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Andrea Mantegna et Mantoue

Publié le 08/04/2015

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Il faut imaginer ce petit tableau de la Mort de la Vierge en lui rajoutant un fragment représentant le Christ accompagné de l'âme de la Vierge (actuellement à Ferrare), ôté de la partie supérieure à une époque indéterminée. Cette oeuvre, datant de 1460 environ, appartient à l'époque où le jeune Andrea Mantegna, après sa formation à Padoue, reçoit la charge de peintre de cour du duché de Mantoue; il participe également aux chantiers par lesquels Ludovic Gonzague entend redonner du lustre à sa capitale. La scène est ordonnée sous un portique ouvrant sur un  paysage magnifique, où l'on reconnaît les environs de Mantoue et le pont Saint-Georges. Au centre de la composition se trouve le catafalque de la Vierge, devant lequel saint Pierre est représenté célébrant le rite funèbre; des deux côtés, les apôtres assistent à la scène partagés en deux rangs, de façon à accentuer l'agencement du tableau en fonction de la perspective.

La décoration de la chambre, achevée en 1474, est peut-être l'oeuvre qui caractérise le plus l'activité d'Andrea Mantegna pour la cour raffinée de Mantoue. L'iconographie érudite et savante montre sur les pans de la voûte des épisodes relatifs à Orphée, Arion et Hercule, et dans les médaillons des bustes d'empereurs romains. Les fresques peintes sur les murs représentent par contre des épisodes de la vie des Gonzague. La paroi nord représente la remise d'une lettre, en janvier 1462, dans laquelle Bianca Maria Visconti réclame la présence à Milan de Ludovic Gonzague, en raison de l'aggravation soudaine de la maladie de son mari François Sforza. La paroi nord représente la rencontre entre Ludovic et son fils François, de retour de Milan où il vient de recevoir la charge de cardinal. La peinture de Mantegna exalte la splendeur de la cour en représentant les personnages dans leurs plus beaux atours, entourés de pages et de nains, de chiens et de chevaux. L'espace réel de la pièce s'ouvre virtuellement, aussi bien sur le paysage peint en perspective sur les murs, que vers le ciel qui apparaît dans l'oculus du centre de la voûte. L'expédient de l'oculus représente une importante innovation, témoignage précoce des audacieuses théories de la perspective de la Renaissance. La virtuosité avec laquelle le peintre représente les figures se penchant d'une loggia imaginaire en s'appuyant sur une balustrade, et vues en raccourci de bas en haut, fait sensation auprès de ses contemporains.

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