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Après avoir longtemps représenté l'excellence de l'esprit français, le classicisme perdit les faveurs de la mode.

Publié le 24/10/2013

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Après avoir longtemps représenté l'excellence de l'esprit français, le classicisme perdit les faveurs de la mode. Avec le romantisme, ce furent le goût de la nouveauté et la recherche de l'originalité qui devinrent les principaux aiguillons de la création, alors que le classicisme avait suivi une voie totalement différente : il était soucieux d'ordre et de mesure, de symétrie et d'équilibre. Il maîtrisait l'émotion et ne laissait pas les sentiments s'épancher ; il préférait suggérer plutôt que souligner. On entend par classicisme soit la production artistique d'une époque particulière (la seconde moitié du XVIIe siècle français), soit un ensemble de normes esthétiques régies par la raison et la mesure. Déjà par cette double définition on aperçoit l'ambiguïté de la notion de classicisme : à la fois outil de description historique et norme sociale établie, elle désigne des oeuvres qui, au moment de leur production, ont fait date (c'est-à-dire aussi qui sont datées), mais qui acquièrent valeur d'éternité, autrement dit qui appartiennent à l'histoire et lui échappent en même temps. L'ambiguïté est d'autant plus forte qu'à la différence du romantisme ou du surréalisme - mouvements aspirant à une certaine unité sous la désignation commune qu'ils revendiquent - le terme de « classicisme «, pour désigner les grands auteurs du XVIIe siècle français, est une invention de la philologie historique allemande de la fin du XVIIIe siècle (Schlegel). Littérature Les règles du classicisme. Tout mouvement artistique impose de nouvelles règles du jeu, mais, dans le cas du classicisme, c'est la notion même de régulation qui est au coeur des nouveaux enjeux. Tout se passe comme si, devant la différenciation sociale grandissante et l'essor des productions artistiques au XVIIe siècle, le respect des règles avait servi à contrôler les dangers d'un tel éclatement. Mais l'importance des règles reflète aussi le passage particulier d'une culture savante à une culture mondaine, ou plutôt montre comment la culture mondaine s'est légitimée en exploitant les manières rituelles des savants (d'où la référence omniprésente à la raison et à l'Antiquité). L'imitation est sans doute le mot clé des règles classiques : imitation de la nature ou des Anciens, l'oeuvre classique est aussi ce qui doit être imité. Ces oeuvres nous amènent en fait à réfléchir sur la nature même de l'imitation, dans la mesure où il ne s'agit jamais d'être une simple copie : héritière d'un passé, l'oeuvre classique donne autant qu'elle a reçu, crée autant qu'elle a plagié, et laisse ainsi au futur un nouvel héritage. Il faut bien comprendre cette volonté d'imiter la « nature « ou d'avoir un style « naturel « : au XVIIe siècle, la nature n'était pas encore systématiquement opposée à la culture ; tout au contraire, la nature était en quelque sorte la culture poussée à sa plus extrême concentration, d'où l'idée que la perfection stylistique (que ce soit un style d'écriture ou un style de vie : les deux commençaient à se confondre) n'est autre que la parfaite intégration à son époque, à son milieu et à sa psychologie. Le classique, c'est celui qui fait de toute sa culture une nature, celui qui sait rendre suffisamment transparente sa culture afin que chacun croie pouvoir y lire une nature. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats imitation - En littérature nature - 2.LITTÉRATURE Classiques et classes. Dès le XVIIe siècle, « classique « a désigné l'oeuvre digne d'être enseignée dans les classes. Ce n'est sans doute pas un hasard si le « classicisme « est né au moment où la pédagogie, où l'attention portée aux enfants se développaient. La culture mondaine trouva ainsi le moyen de s'introduire et de se reproduire au sein même du système savant. Mais l'histoire littéraire instaurée par le romantisme allemand, puis français, n'a eu de cesse de ramener la notion de classicisme à quelques traits et à quelques oeuvres pour mieux s'y opposer ou pour en faire d'uniques modèles. C'est ainsi que le canon s'est perpétué, se réduisant rapidement à quelques noms (Racine, Molière, La Rochefoucauld, La Bruyère, MMe de Lafayette, Boileau, Corneille), ignorant la prééminence à la même époque d'autres courants littéraires (libertins ou galants), ou même refusant de considérer au sein des auteurs ou des oeuvres canoniques les marques flagrantes de leur non-appartenance à ce qui fut reçu sous la notion de classique (par exemple, les comédies-ballets de Molière ou les Contes de La Fontaine). