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Quelle croissance pour demain ?

Publié le 19/08/2012

Extrait du document

Il faudrait peut être que l’Europe développe de la même manière et de manière plus active qu’aujourd’hui des politiques dites industrielles, s’entendant ici au sens de développement de projet, incitation de recherche dans les nouvelles technologies (on pourrait dire politiques de services mais cela ne veut rien dire). Le rapport du comité d’analyses stratégiques a insisté sur le fait que si « le savoir est la ressource « comme le disait Drucker, la croissance de demain passe par une interaction entre les comportements « miméthiques « (à la fois mimétique et éthique), faire interagir les comportements mimétiques ainsi que les domaines de la recherche fondamentale, les gouvernements et les entreprises, cette interaction elle même n’est pas toujours spontanée et elle nécessite, par exemple dans le cas de la France, des réformes profondes du système éducatif, des liens entre l’université et l’entreprise. Cela ne suppose toutefois pas de déconsidérer les domaines de la recherche dont les retombées en termes économiques ne sont pas immédiates : on a pu constater au cours de l’histoire que la curiosité humaine, ne poursuivant que des objectifs de beauté (Smith) ou d’ingéniosité (de Vinci) pouvait générer des externalités positives et des secteurs industriels entiers. 

« substitue, utilisation de cette nouvelle ressource..).

L'aboutissement est ce que Frosch et Gallopoulos qualifiaient d'éco système industriel : une des caractéristiques dela croissance pour demain pourrait être de stimuler de telles innovations qui seraient gages de croissance.

La croissance de demain dépend autant du marché (rôle desprix) que du rôle des pouvoirs publics (et des scientifiques, qui évaluent la raréfaction d'une ressource, quand cette raréfaction devient dangereuse).

+ BELLPour qu'une telle croissance plus durable soit possible, il faut compter sur des interactions fortes entre connaissance, innovation ; entre pouvoirs publics et entreprises.Comme le soulignait Peter Drucker, le savoir est devenu le bien public par excellence, et il semble que les sources de croissance future soient de plus en plus dans laproduction de biens et de services immatériels.Les questions qui se posent sont : A) que produire, B) qui produira, C) est-ce que cela suppose la réapparition de politiques de croissance ?Que produire pour une croissance plus durable et davantage gage de bien-être ?Que produire pour la croissance de demain ?Il faut distinguer économie de l'immatériel et économie de la connaissance.

De plus en plus, il apparaît que la croissance dépend du secteur tertiaire et dépendrademain de ce qu'on peut appeler le domaine de l'immatériel.

La connaissance en elle-même est immatérielle, mais par souci de distinction on considère qu'elle faitréférence davantage à la macroéconomie que l'immatériel qui fait référence davantage aux entreprises, donc à la microéconomie.

Le fait de considérer quel'immatériel occupe déjà et occupera demain une partie croissante de la production ne remet pas en cause le fait que la croissance sera en partie toujours agricole etindustrielle.

La diminution du secteur primaire et secondaire et beaucoup plus relative qu'absolue, et la désindustrialisation est en partie due à l'externalisation deservices rendus auparavant au sein des entreprises industrielles.L'économie de l'immatériel pose une question essentielle qui est celle du droit de propriété.

L'économie de la connaissance pose le même type de question, avec enplus des interrogations politiques sur le financement de cette connaissance et sa diffusion.En effet, en ce qui concerne l'immatériel, on peut distinguer 3 types d'actifs :les actifs dits technologiques : brevets, logiciels.

Ces actifs supposent des investissements en recherche et développement.Ensuite, on trouve des actifs dits imaginaires : ce sont pour l'essentiel les marques, la propriété littéraire et artistique, et ils supposent des investissements en publicitéet en communication.Enfin, on parle d'actifs organisationnels qui renvoient au capital humain, à la culture managériale, à l'organisation de la production, ou encore aux relationsqu'entretient une entreprise avec ses clients ou fournisseurs.

Les investissements nécessaires dans ces actifs sont le marketing, l'éducation, l'élaboration des fichiersclients/fournisseurs.Selon l'INSEE, en 2003, les secteurs directement liés à l'immatériel représentaient 17,4% de la VA et 13% de l'emploi en France.

Selon l'OCDE, les investissementsimmatériels représentent aujourd'hui 5% du PIB de la zone OCDE, et ils augmentent plus rapidement que les investissements physiques.L'économie de l'immatériel soulève une première question : celle du travail.

Selon R.Reich, le travailleur de l'immatériel est un « manipulateur de symboles ».

Celane signifie pas que le travail soit moins fatiguant.

L'immatériel suscite en effet davantage que dans le secteur industrialisé du « juste à temps ».

On peut doncsupposer que la croissance de demain dépende du travail du travail de nuit et du weekend.L'économie de l'immatériel soulève aussi la question de la propriété.

En 20ans, la contrefaçon a été multipliée par 100, passant de 5,5 milliards en 85 à 500milliardsenviron aujourd'hui.

Cela pose la question de la propriété et de sa surveillance, qui est d'autant plus complexe que la production va devenir de plus en plusimmatérielle. *3ème* question : l'immatériel suppose des couts fixes très importants, en publicité et en RD.

Autrement dit, il se produit dans ce secteur ce que l'on appelle unphénomène de « first mover advantage » de manière plus importante que dans les autres secteurs.

