Devoir de Philosophie

BRUIT

Publié le 26/06/2012

Extrait du document

Ondes sonores irrégulières, non désirées et le plus souvent inharmonieuses. Autant les sons harmonieux ont un effet stimulant sur l'organisme, autant les bruits, surtout s'ils sont intenses, ont un effet irritant.

Conséquences. On a prouvé expérimentalement que le bruit augmentait la pression du cerveau, le rythme cardiaque, les sécrétions glandulaires. S'il devient trop fort, il risque de devenir nocif pour l'organisme. Des troubles nerveux apparaissent d'abord : fatigue, mauvaise coordination des mouvements fins, migraines. Weston et Adams, dans des ateliers de textile, ont montré que l'usage d'appareils protecteurs contre le bruit permet d'augmenter le rendement des ouvriers d'environ 8 %, et d'éviter en outre un certain nombre d'accidents. Si le bruit dépasse une certaine intensité critique, il peut provoquer une lésion du nerf auditif. Ainsi des ouvriers soumis continuellement au vacarme de grosses machines peuvent devenir sourds dans la tonalité correspondant à ce vacarme, tout en conservant l'audition aux autres tonalités. Toutefois, la mesure du bruit ne suffit pas à expliquer ses effets. Il faut tenir compte aussi de sa signification pour celui qui le subit. On supporte mieux un bruit provoqué par soi-même que le bruit fait par d'autres. Car les organes des sens s'accommodent mieux d'un phénomène qui est attendu et qui s'insère dans un contexte utile. Ainsi le bruit de démarrage d'un moteur de voiture paraît normal à celui qui la conduit ; mais il peut paraître tout à fait insupportable aux personnes habitant dans le voisinage.

La continuité, le sentiment de naturel influencent aussi l'effet psychologique provoqué par le bruit. On s'habitue à un bruit régulier. On finit même par ne plus le percevoir. En revanche, le même bruit, survenant à l'improviste, sera épuisant pour les nerfs. Ainsi une motocyclette traversant Paris à 3 h du matin réveillera en sursaut plusieurs dizaines de milliers de personnes. Mais elle serait à peine perçue par les riverains d'une route à grande circulation dont le bruit est continu.

Remèdes et palliations. La concentration du nombre des habitants dans les cités modernes pose de façon aiguë le problème du bruit. On reproche aux immeubles en béton d'être plus sonores que les maisons en brique ou en pierre. Les bruits que font les voisins y sont parfois perçus de façon excessive. Cela peut devenir un véritable martyre pour une personne âgée ou nerveuse. D'où l'attrait des appartements situés au dernier étage : ils sont aujourd'hui les premiers vendus, alors qu'ils étaient autrefois les moins recherchés. Y a-t-il un remède au malaise provoqué par le bruit dans les cités modernes ? Aux Etats-Unis, la solution adoptée est souvent la maison située loin de la ville, facilement accessible grâce à de nombreuses autoroutes. Les horaires en « journée continue « permettent de se libérer assez tôt de son travail pour profiter à loisir du calme de la campagne retrouvée chaque soir. Mais la tendance inverse se dessine. Les inconvénients de l'habitation loin d'un grand centre paraissent à la longue supérieurs aux avantages : les transports sont malgré tout longs, les femmes sont relativement isolées ; la vie sociale est restreinte. La lutte contre le bruit devient donc à la fois un problème collectif et une organisation industrielle. Peut-on imaginer des villes silencieuses ?

Liens utiles