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Boileau Nicolas Corneille Pierre La Bruyère (Jean de) La Fayette (Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de) La Rochefoucauld - La Rochefoucauld (François, prince de Marcillac, puis duc de) libertin Molière (Jean-Baptiste Poquelin) préciosité Racine Jean L'unité du classicisme. De même que pour les beaux-arts, le classicisme a surtout une valeur d'opposition : l'histoire littéraire a construit, de façon réductrice, un schéma d'évolution qui irait des irrégularités et des désordres « baroques «, « précieux « ou « galants « jusqu'à la mesure, au bon goût et à la raison « classiques «. Que les auteurs du XVIIe siècle aient pourtant si souvent réfléchi à la question de l'unité (à commencer par la célèbre règle des trois unités au théâtre : lieu, temps, action) ne relève pas du hasard. L'unité du classicisme tient moins à un ensemble de doctrines ou d'oeuvres (l' Art poétique de Boileau, de 1674, marque plus l'achèvement du classicisme que son programme) qu'à la tentative constante de trouver de nouveaux moyens d'assurer une unité en définitive plus sociale qu'esthétique. D'où l'appui du classicisme sur une doctrine de « l'honnête homme « et sur une morale civile. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats critique unités (règle des trois) Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Boileau Nicolas Cid (le) Corneille Pierre France - Arts - Littérature - Le XVIIe siècle La Bruyère (Jean de) La Fayette (Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de) La Rochefoucauld littérature préciosité - Préciosité et histoire littéraire Racine Jean romantisme - Littérature - En France Beaux-arts Dans le domaine des arts (peinture, sculpture, architecture), le classicisme se caractérise par la recherche de la beauté idéale dont les canons esthétiques sont ceux de l'Antiquité grecque et romaine. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats canon - 2.ART Le classicisme en peinture : une esthétique volontariste. Des peintres comme Georges de La Tour et Louis Le Nain marquèrent les prémices du classicisme dans la peinture française. Mais c'est Nicolas Poussin qui donna la grande impulsion au mouvement dans une oeuvre où l'esthétique antique s'accordait à des sujets « sérieux «, le plus souvent mythologiques (Orphée et Eurydice, v. 1650 ; les Bergers d'Arcadie, v. 1650-1655). Le classicisme prit naissance lors de la fondation de l'Académie royale de Paris (1648) et se développa après l'avènement de Louis XIV (1661). Les influences dominantes furent celles des décorateurs romains ou bolonais (les Carrache, dont l'enseignement prônait un « retour à Raphaël «). La tradition française de l'école de Fontainebleau ne fut pas oubliée. Mais l'âme du mouvement, le peintre Charles Le Brun, voulait surtout s'opposer aux tendances baroques et à l'influence du Caravage. À partir de 1663, Le Brun, personnalité d'une activité débordante, créa, sinon un art officiel, du moins un art organisé en fonction d'une politique : celle de Louis XIV. Non que celui-ci imposât ses goûts, ou que tout l'art fût une entreprise de propagande. Il y eut seulement une concomitance voulue et organisée entre le règne et les beaux-arts. La doctrine classique, à laquelle participa Le Brun, structura le travail des artistes autour des thèmes porteurs de la monarchie personnelle. L'imitation exclusive des modèles grecs et romains, ou plutôt de ce qu'on croyait en savoir, constituait pour les peintres la première référence. En quête d'un modèle plus concret, Le Brun et l'Académie disposaient de Raphaël (présent dans les collections royales) et surtout de Poussin (qui avait définitivement opté pour l'exil à Rome). Le classicisme retint de lui le goût de l'harmonie, de l'ordre et de la clarté, mais en rejeta l'inspiration métaphysique et poétique. La nature, si présente chez lui (comme au début du siècle chez Vouet ou La Hyre), ne fut plus qu'un ornement. La peinture devint hiérarchique : elle s'inspira de la sculpture et le dessin prit le pas sur la couleur. Les genres picturaux subirent la grille de la classification : la « grande peinture « ou « peinture d'histoire « relégua à l'arrière-plan aussi bien le réalisme (Le Nain) que la nature morte, pourtant alors florissante (Baugin, Monnoyer). Le portrait maintint mieux son rang, dans la tradition de Philippe de Champaigne (Soeur Catherine de SainteSuzanne, 1662), et Le Brun ne dédaigna pas de le pratiquer (le Chancelier Séguier, 1655). Mais après 1663, grâce à l'appui de Colbert, Le Brun devint surtout le maître d'oeuvre infatigable (fresques, tapisseries, dessins) du classicisme décoratif qui s'épanouit à Versailles. Or sa domination ne fut pas sans partage : si la peinture religieuse périclita après la mort prématurée de Le Sueur (1655) et la défaveur que connut Champaigne vers 1670, Sébastien Bourdon prolongea de manière indépendante, presque fantaisiste, diverses influences (dont celle de Poussin) jusque dans la Sainte Famille ( 1669). On hésitera à tenir pour totalement classique Claude Lorrain (fixé à Rome), dont les recherches sur la lumière préfiguraient l'art de Turner. Avant la fin du siècle, Mignard (protégé par Louvois) supplanta Le Brun dans la faveur royale : son art rhétorique et fastueux, comme ceux de Rigaud ou de Largillière, annonçait un changement de style. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bourdon Sébastien Carrache Champaigne (Philippe de) dessin Fontainebleau - L'école de Fontainebleau France - Arts - Beaux-arts - Le XVIIe siècle ou le triomphe de l'esprit français La Tour (Georges de) Largillière (Nicolas de) Le Brun Charles Le Nain Lesueur Eustache Lorrain (Claude Gellée, dit Claude) Louvois (François Michel Le Tellier, marquis de) Mignard - Mignard Pierre portrait - 1.BEAUX-ARTS Poussin Nicolas Le classicisme en sculpture. En sculpture, le classicisme, revenant aux canons de la statuaire antique, dut sa floraison, plus encore que la peinture, à Versailles, dont Girardon et Jean-Baptiste Tuby (le Char d'Apollon, 1671), entre autres, furent les décorateurs inspirés. Là aussi, les directives académiques n'allèrent pas sans éclectisme : le Milon de Crotone de Puget fut bien accueilli, et Coysevox (Louis XIV terrassant ses ennemis, 1686) montra une liberté d'interprétation qui s'épanouit dans ses bustes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Coysevox Antoine Girardon François Puget Pierre Le classicisme en architecture. L'architecture est le domaine où la tension entre les deux idéaux du XVIIe siècle français (centralisme, culte de l'Antiquité) a été la plus forte. Les bases du classicisme furent posées par Mansart, qui réduisit dans le sens de la sobriété et d'une harmonie un peu sèche les formes issues de la Renaissance. Son chef-d'oeuvre est le château de Maisons : les ordres y sont traités avec une pureté et une sobriété exemplaires. À sa suite, Le Vau, Perrault et, plus tard, Hardouin-Mansart, oeuvrèrent pour l'épanouissement d'un style conforme à la volonté royale. Les deux premiers ont présidé à l'achèvement du Louvre et à sa façade est (colonnes corinthiennes sur deux étages). Leur projet l'emporta sur celui du Bernin, appelé de Rome au titre de plus grand architecte européen : or, cet artiste ainsi que ses concurrents se référaient aux mêmes autorités antiques, à commencer par Vitruve. Avec le château de Vaux-le-Vicomte, qui annonçait la création de Versailles, Le Vau, faisant appel au génie de Le Nôtre pour les « jardins à la française «, réalisa l'une des plus grandes oeuvres du classicisme français. Le château de Versailles, sommet de l'art classique tant par la pureté que par l'ampleur de son tracé (façade géante à longues ailes sans saillies, toute en colonnes et fenêtres), fut (à partir de 1678) l'oeuvre de Le Vau, puis de Hardouin-Mansart. Là aussi, c'est Le Brun qui assura l'unité de l'ensemble, dont André Le Nôtre traça les jardins. Sous l'impulsion du peintre, la décoration de Versailles fut dominée par des réminiscences (allégories et trophées) assimilant le Roi-Soleil à un empereur romain. Cette architecture officielle inspira des « petits Versailles « dans toutes les provinces françaises, puis des réalisations analogues dans toute l'Europe (surtout dans les cours du Nord, de Berlin jusqu'en Russie). Outre cette extension géographique, le classicisme devait connaître une longue postérité se prolongeant notamment avec le néoclassicisme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bernin (Gian Lorenzo Bernini, dit en français le) cariatide France - Arts - Architecture - De la Renaissance au classicisme Hardouin-Mansart