Cavour est désespéré par ces atermoiements, l'Autriche a la bonne idée, le 20 avril, d'adresser - contre toute raison -- un ultimatum au Piémont, lui enjoignant de désarmer.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
manquait
dematériel adapté,étaitenproie aucholéra etladysenterie.
Deplus, Louis Napoléon avaitété
bouleversé parlespectacle duchamp debataille.
Fleurylui-même, quines'émeut paspour rien,aexprimé son
dégoût :« Ces boucheries nesont plusdenotre temps !»
Surtout, plusquetout, laPrusse, subitement, menaçaitdemobiliser surleRhin.
Sielle attaquait dansl'Est,la
route deParis luiétait grande ouverte.
Ilétait hors dequestion desebattre surdeux fronts.
Mieuxvalaitdonc
prévenir queguérir.
Tout compte fait,etlasituation étantcequ'elle est,Louis Napoléon nevapas simal s'en tireràVillafranca, où
se négocie l'armistice.
Celui-ciacalmé laPrusse toutenpermettant àLouis Napoléon des'exprimer enrelative
position deforce...
L'Autriche vacéder laLombardie àla France quilarétrocède immédiatement auPiémont.
Ainsi setrouvent appliqués, pourpartie, lesarrangements dePlombières.
Maispourpartie seulement.
Aussi,
très logiquement, LouisNapoléon s'abstientderéclamer NiceetlaSavoie quiavaient étépromises àla France.
Pour lereste, onest bien loindes résolutions vosgiennes.
EnToscane, àParme etàModène, ilest prévu de
rétablir —oui, mais comment? —les souverains quelarévolution vientdechasser.
Demême, lepape doit
retrouver l'intégralité deses États.
Enfin, pourfairebonne mesure et,comme ilavait étéenvisagé avecCavour,
l'Italie constituera bienuneconfédération placéesouslaprésidence dupape.
Maisceque Cavour n'avaitpas
envisagé unseul instant, c'estquel'Autriche enserait, defacto, l'undes membres.
Cavour, furieux,démissionne, nonsans avoir accusé LouisNapoléon demauvaise foi.Victor-Emmanuel, qui
sent bien quesonministre vatrop loin, ledésavoue.
Ilreste quel'affaire, ainsiinterrompue, laissepartout un
goût amer.
Le retour deLouis Napoléon estpeut-être unpeu moins triomphal quel'aller.
AParis, pourtant, ladéception est
largement compensée parlasatisfaction delapaix retrouvée.
Le14août alieu ledéfilé delaVictoire.
Etle15,
dans l'euphorie, LouisNapoléon signeledécret portant amnistie générale detous lesproscrits.
Que Louis Napoléon n'aitpasalors tenutoutes sespromesses enversl'Italie,cen'est guère contestable.
Ilen
est plus conscient quequiconque, etles raisons nemanquent pasdecroire qu'iln'a
pas renoncé àses objectifs.
Onlereconnaîtrait bienlà:les circonstances n'étantpasfavorables, ila ralenti
son effort etfeint d'avoir oubliésonintention première.
Quelescirconstances redeviennentfavorables,etalors,
quitte àchanger radicalement deméthode, ilrepartira deplus belle...
L'affaire italienne vadonner unenouvelle
illustration decette manière d'agirquin'appartient qu'àlui.
Car onaurait tortdecroire qu'iln'est quelejouet desévénements...
Commeonaurait tortaussi detrop sefier à
ses propos officiels.
Surl'Italie, ilest seul.
AParis, pourtoutlemonde oupresque, c'estuneaffaire classée.
En
détrompant lesesprits, ilne secréerait quedesdifficultés.
Entout cas, cen'est pasàl'ambassadeur d'Autriche
qu'il vaouvrir soncoeur: le9novembre 1859,s'adressant àMetternich, iljoue l'homme dépassé parles
événements:
« Mon idéefutgrande etbelle, mesintentions puresetdésintéressées.
Enenvahissant lePiémont, vous
m'aviez offertunbon prétexte deréaliser undes désirs dema vie:rendre l'Italieàelle-même.
Jecroyais avoir
réussi àVillafranca, maintenant jevois quelesdifficultés sesont accrues etjesuis aubout demes ressources.
»
En fait, ilse sert desévénements, ettoujours danslemême sens.Etce ne sont paslesévénements qui
manquent.
LesÉtats ducentre del'Italie s'insurgent, lesÉtats pontificaux sesoulèvent, Garibaldilanceune
expédition enSicile.
Partout, l'alliance duPiémont etde larévolution bouleverse leschoses.
Achaque fois,
Louis Napoléon valaisser faireouaffecter l'impuissance...
Ilfaut l'entendre jouerlesinnocents, auprèsdu
même Metternich:
« J'ai tous lesjours deslettres quime prouvent quecen'est pasleparti révolutionnaire proprementditqui està
la tête del'agitation.
Cesont desgens comme ilfaut etils ont l'adresse demettre enplace tousmesanciens
amis quim'écrivent queleparti mazzinien n'apas lamoindre chancederéussir, quel'ordre nesera pastroublé
et que toutserait perdu sije les abandonnais.
»
On nesaurait êtreplus hypocrite...
pourlabonne cause!En tout cas, l'agitation perdureetLouis Napoléon ne
l'abandonne pasuninstant.
Comme l'aobservé ledéputé Darimon, «l'Empire marchait littéralement àla
remorque duPiémont ».Au furetàmesure quelacause del'unité marque despoints, LouisNapoléon veilleà
les entériner unpar un,quitte àdonner l'impression qu'ilyest contraint etforcé, dépassé qu'ilserait parlecours
des choses.
Le traité deZurich aconsacré ennovembre 1859l'accord deVillafranca? Trèsvite,Louis Napoléon fait
connaître qu'ilserefuse àimposer parlesarmes l'application effectivedeses clauses...
Ilne faudra doncpas
compter surlaFrance pourrétablir lesanciens souverains enToscane etàModène, oupour contrecarrer
l'insurrection enRomagne pontificale.
Letraité deZurich prévoyait uncongrès? Certainqu'ilysera isolé etque.
»
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