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Doté d'un territoire de la taille d'un continent, peuplé par vagues

Publié le 23/10/2013

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Doté d'un territoire de la taille d'un continent, peuplé par vagues successives d'immigration et aujourd'hui largement métissé, le Brésil est un des « nouveaux pays industriels «, dont l'expansion se fait toutefois sur fond d'endettement et contraste avec la misère d'une grande partie de la population. Pays sous influence latine, mais aussi fortement américain, il a acquis sur le plan culturel un rayonnement dont rendent compte en particulier la littérature, la musique et le cinéma. Le Brésil, en portugais Brasil. est une République fédérale d'Amérique du Sud. Il se place au 5e rang mondial pour la superficie et pour la population, et au 10e pour le PNB global, avant l'Australie. Mais, au sein de cette grande puissance économique qui a connu une croissance rapide, 60 % des Brésiliens sont encore dans un état de pauvreté. L'occupation de l'espace, très inégale, laisse toujours place à l'oeuvre des pionniers et des bâtisseurs, dans le cadre d'une société polyethnique imprégnée de la civilisation latine d'origine portugaise, mais aussi de l'influence africaine et d'un apport européen récent. La Constitution de 1988 est présidentielle, comme la précédente de 1966. Le président de la République est élu pour quatre ans au suffrage universel direct, à deux tours. Le Parlement comprend la Chambre des députés (élue au suffrage universel pour quatre ans) et le Sénat (dont les membres, élus pour huit ans, sont renouvelés tous les quatre ans, à raison d'un tiers une première fois et des deux autres tiers la seconde fois). Les États et territoires jouissent d'une large autonomie. Géographie Les conditions naturelles. Situé entre les latitudes 5o 16' nord et 33o 45' sud, le pays relève pour l'essentiel des climats intertropicaux. L'immensité et la massivité du territoire sont accentuées par la répétition des formes topographiques horizontales. Les reliefs supérieurs à 800 m occupent moins de 10 % de la superficie. Tandis qu'à l'extrême nord la fin du bouclier guyanais porte le point culminant du pays, le Pico da Neblina (3 014 m), le Nord dans son ensemble est constitué par la plaine sédimentaire du Bassin amazonien. Celle-ci forme un immense espace plan où les fleuves ont joué un rôle majeur de pénétration et de circulation. Avec des températures moyennes de 23 à 38 o C, l'Amazonie équatoriale reçoit plus de 2 000 mm de pluies par an. C'est le domaine de la forêt dense sempervirente se présentant en strates étagées jusqu'à plus de 50 m de hauteur. Ce milieu, très favorable à une vie animale et végétale foisonnante, est très difficile pour l'homme. La destruction de la forêt met à nu des sols pauvres, lessivés, qui se transforment en latérite et deviennent rapidement stériles. Au centre du pays, le bouclier brésilien occupe la plus grande partie du territoire. Sur de vastes surfaces, des sédiments d'âges divers masquent le socle de ce plateau qui présente des formes tabulaires à peine barrées par quelques cuestas, crêtes ou buttes résiduelles. Cette région reçoit entre 1 000 et 2 000 mm de pluies entre novembre et mars, avec une température moyenne de 20 o C. Sur des sols généralement acides s'étendent les campos cerrados (savanes arborées) ou les campos limpos sans arbres. Des forêts-galeries longent les fleuves. Dans le Nordeste intérieur, les pluies, très irrégulières, peuvent s'interrompre totalement durant plusieurs années. Cette région du sertão e st occupée par la « forêt naine «, ou caatinga, brousse épineuse discontinue, rabougrie, riche en cactus. Sur la bordure orientale du bouclier, de grands escarpements de 2 000 m dominent d'étroites plaines littorales au climat chaud et humide. Au sud du Mato Grosso, la vaste plaine sédimentaire du Pantanal (100 000 km 2) est presque entièrement inondée pendant la saison humide. