âge, n.

âge, n.m., temps écoulé depuis la naissance. L'âge est aussi une façon arbitraire, et d'ailleurs variable, de désigner les différentes époques de la vie. On parle du premier âge pour l'enfance ; mais on parle également du premier, du deuxième et du troisième âge à l'intérieur de la petite enfance, pour qualifier les régimes alimentaires, la taille, l'habillement, les jouets, etc. Depuis quelques dizaines d'années, on désigne sous le nom de troisième âge le groupe des personnes de plus de 60 ou 65 ans. On a même tendance actuellement à diviser ce groupe et à utiliser la notion de quatrième âge pour les grands vieillards. Une notion aux acceptions et usages divers. On n'a pas encore établi de rapport entre l'âge biologique, qui évaluerait le degré de vieillissement, lequel commence dès la naissance (« on a l'âge de ses artères «), et l'âge réel de l'état civil. On désigne en revanche sous le nom d'âge mental le développement psychologique et intellectuel apprécié par des tests psychométriques ; le rapport de ce développement avec l'âge réel définit le quotient intellectuel. En termes de démographie, un groupe (ou classe) d'âge est l'ensemble des individus compris dans des limites données. On retient ainsi, le plus souvent, les moins de 20 ans, les personnes ayant de 20 à 60 ans (ou 64 ans), les 61 ans (ou 65 ans) et plus. La pyramide des âges est une représentation graphique donnant à une date déterminée la répartition par âge et par sexe d'un ensemble d'individus (population d'un pays, d'une région, d'une ville, ou encore d'un ensemble de personnes exerçant une activité professionnelle, etc.). Une catégorie faussement naturelle. Si l'âge est un élément fluctuant, c'est qu'il est une donnée sociale, façonnée avec plus ou moins de précision aussi bien par le système scolaire, le système médical que par les systèmes de protection sociale, et à chaque fois selon leurs logiques respectives. L'âge de l'état civil comme critère de classement n'est apparu en France qu'au XVIe siècle. Les regroupements précédents (comme celui de Trévise en 1384) distinguaient deux catégories, liées à la possibilité de paiement de l'impôt et de port des armes : les hommes de plus de 14 ans et les autres (femmes, religieux, domestiques, enfants). Le sens d'un âge donné varie selon la composition de la population au moment considéré. Ainsi, après 1918, les jeunes de 23 à 38 ans sont entrés plus tôt qu'on ne le faisait auparavant dans les positions laissées vacantes par leurs aînés, morts à la guerre. À l'inverse, les « enfants du siècle « (Musset), éternels adolescents des années 1830, ont dû attendre plus longtemps : les hommes jeunes recrutés sous la Révolution et les émigrés revenus au pays occupaient les places disponibles dans les professions libérales et l'administration. Toutefois, il peut arriver que des groupes d'âges se cristallisent et acquièrent une consistance, autour de revendications ou de loisirs communs (par exemple, les préretraités, ayant entre 50 et 60 ans).