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L'organisation du travail de nos jours dans les entreprises est-elle toujours tayloriste?

Publié le 26/07/2012

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Le vocable “taylorisme” et son frère jumeau “Fordisme” ont disparu du langage des hommes d'affaires, les revues spécialisées comme “Management” noircissent des pages entières sur la gestion des ressources humaines. Bref Taylor et Ford ont semble-t-il rejoint à tout jamais les livres d'histoires. Rien n'est moins sûr. un observateur avisé pourrait avancer que de nombreux syndicats évoquent encore les cadences infernales et que les reportages télévisés nous renvoient une image pas si éloigné des “temps modernes”. Un bilan s'impose donc. Aujourd'hui à l'aube du troisième millénaire qu'en est-il de l'organisation du travail dans les entreprises? Les méthodes de travail dans les usines sont-elles semblables à celles pratiquées par nos grands pères, ou ont-elles considérablement évolué? S'il paraît logique de prendre comme point de départ l'organisation taylorienne, qui nous l'avons vu est une étape déterminante, il nous faudra aussi nous interroger sur le fait que les dysfonctionnements de l'OST dès le début des années 1970 ont pu engendrer une révolution organisationnelle.

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« n'en est pas pour autant fondamentalement modifiée.Un mouvement se produit donc, à vitesse réduite, dans le domaine des relations techniques liées au mode d'organisation du travail.

Contrairement aux affirmations decertains spécialistes, en particulier les chercheurs en sociologie du travail.

La mort du taylorisme tant de fois annoncée n'a pas eu lieu.

Il n'en reste pas moins vrai, quele monde du travail est en pleine transformation.

Il serait naïf d'affirmer, comme dans de nombreux autres domaines que tout le monde avance au même rythme.

Enréalité, post-taylorisme et néo-taylorisme coexistent, c'est ce que nous allons montrer dans notre troisième et dernière partie. A cet instant de notre réflexion, il semble que l'observation des faits mette en lumière une situation bien plus complexe qu'une simple opposition entre les méthodestayloristes -témoins d'un passé récent mais révolu- et des modes d'organisations nouveaux généralisés à l'ensemble de l'économie.

Ce qui caractériserait en fait lesformes actuelles d'organisation du travail ne serait pas leur opposition ou non au taylorisme, mais leur degré variable d'adhésion ou d'hostilité aux principestayloriens.

Ainsi le choix entre néo-taylorisme ou post-taylorisme dépend du niveau de qualification et de la place dans la hiérarchie, c'est à dire du facteur humainainsi que de la taille et de l'activité de l'entreprise.Les salariés qualifiés et ceux de l'encadrement bénéficient le plus des nouvelles formes d'organisation du travail post-tayloriennes.

Ainsi, la liberté d'initiative etl'autonomie ont globalement progressé dans l'ensemble de la population salariée, mais elles demeurent surtout le privilège des salariés qualifiés et à responsabilitéélevée.

Le niveau moyen de qualification des salariés s'élève et le nombre d'ouvriers décroît, mais les formes d'organisation du travail pour la population ouvrièredans son ensemble sont toujours tayloriennes ou néo-tayloriennes.

Ainsi la robotique a supprimé certains postes d'exécution particulièrement pénibles ou dangereux,sans que cela mette en cause le principe du travail à la chaîne qui concerne une part toujours minoritaire mais stable de la population ouvrière.La résistance au changement est généralement plus forte dans les Petites et Moyennes Entreprises (PME).

Même si la communication interne y est facilitée par leurdimension réduite, ce sont les PME qui ignorent le plus souvent l'importance du facteur humain.

Jusqu'à présent les activités tertiaires ont été moins touchées par letaylorisme qui reste encore un particularisme de l'industrie.

La désindustrialisation et l'importance croissante du tertiaire dans l'activité économique ont pu faire croireque les entreprises avaient tendance à dépasser le taylorisme en adoptant massivement une organisation du travail post-taylorienne.

Cependant sous l'effet del'utilisation de nouveaux outils informatiques, le tertiaire s'ouvre aujourd'hui au taylorisme.

C'est le cas de l'activité bancaire notamment où une déqualification dutravail semble se produire.L'organisation du travail s'est diversifiée faisant apparaître de nouvelles formes qui ne rompent pas toujours avec les principes du taylorisme.

La distinctionessentielle qui différencie le néo-taylorisme et le post-taylorisme est qu'il tend à restituer au moins partiellement la maîtrise du processus de production auxexécutants. Au terme de notre exposé, il semble évident que le taylorisme est désormais dépassé.

Mais il serait prématuré d'annoncer à l'instar de nombreux journalistes ouspécialistes qu'il est mort.

Il est préférable de parler de renouvellement.

La situation actuelle des entreprises démontre la permanence de ses principes essentiels mêmes'il est exact que de nouvelles voies sont explorées.

Si le roi Taylor est mort vive le roi néo-taylorien dont le règne ne paraît guère menacé par une quelconquerévolution.

Influencés par des médias qui font surgir des événements aussi vite qu'elles contribuent à les faire tomber dans l'oubli, nous perdons de vue, peut-être, quele progrès est lent, et que si on ne peut nier les inconvénients du taylorisme celui-ci a eu au moins un avantage: permettre à l'ouvrier, même déqualifié, de consommerdavantage, alors que son ancêtre, enrichi par son travail ne produisait en fait que pour les plus aisés.

Taylor et Ford ont inauguré un monde nouveau, le travail ouvrierdénaturé n'est plus l'objet de leur fierté, en revanche le fruit de leur labeur leur permet de participer davantage à une société où la consommation de masse s'estimposée et où ils sont mieux intégrés.Si on peut porter au crédit des économistes et des sociologues depuis deux siècles d'avoir permis un formidable bond en avant, au moins dans la satisfaction desbesoins grâce à une rationalisation accrue de l'utilisation des ressources disponibles et en particulier du travail; à quelques dizaines de jours de l'an 2000, on peut êtreconduit à souhaiter qu'un inconnu accède comme Taylor à la célébrité en dominant le problème de cette fin de siècle: le chômage.

Il sera ensuite possible de faire sonprocès.... »

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