Devoir de Philosophie

comme celle de 1848.

Publié le 31/10/2013

Extrait du document

comme celle de 1848. Elle durait trois mois et, après avoir accompli les réformes constitutionnelles prévues, édait la place, conformément aux règles habituelles, à une simple législative «. n ne saurait mieux démontrer que le système est solidement verrouillé. Et c'est la France qui s'y trouve nfermée. ourtant, même s'il est tentant de le faire, on ne peut faire peser sur les auteurs de la Constitution la esponsabilité du coup d'État. En réalité, les constituants ne firent que traduire dans les textes les contradictions ntre les aspirations de la classe politique. Ce sont ces contradictions et le refus de les résoudre qui portaient n germe le coup d'État, sans que personne sache au juste à qui incomberait la charge de le perpétrer. ar la situation politique est plus que confuse. Il n'existe et n'existera, au plan parlementaire, aucune majorité positive apte à se rassembler pour fournir une réponse globale aux problèmes de la société française. Ne euvent se constituer que des majorités négatives susceptibles de faire bloc contre n'importe quelle esquisse de solution. L'Assemblée de 1848 avait encore quelques velléités -- vite réprimées -- de préciser le caractère républicain du régime. Celle qui va sortir des élections, très politiques, très manichéennes, de mai 1849 est à proprement arler réactionnaire. Face à deux cents « montagnards « qui forment plutôt une mosaïque qu'un groupe compact et cohérent, on y trouve quelque cinq cents conservateurs, eux-mêmes divisés entre orléanistes, légitimistes, républicains, modérés et bonapartistes. Il n'est d'ailleurs pas jusqu'à la légitimité de cette nouvelle Assemblée qui ne soit elle-même douteuse. En août 1848, la Constituante avait décidé de ne se séparer qu'après l'adoption de toute une série de lois organiques venant compléter la Constitution. Le parti de l'Ordre ne l'entendit pas ainsi. Dès le 6 janvier 1849, Rateau proposa que l'Assemblée prononce sa dissolution, et qu'on sorte ainsi du provisoire. Barrot ne dissimula pas son approbation et, avec le gouvernement, suscita une campagne de pétitions en ce sens. On fit mieux encore : le 29 janvier, jour où devait être débattu le problème de la dissolution, Paris fut mis pratiquement en état de siège. La pression fut telle qu'on put parler d'un véritable coup de force. Dès le 29 mai suivant, la nouvelle Assemblée législative était en place. La promptitude de la substitution a valeur de leçon: cette violence infligée à la représentation nationale constituait en effet un précédent, et ses responsables compromettaient par avance la crédibilité de leur défense le jour où l'on retournerait contre eux leurs propres armes. Voilà Louis Napoléon doté d'un argument tout trouvé pour en appeler un jour de l'Assemblée à la nation. *** a majorité des membres de la nouvelle Assemblée a au moins un point commun: elle vit dans la hantise des « ouges «. Gardant un souvenir horrifié des journées de juin 1848, elle craint de nouveaux bouleversements. our autant, sur le plan social, elle n'est prête à aucune concession. ncapable de s'entendre sur le régime définitif à donner au pays, cette majorité s'accorde pour considérer que le égime en place ne peut être que transitoire, et adopte une attitude ambiguë, souvent teintée d'hostilité, à 'égard du président. lle s'oppose, cela va sans dire, aux ambitions qu'on prête à celui-ci, bien décidée à le tenir en bride et, le cas chéant, à l'affaiblir pour parer à toute menace de sa part, sans refuser alors la possibilité de faire cause ommune avec les républicains qu'elle exècre. Mais, elle cherche aussi, par ailleurs, à utiliser le président, dès u'elle perçoit, à gauche, une menace. 