Jules jardins - Le jardin à la française Le Nôtre André Le Vau Louis Maisons-Laffitte Mansart François ordre - 1.ARCHITECTURE Perrault Claude Vaux-le-Vicomte (château de) Versailles Versailles - Un symbole de la grandeur française Vitruve Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Louis - FRANCE - Louis XIV le Grand style Les médias classicisme - le peintre et la matière picturale Les livres classicisme - détail d'un tableau, page 1134, volume 2 classicisme - Louis Le Nain (?), l'Académie, page 1134, volume 2 classicisme - Nicolas Poussin, Écho et Narcisse, page 1135, volume 2 classicisme - Charles Le Brun, la Conquête de la Franche-Comté (1674), page 1135, volume 2 classicisme - Laurent de La Hyre, Laban cherchant ses idoles dans les bagages de Jacob (1647), page 1135, volume 2 classicisme - Charles Le Brun, la Mort de Caton (1646), page 1136, volume 2 classicisme - Le Lorrain, Ulysse remet Chryséis à son père (vers 1644), page 1136, volume 2 classicisme - Le Sueur, Saint Bruno examine un dessin des thermes de Dioclétien, page 1136, volume 2 classicisme - détail du bassin de Bacchus (ou de l'Automne) à Versailles, page 1137, volume 2 classicisme - Antoine Coysevox, Vénus accroupie (1686), marbre effectué pour Versailles, page 1137, volume 2 classicisme - le Petit Trianon, construit entre 1762 et 1768 par Jacques-Ange Gabriel, page 1137, volume 2 classicisme - le Salon de la Guerre, à Versailles, page 1137, volume 2 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Planche Gustave Les indications bibliographiques Baroque et classicisme : XVIIe -XVIII e siècle. Peinture, sculpture, architecture, Larousse, Paris, 1992. A. Blunt, Art et architecture en France (1500-1700), Macula, Paris, 1983. L. Hautecoeur, Histoire de l'architecture classique en France, Picard, Paris, 19481967. F.-G. Pariset, l'Art classique, Quadrige, PUF, Paris, 1985. B. Teyssèdre, l'Art français au siècle de Louis XIV, le Livre de poche, Paris, 1967.
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« Rochefoucauld, La Bruyère, MM e de Lafayette, Boileau, Corneille), ignorant la prééminence à la même époque d'autres courants littéraires (libertins ou galants), ou même refusant de considérer au sein des auteurs ou des œuvres canoniques les marques flagrantes de leur non-appartenance à ce qui fut reçu sous la notion de classique (par exemple, les comédies-ballets de Molière ou les Contes de La Fontaine). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Boileau Nicolas Corneille Pierre La Bruyère (Jean de) La Fayette (Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de) La Rochefoucauld - La Rochefoucauld (François, prince de Marcillac, puis duc de) libertin Molière (Jean-Baptiste Poquelin) préciosité Racine Jean L'unité du classicisme. De même que pour les beaux-arts, le classicisme a surtout une valeur d'opposition : l'histoire littéraire a construit, de façon réductrice, un schéma d'évolution qui irait des irrégularités et des désordres « baroques », « précieux » ou « galants » jusqu'à la mesure, au bon goût et à la raison « classiques ». Que les auteurs du XVII e siècle aient pourtant si souvent réfléchi à la question de l'unité (à commencer par la célèbre règle des trois unités au théâtre : lieu, temps, action) ne relève pas du hasard.

L'unité du classicisme tient moins à un ensemble de doctrines ou d'œuvres (l' Art poétique de Boileau, de 1674, marque plus l'achèvement du classicisme que son programme) qu'à la tentative constante de trouver de nouveaux moyens d'assurer une unité en définitive plus sociale qu'esthétique.

D'où l'appui du classicisme sur une doctrine de « l'honnête homme » et sur une morale civile. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats critique unités (règle des trois) Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Boileau Nicolas Cid (le) Corneille Pierre France - Arts - Littérature - Le XVIIe siècle La Bruyère (Jean de) La Fayette (Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de) La Rochefoucauld littérature préciosité - Préciosité et histoire littéraire Racine Jean romantisme - Littérature - En France Beaux-arts Dans le domaine des arts (peinture, sculpture, architecture), le classicisme se caractérise par la recherche de la beauté idéale dont les canons esthétiques sont ceux de l'Antiquité grecque et romaine. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats canon - 2.ART. »

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