintant sur des terres rocailleuses et assoiffées. Dès les premières lueurs de l'époque pharaoni­que, l'Égypte est en effet une terre dont la richesse est chantée et enviée en dehors de ses frontières. Mais, bien que la crue soit la principale 

« L'agriculture lagide, pilier d'une économie mercanti 1 iste R enforçant encore les prin­ cipes indigènes en la ma­ tière, les rois lagides ont donc accordé une grande impor­ tance à l'agriculture, qui assu­ rait non seulement des ren­ trées d'argent non négligea­ bles par le biais des redevan­ ces prélevées sur tous ceux qui utilisaient le sol égyptien, pour la culture ou pour l'éle­ vage, mais aussi de « devises étrangères » grâce aux expor ­ tations.

L'Égypte lagide met en effet en place une vérita­ ble économie mercantiliste, visant d'une part à un idéal d'autosubsistance et d'autre part à valoriser les exporta­ tions, issues essentiellement des produits de son sol : blé, papyrus, toile de lin, etc.

La culture de ces produits, mais aussi de ceux, tel l'olivier, qui permettaient de réduire les importations, a donc été dé­ veloppée avec vigueur.

L'efficacité du système est as­ surée par un contrôle omni­ présent sur le monde des campagnes, qui ne dispose que d'une faible marge d'ini­ tiative.

Ainsi, chaque année, les services royaux évaluent pour l'ensemble de l'Égypte les superficies à ensemencer pour les céréales et les oléagi­ neux et retransmettent à tous les fonctionnaires du pays, par le biais d'un « bordereau d'ensemencement », le type de culture à développer pour chaque région et les objectifs à atteindre, base de l'impôt.

De plus en plus attachés à la terre qu'ils cultivent pour le compte du roi, les paysans, généralement des Égyptiens de souche, sont ainsi de plus en plus contrôlés et asservis par le système lagide, qui cherche à accroître toujours davantage les fonds dont il peut disposer .

Le développement des potentialités agricoles D ans cette perspective, les Lagides ont favorisé tout ce qui pouvait permettre de développer encore les res­ sources et les rendements de l'agriculture.

Cette politique se traduit d'abord dans les nombreuses tentatives d'accli­ matation d'espèces -en parti­ culier céréalières -plus renta­ bles.

Les archives de Zénon constituent à cet égard un té­ moignage important.

En ef­ fet, grâce à une lettre adres­ sée par Apollonios à son in­ tendant Zénon, nous appre­ nons par exemple que Ptolé­ mée Il Philadelphe a « ordon­ né d'ensemencer deux fois la terre », ce qui implique, après la première récolte de grain précoce, de semer rapide­ ment du « froment de trois mois», probablement d'origi­ ne syrienne et importé en Égypte certainement sous le règne de ce souverain .

De mê­ me, cette lettre témoigne de l'intérêt accordé aux métho­ des d'irrigation : Apollonios conseille d'installer des cha­ doufs, machines permettant, grâce à un système de contre ­ poids, de faire bénéficier des terres situées en contre-haut de l'eau du Nil ou d'un canal d'irrigation .

Étendre les potentialités agri­ coles passait aussi par l'expan­ sion des zones cultivées.

De laborieux efforts sont alors déployés pour la mise en cul­ ture de régions jusque-là de­ meurées essentiellement en friche, comme la cuvette du Fayoum, qui est en partie as­ séchée et rendue exploitable grâce à de grands travaux d'irrigation .

De même, sur ces terres pionnières , jusqu 'au règne de Ptolémée Ill, le roi développa le système de la dôréa, « terre en don », au ré­ gime fiscal privilégié, concé­ dée en usufruit généralement à un haut fonctionnaire - c'était le cas d'Apollonios -, qui était ainsi intéressé à une mise en valeur efficace de terres incultes.. »

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