'un coup d'État, il est donc, en fait, question très tôt. Mais d'un coup d'Etat que la majorité de l'Assemblée, vec la connivence ou l'appui du prince, fomenterait contre la minorité et, surtout, contre les forces du mal que ette dernière, toute divisée qu'elle soit, lui paraît incarner. Louis Napoléon ne répond pourtant pas à ses nvites. Pas plus qu'il ne cède à la tentation d'arbitrer entre les multiples tendances du parti de l'Ordre. En somme, la vie politique se réduit à la confrontation entre deux grandes factions en proie, chacune, à des contradictions internes et incapables, l'une et l'autre, de savoir au juste ce qu'elles veulent, avec un troisième partenaire qui, lui, sait très précisément où il veut aller... même s'il ne se découvre que fort peu. Il donne des gages, il navigue, il prend des coups, en rend parfois, mais ne révèle pas son jeu... Tout l'indique, nul ne croit vraiment à la possibilité de s'en sortir par une action purement parlementaire, mais, paradoxalement, c'est Louis Napoléon qui semble être le dernier à vouloir quitter la voie de la légalité. Tout au long de ces années difficiles, ambiguës et dangereuses à l'Élysée, il s'efforcera de trouver une issue convenable. Ses tentatives constituent le seul élément de cohérence d'une période fort complexe, où chacun croit avoir intérêt à laisser pourrir toujours davantage une situation lourde de menaces. Pour sa part, Louis Napoléon va accepter tous les désagréments dont il ne peut s'exonérer et engranger tous les avantages que sa mansuétude aura pu lui assurer. Il va saper le parti de l'Ordre, ne s'opposant à lui que lorsqu'il est certain de n'en subir aucun dommage. Insensiblement, subrepticement, il va réparer le terrain de façon que l'Assemblée sera, soit contrainte de venir à résipiscence, soit suffisamment ffaiblie pour qu'il puisse l'écarter de son chemin. our l'heure, le chemin de Louis Napoléon, ses partenaires, ses adversaires et ses ennemis l'ont tracé une fois our toutes, et sans aucun égard pour lui. a fonction que lui a confiée le peuple ne dure pas plus... de trois ans et demi, courte période au cours de aquelle on entend faire une lecture aussi restrictive que possible de ses pouvoirs constitutionnels. Puis, interdit e candidature, il sera éliminé. Le mandat du président et celui de l'Assemblée expirant ensemble en mai 1852, n procédera à des élections conjointes, après un court intérim confié au vice-président Boulay de la Meurthe. ouis Napoléon pourra donc encore, s'il le souhaite, se faire élire député et enrichir de sa contribution le débat arlementaire, mais l'hypothèque qu'il représente sera, en tout état de cause et enfin, levée. ouis Napoléon n'entend évidemment pas les choses de la même manière. Pour lui, le salut du pays et son estin personnel sont indissociablement liés. Il a choisi de longue date la voie du milieu, c'est-à-dire celle de la ynthèse entre une gauche et une droite qu'il renvoie dos à dos en raison de leurs excès respectifs. e qu'il va donc rechercher, c'est la possibilité, après moins de quatre ans de présidence, de se présenter à ouveau devant le suffrage universel. Cette attitude ne paraît ni anormale, ni excessive ; d'autant que, plus les chéances se rapprochent, plus il est évident qu'elle correspond à l'attente de la grande majorité du pays. En 'exprimant, d'ailleurs, il se montre fidèle au principe qui inspire toute sa vie : la souveraineté du peuple. arx, tout en lui prêtant les pires arrière-pensées, traduit à sa manière la résolution, voire l'idée fixe, du princerésident : « Tandis que l'Assemblée reste constamment sur les planches exposée au grand jour à la critique, il mène une ie cachée dans les Champs-Élysées, ayant devant les yeux et dans son coeur l'article 45 de la Constitution qui ui crie tous les jours : "Frère, il faut mourir! Ton pouvoir cesse le second dimanche du joli mois de mai, dans la uatrième année de ton élévation ! Alors ton règne prend fin. Si tu as des dettes, vois à temps au moyen de les ayer avec les 600 000 francs que t'alloue la Constitution...". « ès lors, l'objectif de Louis Napoléon est clair: créer jour après jour les conditions de la nécessaire révision. Et our cela, progressivement, prudemment, mais