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amazonie Guyanes (les) Iguaçu M ato Grosso Negro (rio) Paraíba do Sul (rio) sahel São Francisco savane sertão Uruguay Les livres tropiques - les chutes d'Iguaçu, au Brésil, page 5296, volume 10 Amérique du Sud - l'Amazone à Trioujary, au Brésil, page 215, volume 1 Brésil - vue de la Serra Do Mar, page 742, volume 2 Les aspects humains. Le Brésil s'est construit par vagues successives de peuplement et de migrations à la faveur de cycles économiques. Ces périodes de spécialisation dans un produit d'exportation ont concerné des régions différentes et entraîné le déplacement du centre de gravité du pays. Après la découverte du territoire par les Portugais, l'exploitation du bois couleur de braise, ou bois brasil, donnant une teinture rouge, fut à l'origine d'un peuplement discontinu du littoral bahianais. Puis, de la fin du XVIe au XVIIIe siècle, les plantations de canne à sucre se développèrent sur le littoral chaud et humide du Nordeste du fait de la traite des Noirs. Lorsque cette région fut concurrencée par les « îles à sucre « antillaises, commença le cycle de l'or et des diamants qui fit du Sudeste la principale région de la colonie. Après l'indépendance (1822), la culture du café progressa de la côte carioca (celle de Rio de Janeiro) vers les riches terres violettes issues de la décomposition des basaltes des plateaux de São Paulo, puis elle atteignit le nord du Paraná. Bien que la déportation d'esclaves ne s'arrêtât qu'au milieu du XIX e siècle, les planteurs paulistes firent venir une main-d'oeuvre européenne et japonaise. Si le cycle du café cessa d'être dominant à partir de 1930, la suprématie pauliste perdura grâce à une classe d'entrepreneurs et à une main-d'oeuvre solvable. Cette conquête de l'espace brésilien explique l'opposition entre la façade atlantique peuplée et l'intérieur quasi désert. La création en 1960 d'une nouvelle capitale à l'intérieur du pays, Brasília, fut le symbole volontariste de la « marche vers l'Ouest « des pionniers et du recentrage de l'espace politique national. Il résulte de l'histoire du peuplement une société multiraciale avec 54 % de Blancs, près de 6 % de Noirs, 39 % de mulâtres et métis, et quelque 250 000 Indiens (ces derniers étaient 3 millions au moment de la conquête). La population s'accroît encore de 1,6 % par an. La mortalité infantile élevée témoigne d'un sous-développement inégalement subi. Les inégalités sociales et régionales ont pour conséquence un fort courant migratoire vers l'État de São Paulo ainsi que vers les marches pionnières du Centre-Ouest et de l'Amazonie. Ces migrants viennent séculairement du Nordeste, et, depuis 1970, du Sud où la modernisation de l'agriculture provoque l'exode rural. La moitié des citadins réside dans les neuf régions métropolitaines et dans les capitales des États. Les seules agglomérations de São Paulo et de Rio de Janeiro en regroupent plus du quart. Ces villes, où les écarts sont très forts entre les riches et les pauvres, reflètent les contradictions de la croissance brésilienne. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bidonville favela Guaranis Les livres ville - une favela de Rio de Janeiro, au Brésil, page 5545, volume 10 Brésil - les Indiens Yanomamis, page 743, volume 2 Brésil - Ouro Prêto, dans le Minas Gerais, près de Belo Horizonte, page 744, volume 2 Brésil - les favelas de Rio de Janeiro, page 745, volume 2 Brésil - le stade Maracaña, à Rio de Janeiro, page 745, volume 2 Brésil - une rue piétonne de São Paulo, la ville la plus riche et la plus active du Brésil, page 745, volume 2 La vie économique. Parmi les « nouveaux pays industriels «, le Brésil fait figure de géant. Premier fournisseur des échanges entre les pays du tiers-monde, premier producteur latino-américain d'automobiles, cinquième producteur mondial d'armements, le Brésil a réalisé depuis 1930 la mutation de son économie. L'agriculture, qui employait encore en 1950 60 % de la population active, en occupe désormais moins du tiers, tandis que le secteur industriel s'est développé très rapidement. On observe depuis 1930 le passage de l'exportation exclusive de matières premières agricoles et de