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affranchi, n.

Publié le 18/10/2013

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affranchi, n.m., nom donné dans l'Antiquité grecque ou romaine à un esclave libéré. Les affranchis, dont le nombre et les droits se modifièrent au fil des siècles, étaient soumis à des conditions plus difficiles en Grèce qu'à Rome. En Grèce. L'esclave pouvait être affranchi : sur décision de son maître, par testament ou vente fictive à une divinité ; en se rachetant lui-même avec ses propres économies ou de l'argent prêté ; par décision de l'État, en récompense d'un service rendu à la collectivité (par exemple dénonciation de complot) ou, en cas de danger, pour être enrôlé comme soldat. L'affranchi ne devenait pas citoyen. Sans droit politique, assimilé au métèque (étranger établi dans la cité), il ne pouvait ni posséder de sol ni tester. Il payait à l'État une taxe annuelle et devait avoir un patron - généralement son ancien maître - qui pouvait le garder, même libre, à son service à vie. S'il mourait sans enfant, ses biens revenaient à son patron. À Rome. Le maître affranchissait son esclave : per testamentum, par testament ; per vindictam, c'est-à-dire par simple déclaration en présence de deux magistrats et d'un témoin ; per censum, en inscrivant l'esclave sur les registres du cens qui dénombraient tous les citoyens. Les liens unissant l'ancien esclave à son maître demeuraient très étroits. L'affranchi devenu citoyen prenait le nom de son maître, faisait partie de sa clientèle et demeurait attaché à son service. Il existait plusieurs catégories d'affranchis qui disposaient de droits plus ou moins étendus. À la fin de la République, le nombre d'esclaves augmenta, grossi des Barbares asservis et amenés à Rome lors des guerres de conquête. Afin de limiter l'influence croissante qu'exerçaient les affranchis, Auguste, puis Tibère promulguèrent des lois pour restreindre leurs droits et rendre l'affranchissement moins aisé. Mais, en fait, la puissance des affranchis s'accrut à l'époque impériale. Ils devenaient souvent médecins, maîtres d'école ou travaillaient dans le commerce et la banque, branches dédaignées par la noblesse. Certains se consacrèrent à la philosophie et à la littérature comme Épictète et Phèdre, au Ier siècle de notre ère. Les affranchis impériaux, comme Pallas et Narcisse sous Claude, possédaient richesse et influence politique. Les modalités de l'affranchissement furent encore modifiées lorsque l'Empire devint chrétien ; l'Église poussait à la multiplication de cette pratique. L'empereur Justinien supprima les diverses catégories d'affranchis : tous devinrent citoyens.

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