sans la moindre défaillance, affermir le pouvoir qui lui a été onféré par le suffrage universel. Ainsi aura-t-il les moyens politiques d'imposer légalement la seule voie qui lui araît possible. our arriver à ses fins, il va parfois tergiverser ou louvoyer, mais sans jamais perdre de vue l'objectif ultime -- e qui peut l'amener à adopter des conduites d'apparence contradictoire. arce que ses espérances s'opposent à celles des partisans d'une restauration monarchique ou d'une épublique sans suffrage universel, il se trouve le plus souvent en butte à l'hostilité du parti de l'Ordre, même si elui-ci cherche parfois à l'utiliser. On ne le voit pas pour autant susciter des adhésions chez les responsables u parti républicain. Pourtant, des ralliements se produisent un peu partout, dans toutes les classes de la ociété, encore que, du côté des élites, c'est seulement à droite qu'il trouvera des appuis. ondamné à faire avec ce qu'il a, il va s'efforcer de contourner les écueils, les uns après les autres. Ils ne vont as manquer. *** 'affaire de Rome résume toutes ces contradictions. Elle est une excellente illustration du jeu subtil que doit ratiquer le président. lle renvoie aux Français d'alors l'image de leurs divisions et de leurs déchirements. On peut y voir aussi une orte de préfiguration de bien des épisodes futurs de la vie de Louis Napoléon : la sincérité et la générosité de 'intention, la sagesse qui invite à se plier devant la contrainte des faits, l'habileté à profiter de l'adversité pparente ou des ambiguïtés de la situation, et, en fin de compte, quels qu'aient été les cheminements et les étours, un résultat qui, pour l'essentiel, est bien celui qui était recherché. ne chose est claire : en 1849, Louis Napoléon rêve encore à l'indépendance de l'Italie : il n'a ni oublié ni renié e jeune homme qui combattait le pouvoir temporel du pape. Ce qui est sûr aussi, c'est qu'au terme de sa vie ouis Napoléon pourra à bon droit se dire qu'il a apporté une contribution décisive à l'unité italienne. Mais entreemps, que de méandres! Rome, en novembre 1848, le Premier ministre de Pie IX avait été poignardé par un fanatique et la populace, ssiégeant le Quirinal, avait imposé au pape un ministère radical. Très vite, Pie IX dut se résoudre à bandonner la place et se réfugier à Gaète. L'émotion fut si vive à Paris que Cavaignac avait songé à expédier Rome une troupe de trois mille cinq cents hommes, décommandée in extremis. ne fois l'élection présidentielle passée, on a vu les événements se précipiter à nouveau. En février, le révolutionnaire Mazzini arrive à Rome pour prendre la tête du mouvement. En mars, la défaite à Novare de Charles-Albert, roi de Sardaigne, auteur d'une tentative illusoire ou désespérée pour secouer le joug autrichien, pose le problème en termes tout à fait nouveaux. Les Autrichiens victorieux ont désormais le moyen de se trouver à Rome en position d'arbitres. C'est plus que ne peut supporter Paris. On décide donc -- le président et le gouvernement étant pour une fois d'accord -- d'envoyer à proximité de la Ville éternelle une force d'interposition -- formule qui, plus tard, fera fortune et causera d'autres désagréments. En réalité l'équivoque et la confusion règnent. Tout le monde en France, ou presque, souhaite bien une intervention, chacun s'accordant à refuser aux Autrichiens le rôle de gendarmes de toute l'Italie. Mais, pour les uns, l'expédition devrait être promazzinienne ; pour les autres, son but consisterait à rétablir le pape dans ses droits. Louis Napoléon se garde bien d'arbitrer entre les deux thèses... Lui-même ne s'est résigné à l'expédition que pour conserver les suffrages des catholiques, qui ont cru discerner en lui... un partisan du pouvoir temporel. Alors on va à Rome ou, plus précisément, à Civitavecchia, sans trop savoir ce qu'on y fera. Une fois sur place, on tire parti d'une atteinte à l'« honneur national «, c'est-à-dire d'un minime incident, pour bousculer les