Devoir de Philosophie

Deux décembre (Le)

Publié le 19/06/2012

Extrait du document

                                       France. 1851

Le 19 juillet 1851, l’Assemblée législative n’accepta pas le projet de révision constitutionnelle qui aurait permis au président Louis-Napoléon de solliciter sa réélection à l’issue de son mandat de quatre ans, en décembre 1852. Aussitôt, le Prince-président commença à préparer un coup de force. Il confia le ministère de la Guerre au général de Saint-Ar- naud, la préfecture de Police à Maupas, deux hommes sur lesquels il pouvait compter. Dans la nuit du 1er au 2 décembre 1851, il nomma ministre de l’intérieur son demi-frère, Momy.

Entre cinq et six heures du matin, le 2 décembre, deux affiches imprimées pendant la nuit à l’imprimerie nationale furent apposées. L’une lançait un appel au peuple, et lui demandait de confier au président la préparation d’une nouvelle constitution, dont les principaux points étaient énumérés. L’autre faisait appel aux soldats, « l’élite de la nation «. En même temps, la troupe occupait le Palais-Bourbon, et les commissaires de police arrêtaient à leur domicile 14 députés et 62 chefs républicains, hommes politiques ou généraux. Les députés qui essayèrent de se réunir pour protester, au nombre d’environ trois cents, furent arrêtés.

Le 3 décembre au matin, une barricade surgit faubourg Saint-Antoine : le député Baudin y fut tué ; mais les ouvriers ne se soulevèrent pas pour défendre une Répu­blique qui les avait écrasés lors des journées de Juin. Le 4 décembre, pour terroriser les Parisiens, Morny fit massacrer les passants, dont un grand nombre de femmes et d’enfants, sur les grands boulevards. La capitale ne bougea plus.

En province, il y eut des résistances armées dans une vingtaine de départements, en particulier dans la Nièvre, le Sud-Ouest aquitain, le Var. On arrêta près de 27 000 personnes et l’on créa des commissions mixtes (le préfet, le procureur général, l’officier supérieur commandant les troupes du département) pour les juger. Parmi les arrêtés, 239 furent déportés à la Guyane, près de 5 000 en Algérie.

Liens utiles