De plus, il apparaît ce que l'on appelle un effet de réseau : plus il estimportant, plus un réseau est avantageux, et donc plus le réseau qui gagne a de chances d'augmenter son pouvoir de marché (« winner takes all »).

(ex de Skype,Facebook).

Effet réseau existait déjà avant l'immatériel : magnétoscopes et le format VHS plutôt que le format Sony.L'immatériel soulève ensuite la question des droits, et notamment la question des droits d'accès.

Une partie de la VA crée dans ces secteurs dépend de la mise adisposition gratuite de connaissances et de technologies.

L'intérêt pour les entreprises qui adoptent cette stratégie c'est de pouvoir vendre les produits joints ou liés :pour Skype, qui facture les appels sur les portables.Les technologies de l'information et de la communication permettent ensuite une dématérialisation du canal de distribution ; ex : vente par internet, source decroissance essentielle, encore plus si on passe au M-commerce.

Elle suscite également une dématérialisation de la production, dès lors que des entreprises choisissentde se spécialiser dans des innovations qui ne sont plus technologiques, issues de la RD, mais dans des innovations que l'on a qualifié d'imaginaires, dont Tchurukparlait : entreprises sans usines, qui défendraient une image de marque, sans produire.

On parle aujourd'hui dans le cadre des semi conducteurs (puces), desentreprises Fables où l'entreprise ne fait plus que concevoir, dépenser en design, en marketing, mais ne produit rien en propre, et se contente de sous traiter,notamment dans des pays émergents.Qui produira demain ? Les pays développés peuvent-ils se spécialiser dans une croissance fondée sur l'immatériel, en abandonnant aux pays émergents la productionde biens et de services ? Selon l'INSEE, en 2006, les TIC ont contribué entre 95 et 2000 au quart de l'accroissement du PIB Français, au tiers de l'accroissement duPIB US, à 60% des gains de productivité dans les 2 pays.

Depuis 95, la productivité du travail s'est ralentie en France, alors qu'elle a augmenté aux USA.

On a pumontrer dans le rapport (2006) Jouyet Levy que cette baisse de la productivité en France tenait au retard des PME françaises en ce qui concerne les NTIC.

Dans lesecteur des services, il y a en France un très gros fossé entre les grandes entreprises de plus de 250 salariés, et les petites, les autres, en ce qui concerne l'utilisationd'Internet pour commercialiser leurs produits ou leurs services.

En clair, la croissance de demain pour un pays comme la France ne dépend pas seulement del'immatériel, mais les perspectives de croissance pour les entreprises de l'immatériel dépendent du fait que ces entreprises s'adaptent, suivent, utilisent les progrèstechniques.La question des droits de propriété dans le domaine de l'immatériel est essentielle.

En ce qui concerne la connaissance, on a déjà vu qu'elle est le bien public parexcellence (Jefferson) et que plus sa diffusion est importante, plus les externalités positives sont importantes (d'où la création par Jefferson de la bibliothèquemunicipale).

Mais en ce qui concerne l'immatériel, il est bien évident que le fait pour une entreprise de posséder un droit de propriété peut la pousser à produire cetteconnaissance.

Autrement dit, la croissance de demain, si elle est fondée sur l'immatériel, elle dépend aussi d'institutions capables de garantir le droit de propriété.

Sion se place du cote de la France, on dépose assez peu de brevets : 35 brevets pour 1M d'habitants (5% des brevets de l'OCDE ; Suisse : 1,8% des brevets de l'OCDEmais représente 100 brevets pour 1M ; USA : 64 pour 1M ; 35% des brevets de l'OCDE).

Ceci peut s'expliquer d'une part parce que le cout d'obtention d'un brevetest très élevé : 27 000 euros en moyenne ; contre 10 à 15 000 aux US et 16 000 au Japon.

Mais cela s'explique aussi que les entreprises innovantes ont besoin definancement.

En France, on dénombre environ 5 000 business angels : sociétés de capital risque (50 000 en GB, 500 000 aux USA).

En 2005, en France on a créeOséo pour soutenir les PME innovantes à la suite d'études qui montraient que 40% des PME françaises disposaient d'innovations, mais ne les utilisaient pas faute definancement.

Oséo suit l'exemple d'Israel, Yozma, 2500 start up avaient été crées grâce a cette banque offrant un financement aux PME innovantes.

croissance semble reposer sur un certain volontarisme.L'idéal serait que ces financements ne soient pas trop publics.

SI, sur le long terme, la croissance française est faible relativement à celle des USA, si elle risque del'être relativement à celle du Japon, cela ne tient pas seulement aux pouvoirs publics.

Pour preuve, en France plus que dans d'autres pays, les dépenses de RDbénéficient d'aides publiques : entre 11 et 13% des dépenses, contre 6% en Allemagne, 2,3% en Suisse, 6% en Suède, 10% aux USA.

Autrement dit, les entreprisesfrançaises n'investissent pas assez d'ELLES MEMES.(Certes, l'économie se tertiarise, mais l'on aura toujours besoin d'un secteur industriel ; Marx disait que bien que l'industrialisation avance, on aurait toujours besoind'un secteur agricole).C).

Le renouveau des politiques de croissanceDans beaucoup de domaines, et notamment dans celui des ressources naturelle, il est fort possible que le signal prix ne suffise pas à réorienter suffisammentrapidement les économies développées et à fortiori celles en développement vers une croissance plus durable, verte, soutenable.

Dès lors qu'il s'agit de substituer une. »

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