insurgés, occuper Rome et rendre, de fait, ses Etats au pape. C'est que, pendant que les partis en France s'affrontent sur le sort de Rome, Louis Napoléon pense surtout à son propre avenir. Il poursuit un tout autre objectif que celui de régler dès à présent les affaires italiennes: le temps n'en est pas encore venu. C'est pourquoi il va être, dans l'immédiat, le seul bénéficiaire de l'affaire, qui aura exacerbé les passions. Comme il faut malgré tout ne pas insulter l'avenir, comme il est prudent de rassurer quelques esprits chagrins -- dont l'appoint, un jour, pourrait s'avérer utile --, il va quand même, in fine, donner un coup de barre... à gauche. Les trois cardinaux qui ont repris le pouvoir à Rome y conduisent-ils une politique de réaction? Qu'à cela ne tienne: mettant en oeuvre une technique qui lui sera bientôt habituelle, Louis Napoléon écrit à Edgar Ney, qui participe à l'expédition, une lettre qu'on s'empresse de rendre publique : « La République française n'a pas envoyé une armée à Rome pour étouffer la République romaine mais au contraire pour la régler, en la préservant de ses propres excès. « Tout Louis Napoléon est là. Inutile de dire que la lettre fait grand bruit. Elle ne satisfait en réalité presque personne. A gauche, on s'obstine à ne rien vouloir comprendre des intentions réelles de Louis Napoléon, tandis qu'à droite on se perd en conjectures sur les raisons qui ont bien pu le pousser à gâcher, par des propos intempestifs, une affaire si joliment engagée. Comme il se doit, Thiers n'est pas le juge le moins sévère, même si sa correspondance avec Mignet laisse transparaître une certaine perplexité : « Le Président a fait une faute avec sa lettre qui a gâté sa situation auprès de la diplomatie européenne, des gens du Gouvernement et du parti catholique, et surtout fourni un gros argument aux carlistes. On n'imagine pas toutes les conséquences de cet acte. « Il n'y a guère que Victor Hugo pour approuver la missive présidentielle à la tribune de l'Assemblée. Las! ce discours de soutien sera paradoxalement à l'origine de la rupture entre les deux hommes, rupture qui, si elle n'a guère de conséquences politiques immédiates, pèsera lourd dans l'image de Louis Napoléon. Celui-ci juge, en effet, non sans raison, qu'il s'est désormais suffisamment engagé dans l'affaire. Et, au grand désappointement de Hugo, laisse passer sans réagir les explications -- fort restrictives -- d'Odilon Barrot, qui va jusqu'à mettre en cause les « abominables excès « de l'entourage présidentiel. *** Tout cela, cependant, a permis à Louis Napoléon de s'affirmer et de gagner en autorité. Cette autorité, il lui faut encore la conforter. A l'occasion de l'affaire de Rome, Ledru-Rollin avait lancé, en juin, un véritable appel à l'insurrection. Les manifestations organisées alors n'avaient connu qu'un succès limité, suffisant cependant pour aviver les craintes des bien-pensants. Louis Napoléon qui, du reste, n'a guère d'autre choix laisse se développer la répression. Il va plus loin et se décide à donner de la voix, tapant même du poing sur la table : « Il est temps, dit-il, que les bons se rassurent et que les méchants tremblent. « Le voilà parti dans une série de déplacements en province, à Chartres, Amiens, Nantes, Angers, Saumur, Tours, pour y développer des variations sur ce thème. Mais, et c'est une surprise pour beaucoup, il ne s'en tient pas là. S'il s'en prend aux agitateurs, il n'épargne pas toujours la droite qui, du point de vue de l'intérêt national, partagerait selon lui la responsabilité des troubles. Voyages soigneusement préparés, dont le retentissement est considérable. Quelquefois, des groupes hostiles se forment, des sifflets fusent. Mais le président, courageusement, fait front. Et son discours passe... Marx prétend que, dans ces voyages dont le Moniteur fait le plus grand cas, l'escorte de Louis Napoléon admet en son sein les membres d'une société dite « du 10 Décembre «, un faux organisme de bienfaisance,

