Clisthène (Réformes de)

 Athènes, à partir de 508 avant J.-C.

Au lendemain de la chute de la tyrannie des Pisistratides (510), il était nécessaire de réorganiser la cité athénienne. Ce fut l’œuvre de Clisthène, élu archonte en 508, qui décida de s’appuyer fermement sur le peuple, et donna à Athènes la base des institutions politiques de la période classique. Essentiellement  Clisthène remania la répartition des cito­yens dans les cadres de la cité. Aux quatre tribus primitives, il substitua dix tribus entre lesquelles se divisait le territoire de l’Attique.

Chaque tribu regroupait trois trittyes : l’une sur la côte, la seconde en ville, la troisième dans l’intérieur.

La trittye était divisée en dèmes, plus ou moins nombreux. Ce remodelage brisait l’influence des grands propriétaires terriens.

Ces nouveaux cadres servirent de base à l’organisation politique d’Athènes : chaque tribu nommait cinquante membres du Conseil (boulé) qui préparait les travaux de l’assemblée du peuple (ecclesia) et veillait à l’application de ses décisions.

Clisthène fut aussi le créateur de l’ostracisme. Chaque année, si le peuple le souhaitait, un vote secret, qui devait réunir au moins six mille votants, désignait un citoyen considéré comme dangereux, qui devait quitter Athènes pour dix ans, sans être autrement frappé dans sa famille ou ses biens ; ainsi était écarté tout danger de tyrannie.

En 501, ü fut décidé que l’organisation militaire s’alignerait sur le système des tribus : chacune d’entre elles désignerait par son vote l’un des dix stratèges ; d’abord seulement généraux, les stratèges devaient rapidement devenir les hommes politiques les plus importants d’Athènes, d’autant plus qu’en 487 on substitua à l’élection des archontes, principaux magistrats de la cité, le tirage au sort, jugé plus démocratique : la compétence des stratèges fut dès lors plus assurée que celle des archontes.