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Les Trente Glorieuses

Publié le 14/09/2006

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Préalables

Quelques définitions :

Croissance économique : augmentation soutenue de la production d'un pays, sur une longue période. La croissance économique se mesure à l'aide du produit intérieur brut (P.I.B.).

Développement : ensemble des transformations institutionnelles et structurelles qui accompagnent la croissance. Progrès économique et social : c'est l'ensemble des améliorations concernant la productivité et le niveau de vie des travailleurs.

Société de consommation : société qui se caractérise par une profusion de biens de grande consommation. Elle est liée au développement du fordisme, c'est-à-dire au processus de production sur une grande échelle.

De la problématique au plan

L'expression a été forgée par l'économiste français, Jean Fourastié, dans son livre intitulé précisément : Les Trente Glorieuses (1979). Cette période allant, globalement, de 1945 à 1975, se caractérise par une prospérité sans précédent dans les pays industriels. Le moteur de cette richesse réside dans le phénomène de la croissance économique. L'idée de plan est la suivante : Les trois décennies de l'après-guerre qualifiées par Jean Fourastié de «Trente

Glorieuses «, représentent une longue période de prospérité dont le moteur est la croissance économique. Toutefois, ce mécanisme exceptionnel dans l'histoire des pays industriels, engendre à la fois du gaspillage et une insatisfaction liés à la surabondance de biens de consommation.

Par ailleurs, le sujet ne délimite pas explicitement la zone géographique. Elle concerne tous les pays industriels, c'est-à-dire les pays développés. Cela étant, il est utile afin d'expliquer les mécanismes inhérents à cette période, de prendre quelques exemples de pays comme la France et les États-Unis, notamment.

 

 

 

« Le contexte démographique international sert de cadre général au développement de l'économie de croissancedepuis l'après-guerre.

Les pays développés connaissent une forte expansion démographique.

Ce « baby boom »débute en 1942 pour s'achever au milieu des années soixante.

Ainsi la France, de 1946 à 1960, enregistre plus de800 000 naissances par an.

Le renouveau démographique est général.

On le retrouve, par exemple, en Angleterre,en Allemagne et en Amérique du Nord.

Cette situation exceptionnelle a de multiples causes : plein emploi, baisse dela mortalité, climat d'expansion, etc. Toutefois, la conjoncture se retourne précisément en 1964.

Historiens et sociologues expliquent cette nouvelletendance à l'aide de différents facteurs.

Citons, entre autres, l'arrivée massive des femmes sur le marché du travail,un meilleur contrôle des naissances, l'évolution des mentalités ou encore l'amélioration du niveau de vie.

A l'inverse, les pays sous-développés connaissent une véritable explosion démographique quasiment endémique.

Cela étant, les pays richesbénéficient d'une main-d'oeuvre plus nombreuse et mieux formée grâce à la modernisation du système éducatif. Par ailleurs, pendant cette période les échanges internationaux s'intensifient grâce à plusieurs institutions.

En effet,à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les Alliés décident de réorganiser le commerce mondial afin d'éviter leserreurs de l'entre-deux-guerres.

Les accords de Bretton Woods (1944) fixent les nouvelles règles en matièremonétaire.

Les pays doivent ainsi assurer la convertibilité de leur monnaie avec le dollar.

De même, celui-ci estrattaché à l'or.

Enfin, les États-Unis jouent un rôle moteur dans la création des liquidités internationales grâce auFonds Monétaire International (F.M.I.).

A côté, les pays occidentaux créent, en 1947, une vaste organisationdestinée à libérer les échanges commerciaux, le G.A.T.T.

(Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce).Cet organisme a pour mission d'abolir les contingentements et d'abaisser progressivement les droits de douane.

Tousles pays signataires bénéficient de clauses particulières comme celles de la non-discrimination qui doit fairedisparaître, à terme, le morcellement de l'espace commercial.

En d'autres termes, il s'agit de libérer les échangesmondiaux en les faisant reposer sur des négociations multilatérales.

En outre, l'aide économique américaine ou planMarshall, donne un grand coup de fouet aux économies européennes.

Enfin, l'Europe se dote d'un espaceéconomique unifié qui prend la forme d'une union (C.E.E.), en application du Traité de Rome de 1957. L'expansion économique de l'après-guerre tire sa force d'autres facteurs que l'on retrouve également dans chaquepays industriel.

Ils concernent les modifications de certains secteurs économiques, le rôle des concentrations etl'intervention accrue de l'État.

Tout cela se traduit par différents indicateurs comme les taux de croissance etd'inflation, par exemple. Le dynamisme économique des pays industriels n'est possible qu'à l'aide d'une profonde transformation desstructures productives.

On assiste donc au développement de certains secteurs comme l'industrie, les transports etl'énergie. Le secteur secondaire est au coeur du processus de la croissance.

En effet, à partir des années cinquante, l'activitéindustrielle est en plein essor.

L'afflux de main-d'oeuvre, provenant souvent des zones rurales, vient alimenter leschaînes de montage dans les usines.

L'organisation du travail se modifie en fonction des nouveaux impératifs deséconomies industrielles.

Ce processus est appelé le fordisme.

Il repose sur une production de masse etl'intéressement des ouvriers par des primes de rendement.

L'augmentation des ventes dégage des gains deproductivité qui se répercutent, notamment, sur la consommation.

En d'autres termes, les firmes produisent plus,donc les salariés gagnent davantage et par conséquent les ménages consomment mieux.

L'État-providence enEurope veille au bon déroulement de ce mécanisme. Dans le même temps, les entreprises cherchent à faire des économies d'échelle, c'est-à-dire à augmenter lesquantités produites en diminuant les coûts unitaires.

D'où, une meilleure organisation de l'outil de production.

Celle-ci passe par des concentrations dans le domaine industriel et financier.

Les États-Unis enregistrent une netteavance dans ce domaine.

Ainsi, en 1947, les cent premières entreprises industrielles américaines concentrent plusde 37 % des actifs.

Ce chiffre dépasse les 49 % en 1968.

A l'inverse, la France accuse un retard en la matière.L'État et les banques sont obligés de stimuler les entrepreneurs qui restent un peu sur la défensive.

Chaque paysadopte donc une stratégie qui lui est propre en fonction de ses antécédents.

Mais tous participent activement à lacréation de nouvelles richesses.

Les Occidentaux sont bien entrés dans une ère d'abondance.

Pour l'heure, tout lemonde y trouve son compte, sauf les pays pauvres. Enfin, l'État voit son rôle s'accroître dans le domaine économique et social.

Ainsi, la prospérité permet de développerles assurances sociales.

Mais très vite, le poids des prélèvements obligatoires (sécurité sociale et impôts)commence à handicaper une économie qui s'essouffle vers la fin des années soixante.

L'État intervient également entant qu'employeur en embauchant de nombreux fonctionnaires.

Ainsi, les services publics, du moins en Europe,connaissent eux aussi une expansion comme, par exemple, l'éducation, la santé ou les transports.

Le secteurtertiaire enregistre une évolution similaire. Enfin, l'énergie est abondante et bon marché.

Les pays producteurs de pétrole ne sont pas encore organisés et onassiste même, en la matière, à un certain gaspillage.

Les experts internationaux du club de Rome, au début desannées soixante-dix, produisent un rapport dans lequel il est fait état des excès de la croissance.

Nous allons yrevenir.

Quoi qu'il en soit, cette large prospérité économique se traduit par des indicateurs qui permettent demesurer l'évolution accomplie.. »

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