minéraux à la production de plus en plus importante de biens manufacturés. Une première phase (1930-1960) fut caractérisée par le processus classique de substitution des importations sous protection douanière. Son démarrage était lié à la période de dépression des puissances industrielles et à la saturation du marché caféier mondial. Se mirent en place des industries de base comme la sidérurgie et la pétrochimie, ainsi que des industries de biens de consommation durables. Après un ralentissement de la croissance, une deuxième phase de développement industriel eut lieu entre 1967 et 1973. Le rythme très rapide de la croissance conduisit à parler de « miracle brésilien «. La création de nombreux ouvrages d'infrastructure accompagna la mise en place de filières industrielles intégrées dans tous les secteurs, des chantiers navals aux machines-outils, de la biologie aux télécommunications et à l'informatique. Comme pour la première phase, le rôle de l'État fédéral fut essentiel. S'y ajoutèrent les investissements étrangers massifs des grandes compagnies multinationales. La part des produits manufacturés dans les exportations est ainsi passée de 8 % en 1965 à plus de 40 % (y compris l'agroalimentaire). Ce « miracle « eut un coût élevé, générateur des tensions actuelles de l'économie et de la société brésiliennes. Coût économique : le Brésil est le pays le plus endetté du monde ; coût social : les exclus de la croissance sont de plus en plus nombreux. Le régime autoritaire des militaires, entre 1964 et 1985, a étouffé les revendications sociales de la paysannerie et des ouvriers. Dans le domaine agricole, on observe une croissance insuffisante de la production vivrière (manioc, maïs, riz, haricots), alors que la modernisation très rapide des cultures commerciales (café, cacao, agrumes, sucre et soja) reçoit l'appui financier de l'État. Mais, plus encore que l'augmentation de la productivité, compte l'extension des superficies cultivées ou utilisées en pâturages. La frontière agricole recule : entre 1950 et 1985, le nombre des exploitations est passé de 2 à 5,8 millions, occupant quelque 44 % des superficies. Le reste appartient à l'État ou demeure vacant. Toutefois, les superficies cultivées n'occupent que 52 millions d'hectares. Cette agriculture moderne, destinée pour l'essentiel à l'exportation, se caractérise encore par des mutations spéculatives rapides et de grande ampleur, tel le boom du soja dont la superficie cultivée est passée de 200 000 hectares en 1960 à 8,7 millions d'hectares en 1980. Le Brésil agricole, limité d'abord au littoral, s'est étendu vers l'intérieur. Il est ceinturé par de vastes espaces consacrés à l'élevage bovin (l'un des premiers du monde). Le nord du pays ne connaît encore qu'une économie de cueillette. Parce que l'espace est vaste et que le conservatisme social a toujours prévalu, la réforme agraire est restée lettre morte au Brésil, malgré les intentions affichées par les gouvernements de la « nouvelle République « depuis 1985. Alors que 1 % des exploitations (de plus de 100 hectares) accaparent 45,5 % des terres, les microfundios augmentent en nombre ainsi que le prolétariat agricole. Les inégalités sociales se doublent de fortes disparités régionales, l'essentiel de la croissance agricole, industrielle et tertiaire étant concentré dans la région Sudeste et plus précisément dans l'État de São Paulo. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats cueillette (économie de) dette fazenda nouveaux pays industriels - Des économies vulnérables São Paulo Les livres café - irrigation d'une plantation de café au Brésil, page 801, volume 2 nouveaux pays industriels - l'usine Embraer, dans l'État de Sao Paulo, page 3485, volume 7 Brésil - plantations de café et de canne à sucre, sur la côte orientale, page 746, volume 2 Brésil - la nouvelle gare routière de São Paulo, page 746, volume 2 Brésil - la raffinerie de pétrole de Cubatão, près du port de Santos, page 746, volume 2 Brésil - complexe sidérurgique d'Ouro Branco, dans le Minas Gerais, page 746, volume 2 Brésil - vue du port et d'un marché