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À certaines époques, le monde paraît trop connu, sa réalité trop évidente pour ne pas dissimuler quelque mystère.

Publié le 10/12/2013

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À certaines époques, le monde paraît trop connu, sa réalité trop évidente pour ne pas dissimuler quelque mystère. Ainsi, à la fin du XIX e siècle, ayant rejeté le naturalisme et le réalisme, deux mouvements qui décrivaient et nommaient la réalité au lieu de la suggérer, artistes et poètes recherchèrent des correspondances cachées entre les êtres et les choses pour créer une nouvelle harmonie. Le symbolisme, qui naquit alors, convertit l'Europe à une nouvelle conception esthétique, annonçant sur certains points le surréalisme. Même s'il fut rarement revendiqué comme tel par les auteurs de la fin du XIX e siècle (que ce soient Verlaine, Mallarmé, Laforgue ou Huysmans, l'auteur du fameux roman À rebours, 1884), le mot symbolisme désigne un mouvement littéraire, en particulier poétique, mais aussi pictural, qui visait à donner à l'art le pouvoir d'utiliser le langage des symboles, qu'ils fussent ésotériques, spiritualistes ou cosmologiques. Le symbolisme apparut à ses débuts comme une réaction contre le naturalisme romanesque imposé avec succès par Zola et contre le Parnasse où la poésie semblait s'être enlisée. Si l'on désirait maintenir une valeur éminente de l'art, ce n'était plus pour la simple description de la réalité telle qu'elle apparaissait aux yeux de tous, ni pour asseoir l'autonomie de l'art pour l'art. C'était avec l'idée que l'art seul était capable de dire l'union intime de la matière et de l'esprit, de l'homme et du cosmos, de la musique et des mots, du visible et de l'invisible.

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