« s'opposant àlui que lorsqu'il estcertain den'en subir aucun dommage.

Insensiblement, subrepticement, ilva préparer leterrain defaçon quel'Assemblée sera,soitcontrainte devenir àrésipiscence, soitsuffisamment affaiblie pourqu'ilpuisse l'écarter deson chemin. Pour l'heure, lechemin deLouis Napoléon, sespartenaires, sesadversaires etses ennemis l'onttracé unefois pour toutes, etsans aucun égardpourlui. La fonction queluiaconfiée lepeuple nedure pasplus...

detrois ansetdemi, courte période aucours de laquelle onentend faireunelecture aussirestrictive quepossible deses pouvoirs constitutionnels.

Puis,interdit de candidature, ilsera éliminé.

Lemandat duprésident etcelui del'Assemblée expirantensemble enmai 1852, on procédera àdes élections conjointes, aprèsuncourt intérim confiéauvice-président BoulaydelaMeurthe. Louis Napoléon pourradoncencore, s'illesouhaite, sefaire éliredéputé etenrichir desacontribution ledébat parlementaire, maisl'hypothèque qu'ilreprésente sera,entout étatdecause etenfin, levée. Louis Napoléon n'entendévidemment pasleschoses delamême manière.

Pourlui,lesalut dupays etson destin personnel sontindissociablement liés.Ila choisi delongue datelavoie dumilieu, c'est-à-dire celledela synthèse entreunegauche etune droite qu'ilrenvoie dosàdos enraison deleurs excès respectifs. Ce qu'il vadonc rechercher, c'estlapossibilité, aprèsmoins dequatre ansdeprésidence, deseprésenter à nouveau devantlesuffrage universel.

Cetteattitude neparaît nianormale, niexcessive ;d'autant que,plusles échéances serapprochent, plusilest évident qu'ellecorrespond àl'attente delagrande majorité dupays.

En l'exprimant, d'ailleurs,ilse montre fidèleauprincipe quiinspire toutesavie :la souveraineté dupeuple. Marx, toutenluiprêtant lespires arrière-pensées, traduitàsa manière larésolution, voirel'idée fixe,duprince- président : « Tandis quel'Assemblée resteconstamment surlesplanches exposéeaugrand jouràla critique, ilmène une vie cachée danslesChamps-Élysées, ayantdevant lesyeux etdans soncoeur l'article 45de laConstitution qui lui crie tous lesjours :"Frère, ilfaut mourir! Tonpouvoir cesselesecond dimanche dujoli mois demai, dans la quatrième annéedeton élévation !Alors tonrègne prend fin.Situas des dettes, voisàtemps aumoyen deles payer avecles600 000 francs quet'alloue laConstitution...".

» Dès lors, l'objectif deLouis Napoléon estclair: créer jouraprès jourlesconditions delanécessaire révision.Et pour cela, progressivement, prudemment,maissans lamoindre défaillance, affermirlepouvoir quiluiaété conféré parlesuffrage universel.

Ainsiaura-t-il lesmoyens politiques d'imposer légalement laseule voiequilui paraît possible. Pour arriver àses fins, ilva parfois tergiverser oulouvoyer, maissans jamais perdre devue l'objectif ultime— ce qui peut l'amener àadopter desconduites d'apparence contradictoire. Parce quesesespérances s'opposentàcelles despartisans d'unerestauration monarchique oud'une république sanssuffrage universel, ilse trouve leplus souvent enbutte àl'hostilité duparti del'Ordre, mêmesi celui-ci cherche parfoisàl'utiliser.

Onnelevoit pas pour autant susciter desadhésions chezlesresponsables du parti républicain.

Pourtant,desralliements seproduisent unpeu partout, danstoutes lesclasses dela société, encoreque,ducôté desélites, c'estseulement àdroite qu'iltrouvera desappuis. Condamné àfaire avec cequ'il a,ilva s'efforcer decontourner lesécueils, lesuns après lesautres.

Ilsne vont pas manquer. *** L'affaire deRome résume toutescescontradictions.

Elleestune excellente illustrationdujeu subtil quedoit pratiquer leprésident. Elle renvoie auxFrançais d'alorsl'image deleurs divisions etde leurs déchirements.

Onpeut yvoir aussi une sorte depréfiguration debien desépisodes futursdelavie deLouis Napoléon :la sincérité etlagénérosité de l'intention, lasagesse quiinvite àse plier devant lacontrainte desfaits, l'habileté àprofiter del'adversité apparente oudes ambiguïtés delasituation, et,en finde compte, quelsqu'aient étélescheminements etles détours, unrésultat qui,pour l'essentiel, estbien celui quiétait recherché. Une chose estclaire :en 1849, LouisNapoléon rêveencore àl'indépendance del'Italie :il n'a nioublié nirenié le jeune homme quicombattait lepouvoir temporel dupape.

Cequi estsûr aussi, c'estqu'au terme desavie Louis Napoléon pourraàbon droit sedire qu'il aapporté unecontribution décisiveàl'unité italienne.

Maisentre- temps, quedeméandres! A Rome, ennovembre 1848,lePremier ministredePie IXavait étépoignardé parunfanatique etlapopulace, assiégeant leQuirinal, avaitimposé aupape unministère radical.Trèsvite,PieIXdut serésoudre à abandonner laplace etse réfugier àGaète.

L'émotion futsivive àParis queCavaignac avaitsongé àexpédier à Rome unetroupe detrois mille cinqcents hommes, décommandée inextremis. Une foisl'élection présidentielle passée,onavu les événements seprécipiter ànouveau.

Enfévrier, le. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles