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Abélard ou Abailard (Pierre) Philosophe et théologien français (Le Pallet, près de Nantes, 1079 - prieuré de SaintMarcel, près de Chalon-sur-Saône, 1142).

Publié le 09/03/2014

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Abélard ou Abailard (Pierre) Philosophe et théologien français (Le Pallet, près de Nantes, 1079 - prieuré de SaintMarcel, près de Chalon-sur-Saône, 1142). Issu d'une famille de petite noblesse, il abandonne la carrière des armes et son héritage pour l'étude des lettres et de la dialectique, mais en transposant dans les joutes intellectuelles une agressivité toute chevaleresque. Il se fait rapidement un nom, à Paris, en s'attaquant à son maître, Guillaume de Champeaux, et en défendant, dans la «querelle des universaux*«, une position nominaliste: pour Abélard, les notions générales de l'esprit, si elles procèdent de l'expérience, ne sont cependant que des constructions de pensée auxquelles on donne un nom, mais qui n'existent pas comme des choses, des objets réels. Reconnu à vingt-deux ans comme un maître en dialectique, il ouvre une école successivement à Melun, Corbeil et Paris, puis, désireux de se perfectionner en théologie, devient à Laon l'élève du célèbre Anselme, qu'il critique bientôt férocement. Professeur à la mode, il connaît alors un amour fou avec Héloïse, la nièce d'un chanoine de Notre-Dame de Paris, Fulbert. Il l'épouse, en a un fils (Astrolabe), mais, refusant de rendre son mariage public pour ne pas briser sa carrière, il est châtré sur l'ordre de Fulbert. Abélard et Héloïse entrent alors tous deux en religion (1119). Abélard ira de couvent en couvent, sera un moment abbé de Saint-Gildas-de-Rhuys en Bretagne et fondera le monastère du Paraclet près de Nogent-sur-Marne. Mais les thèses audacieuses qu'il développe dans un enseignement toujours plus recherché lui valent la condamnation de deux conciles (Soissons en 1121 et Sens en 1140) et la solide inimitié de saint Bernard. Abélard trouvera un ultime refuge à l'abbaye de Cluny, où il composera son Dialogue entre un philosophe, un juif et un chrétien. Abélard a fait lui-même le récit de sa vie passionnée et tragique dans l'Historia calamitatum (Histoire de mes malheurs) et dans sa célèbre correspondance, peut-être en partie apocryphe, avec Héloïse. Mais il marque surtout, dans l'évolution intellectuelle du Moyen Âge, une étape capitale: son Éthique transforme la notion de culpabilité et le rôle du sacrement de pénitence en intériorisant la faute et en mettant l'accent sur l'intention et la contrition; son Sic et non, où il passe en revue les positions contradictoires des Pères de l'Église, constitue le premier «art de penser« de la philosophie occidentale.

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