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L'évolution de la population française dans les années 70

Publié le 20/02/2011

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La France aborde la seconde guerre mondiale avec une population vieillie, stagnante, sans dynamisme et encore largement rurale et agricole. Avec la seconde guerre mondiale, et plus encore à la suite de ce conflit, la France engourdie se réveille. Les nombreux Français qui naissent alors grandissent dans un pays qui devient une puissance industrielle avec, pour corollaire, le départ de nombreux agriculteurs et une urbanisation accélérée.  Analyser les conséquences économiques et sociales de l'évolution démographique de la France est difficile, car cette évolution est à la fois la cause, le signe et la conséquence de la croissance économique de ce pays. Pour se dégager d'une analyse circulaire confuse, nous préciserons les principales manifestations de la transformation de la population française, puis nous constaterons que cette évolution au cours des vingt dernières années a facilité l'industrialisation du pays, sans résoudre des difficultés sociales qui risquent de s'aggraver. Ainsi, l'évolution démographique s'est accompagnée de nombreuses conséquences économiques et sociales, étroitement liées à la croissance économique et au système social français.

« La réduction de l'activité masculine aux âges jeunes est le produit de l'allongement de la scolarité, que celui-ci soitlégal ou social.

Le phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur, à un rythme plus ou moins important,particulièrement rapide dans les décennies 1950 et 1960.

Ainsi, le taux d'activité des 15-19 ans passe de 81% en1946 à 64% en 1968.La réduction du taux d'activité masculin s'effectue également aux âges élevés.

Elle concerne principalement legroupe d'âges « 65 ans et plus », qui passe d'un taux de 56 %, en 1954, à 16 % en 1968, mais aussi le grouped'âges « 55-64 ans » , dont le taux baisse de 76 % , en 1954, à 71 % en 1968.

Cette baisse s'explique par unensemble de facteurs assez complexe : diminution de la population agricole, dans laquelle les taux d'activité auxâges élevés sont plus importants que dans la population non agricole ; augmentation dans la population active de laproportion des salariés, par rapport aux entrepreneurs individuels et aides familiaux ; institution de la Sécuritésociale et généralisation progressive de régimes de retraites de plus en plus favorables (retraites complémentaires,etc.) ; âge de la retraite dans la fonction publique et les entreprises nationales ; élévation du niveau de vie :modification des normes sociales à l'égard du travail aux âges élevés ; accélération du progrès technique et del'éducation, tendant à réduire la demande de main-d'oeuvre âgée.Une analyse précise des comportements d'activité féminine peut être faite pour les années 1954, 1962 et 1968,grâce aux recensements.

Elle montre que la diminution du taux global d'activité féminine entre 1954 et 1962 (de 30à 27,5 %) s'explique entièrement, comme pour les hommes, par les modifications de la structure par âge et ladiminution du taux d'activité des jeunes et des personnes âgées.

En revanche, de 1962 à 1968, l'augmentationimportante de l'activité entre 25 et 45 ans équilibre la réduction aux âges extrêmes.

Cette tendance s'amplifie,entraînant une forte augmentation de la demande d'activité des femmes.

Au total, la part des femmes.

après s'êtrestabilisée aux environs de 34% de la population active, de 1954 à 1968, se situe à 37,3 % au recensement de 1975.Cette augmentation de la population active féminine s'intègre dans le grand mouvement de transformation desstructures de la population active.Ces mutations sont observables à travers les grands secteurs d'activité établis par C.

Clark et J.

Fourastié.

En 1954,la population active française se répartissait de la manière suivante entre les trois secteurs : 27,4 % dans leprimaire.

36,2 % dans le secondaire et 36,4 % dans le tertiaire.

En 1968, le secteur primaire était passé à 15,7 %, lesecteur secondaire à 39,6 % et le secteur tertiaire à 44,7 %.

Depuis, la tendance se poursuit : le secteur primairecontinue à baisser (10,1 % en 1974), au profit presque exclusif du secteur tertiaire, qui représente aujourd'hui lamoitié de la population active.L'évolution peut être aussi mesurée à travers les modifications de la répartition de la population active par catégoriesocio-professionnelle, de 1954 à 1975.

La part des diverses catégories a ainsi évolué : de 20,7 % à 7,6 % , pour lesagriculteurs exploitants ; de 6 % à 1,7 % pour les salariés agricoles ; de 12 % à 7.8 %.

pour les patrons del'industrie et du commerce; de 2,9 % à 6,7 %, pour les professions libérales et cadres supérieurs; de 5,8 % à 12,7% , pour les cadres moyens ; de 10,8 % à 17.7 % pour les employés; de 33,8% à 37.7%.

pour les ouvriers ; de5,3% à 5.7%.

pour les personnels de service et de 2,7% à 2.4% pour les autres catégories.Au total, la population française est de plus en plus salariée (plus de 80 % en 1975) et urbanisée.

En effet, lesmigrations professionnelles vont de pair avec des migrations géographiques, qui ont entraîné une urbanisation sanscesse croissante : les villes regroupent plus des deux tiers de la population française, bien souvent dans de grandesconurbations (les plus caractéristiques sont la région parisienne et les chapelets de villes le long des fleuves).L'industrialisation et surtout le gonflement du secteur tertiaire ont empli les villes et vidé les campagnes. Dans le même temps où elle s'urbanisait, la population française voyait son niveau de qualification s'élever, grâce audouble mouvement de la prolongation de la scolarité obligatoire (de 14 à 16 ans) et de la scolarité ultérieure, ditespontanée.

En tout état de cause, la formation de la population s'accroît par allongement de la scolarité : ainsi, lesjeunes de 16 ans révolus étaient scolarisés à 68,3 % pendant l'année scolaire 1974-75, au lieu de 45,4 % en 1959-60; ceux de 17 ans étaient scolarisés à 49,7 %, au lieu de 29.3% quinze ans plus tôt.

Cela augmente le niveau desdiplômes dans la population totale : ainsi, en 1972, 4,5 % de la population avait un diplôme supérieur à la deuxièmepartie du baccalauréat, au lieu de 2 % dix ans auparavant.Face à l'évolution de la population active française, la population active étrangère présente des rigidités qu'il estnécessaire de souligner.Celle-ci représentait, en 1973, 8 % de la population active, soit 1800 000 travailleurs.

Ils étaient très inégalementrépartis dans l'ensemble de l'activité économique et sur le territoire.

Par exemple, ils sont 27 % des salariés dubâtiment et des travaux publics — mais, le plus souvent, 90 % dans les chantiers de la région parisienne —, 17%dans la production des métaux, 16 % dans les industries extractives.

On compte plus de 500000 travailleursimmigrés dans l'automobile, dont 200000 dans la région parisienne, ce qui représente 50% environ des O.S.

sur leschaînes.

En revanche, on rencontre très peu de travailleurs immigrés dans la catégorie des ouvriers professionnels,et encore moins au-delà.Au total, c'est une population rajeunie, plus qualifiée, où les femmes prennent une place de plus en plus importante,qui a affronté le choc de l'industrialisation.

Ce progrès a été permis par le nouveau visage de la population , mais lacroissance rapide a aussi entraîné des coûts humains élevés de reconversion, moins dramatiques toutefois que ceuxoccasionnés par le chômage actuel. II.

Les incidences de l'évolution démographique française. 1 — La population, facteur de la croissance.La population française a joué un rôle positif dans la croissance, d'abord par son accroissement numérique, qui aaccru la taille des marchés.. »

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