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Privatisation et Economie

Publié le 14/08/2014

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Mais à côté de ces exceptions, les libéraux dénoncent la distorsion de concurrence provoquée par les entreprises nationalisées. Pour eux, la concurrence est source de bien­faits pour les utilisateurs : elle pousse à l'amélioration tech­nologique, à la baisse des prix et à la qualité du service. Le service public, dès lors qu'il s'accompagne d'un monopole, empêche le jeu de ces mécanismes et maintient un système vieillissant dans lequel le consommateur n'est plus consi­déré. A cela, les partisans du service public répondent que la concurrence, si elle pousse à l'amélioration des activités rentables, pousse aussi à l'abandon de celles qui ne génèrent aucun profit. Les sociétés privées ne s'intéressent qu'aux marchés solvables. Le monopole est alors la garantie que

tous les citoyens, quelle que soit leur situation financière ou géographique, peuvent accéder aux services proposés.

 

Une autre critique porte sur le fait que les entreprises d'État se voient souvent fixer des objectifs « sociaux « qui n'ont rien à voir avec leur vocation industrielle : créer ou maintenir des emplois, reprendre une autre entreprise pour éviter l'ingérence d'un groupe étranger, désenclaver une région peu développée... Les contraintes de profit étant per­dues de vue, ces entreprises peuvent être amenées à des décisions dangereuses pour leur développement, d'autant que les dirigeants n'ont guère les moyens de s'opposer à leur ministre de tutelle. La réponse à cette critique consiste à remettre en cause la logique de profit qui doit, selon les libéraux, inspirer les entreprises. Une grande firme ne doit-elle pas avoir d'abord un rôle social ? Son existence ne doit-elle pas servir la collectivité, plutôt que les hommes servir à la survie de la firme ? Dans cette logique « humaniste «, il est normal que les critères de profit passent après les intérêts collectifs.

« l'État prend lui-même en charge ces activités, acceptant de perdre de l'argent pour garantir le même service à tous.

Viennent ensuite les sociétés dont l'activité présente un intérêt collectif ou stratégique majeur.

Par exemple, en France, des entreprises comme Dassault, Thomson ou Matra produisent des matériels indispensables pour la Défense nationale.

Il est donc compréhensible que l'État ait souhaité, dans une certaine mesure, maîtriser le capital de ces entre­ prises pour en orienter l'activité et les protéger contre d'éventuelles prises de contrôle par des groupes étrangers.

De même, de grands groupes bancaires ou financiers fran­ çais (Suez, Paribas, UAP ...

) ont été nationalisés en 1981 pour faciliter la mise en place par la gauche de son pro­ gramme économique.

Dans certains cas, la nationalisation a pu apparaître comme la solution ultime pour sauver l'emploi dans des secteurs en crise grave.

Tel fut par exemple le cas des entre­ prises sidérurgiques françaises dans les années 60- 70.

Parfois aussi l'activité de l'entreprise, quoique d'intérêt stratégique, présente une rentabilité tellement aléatoire qu'aucune société privée n'aurait accepté de s'y risquer seule.

L'État doit alors assumer un rôle d'entrepreneur.

C'est par exemple le cas de la société Arianespace, qui commercialise des mises en orbite de satellites commerciaux, et dans laquelle l'État français intervient largement, aux côtés d'entreprises et de banques européennes.

Restent certaines entreprises au statut et à la situation plus originaux.

Les usines Renault, par exemple, furent nationalisées en 1945 au motif que leur propriétaire avait collaboré avec l'occupant.

Havas, qui contrôle de nom­ breuses agences de publicité en France, fut sans doute natio­ nalisé pour assurer le contrôle de l'État sur certaines formes de communication.

La Seita (Service d'exploitation indus­ trielle du tabac et des allumettes) fut créée au début du siècle pour assurer le monopole de l'État sur ce secteur ...

Dans ces différents cas on pourrait dire, pour reprendre une expression populaire, que «l'occasion a fait le larron»: l'Etat s'est doté d'une entreprise pour répondre à un besoin. »

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