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BARBON. Personnage traditionnel de la comédie française

Publié le 16/02/2019

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BARBON. Personnage traditionnel de la comédie française aux xvie et xviie s. Héritier des ganaches du théâtre de Plaute et de Térence par l'intermédiaire de « Pantalon », le vieillard libidineux de la commedia dell'arte, ce personnage qui s'obstine à aimer alors qu'il en a passé l'âge (« C'est une grande difformité dans la nature qu'un vieillard amoureux », La Bruyère, Caractères, chapitre xi, « De l'homme », 111) apparaît dans le théâtre humaniste de Jacques Grévin (les Ébahis, v. 1561) et de Pierre de Lavivey (le Morfondu, 1579). À la fois obscène et pédant, c'est un bourgeois soupçonneux, mais toujours berné : ainsi, chez Rotrou, Hippocrasse de Clarice ou l'Amour constant (1643), et, chez Molière, Géronte des Fourberies de Scapin ou Amolphe dans l'École des femmes. Si le barbon est parfois une coquette sur le retour (le Baron d'Albikrac, 1669, de Thomas Corneille ; le Chevalier à la mode, 1687, de Dancourt), il prend plus souvent les traits d'un moraliste grincheux qui condamne les plaisirs de la jeunesse parce qu'il sent qu'ils lui échappent (Furetière, Dictionnaire universel, 1690). Cette ascèse forcée s'accompagne alors de retours du désir qui tournent à l'obsession et qui font du barbon un maniaque affronté à son entourage, et d'abord à ses propres enfants, dans des conflits qui dépassent largement la veine comique : c'est notamment le cas de la Mère coquette (1666) de Donneau de Visé et surtout de 1'Avare de Molière. Le personnage poursuivra cette carrière ambiguë chez Regnard (Géronte, du Légataire universel} et chez Beaumarchais (Bartholo, du Barbier de Séville), voire dans le drame romantique (Don
 
Ruy Gomez de Silva, dans Hemani de Hugo).


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