BASOCHE (la)

BASOCHE (la). Cette association corporative des clercs du parlement de Paris, dont on fait remonter la fondation à Philippe le Bel (1302), joua un rôle important dans le théâtre médiéval. À partir de véritables comédies judiciaires à vocation pédagogique (les causes gras-

ses}, la Basoche prit l'habitude de donner des représentations dramatiques (farces et sotties) à l'occasion des fêtes populaires et notamment lors des manifestations qu'elle animait directement (le jeudi précédant ou suivant la fête des Rois, le 1er mai, montre de la fin juin) : la première mention d'un spectacle de la Basoche date de 1424, mais son action est sans doute notablement antérieure. Toutes les pièces de la Basoche ont pour structure le cérémonial d'une séance de tribunal (Sottie des sots triumphants qui trompent chascun, Sottie des sots fourrés de malice, Sottie des cronicqueurs de gringore, les Povres Deables) et déroulent leur satire bouffonne sur le rythme de la « revue ». La critique sociale et politique toujours présente dans ce théâtre lui valut la censure du pouvoir (en 1536, interdiction de porter des masques évoquant des personnages vivants ; en 1538, remise des manuscrits au greffe du parlement quinze jours avant la représentation ; en 1561, autorisation préalable du spectacle), puis l'interdiction définitive (1582). Il y eut des basoches provinciales (notamment à Toulouse, Dijon, Bordeaux, Grenoble), et la basoche de Picardie se signala ainsi par sa pratique des rébus, représentés lors du carnaval.