de Manaus, page 747, volume 2 L'organisation de l'espace. Les disparités régionales résultent de la genèse désarticulée spatialement de la nation brésilienne et de la concentration des hommes et des activités dans la région la plus dynamique. Ainsi s'opposent l'ancien centre colonial en déclin, le Nordeste, et le nouveau pôle hégémonique, le Sudeste. Autour de ce dernier, les marges et les zones pionnières s'organisent en auréoles d'importance économique et démographique décroissante. L'organisation de l'espace est aussi marquée par les effets d'une politique d'aménagement du territoire aux objectifs variés : contrôle stratégique du territoire, valorisation des régions vides, politique d'industrialisation et d'infrastructures destinée à atténuer les déséquilibres régionaux. Le Nordeste (1,5 million de km 2, plus de 40 millions d'habitants) devient le pays de la faim pendant les grandes sécheresses. La plus récente a duré de 1979 à 1984 et fut suivie d'inondations catastrophiques. L'espérance de vie de 44 ans, la mortalité infantile de 150 ? et une forte émigration indiquent à quel point cette région est sousdéveloppée. Du XVIe au XVIIIe siècle, le cycle du sucre, fondé sur l'esclavage, y a engendré une société inégalitaire qui se perpétue. La relation maître-esclave n'est pas très différente de l'actuel clientélisme des grands propriétaires fonciers. L'héritage de cette époque est aussi d'ordre culturel ; cette région se caractérise par un patrimoine architectural baroque et par une forte proportion de population noire imprégnée de culture africaine. L'espace du Nordeste s'ordonne en trois zones : le littoral humide où la forêt a laissé place à la canne à sucre ; l'Agreste où vit une paysannerie moyenne ; enfin, le Sertão semi-aride qui demeure le grand domaine de l'élevage extensif à côté de la culture du coton et d'îlots de cultures vivrières. Depuis la fin du XIXe siècle, les politiques de l'eau n'ont pas résolu les problèmes techniques et sociaux. Les progrès de l'irrigation restent limités (aménagement du fleuve São Francisco). Des enclaves industrielles existent, mais elles sont peu créatrices d'emplois, dépendantes des firmes du Sudeste et concentrées principalement dans trois villes, Salvador de Bahia, Recife et Fortaleza. Le Sudeste est la région-coeur du Brésil, qui concentre depuis plus d'un siècle les hommes et les activités (925 000 km2, plus de 70 millions d'habitants). Avec Brasília, centre de décision politique, les deux métropoles de Rio de Janeiro et de São Paulo détiennent les pouvoirs de commandement. La suprématie de l'État pauliste s'affirme dans tous les domaines économiques. La concentration des industries va de pair avec un complexe agroalimentaire puissant (production et transformation des agrumes, de la canne à sucre, du soja, du café). Les trois États du Sud (575 000 km 2, 22 millions d'habitants) tiennent leur originalité du milieu subtropical et de leur peuplement européen, qui date du XIXe siècle. Longtemps marginale, l'économie de ces États, notamment celle du Paraná ou encore de la région industrielle de Porto Alegre, se fond dans celle du Sudeste. Les auréoles pionnières concernent d'abord les cerrados du Centre-Ouest (1 million de km 2, 8 millions d'habitants). Les vagues pionnières favorisent la croissance rapide des villes. La terre est défrichée pour créer de grands domaines d'élevage extensif ou de vastes exploitations de culture du riz et du soja, tels les 50 000 hectares du « roi du soja « (domaine d'Itamaraty). Toujours plus loin, l'Amazonie devient aussi terre de colonisation. Mais, là comme ailleurs au Brésil, des paysans sans terre occupent sans titre de propriété de grands domaines en friche et doivent affronter les milices des propriétaires d'origine urbaine. Pays de la démesure, du dynamisme, le Brésil est aussi celui de la violence. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bahia Brasília Ceará Fortaleza front pionnier Goiás Manaus Maranhão M ato Grosso Mato Grosso do Sul Minas Gerais Pará Paraíba Paraná Paraná Pernambouc Pôrto Alegre Recife Rio de Janeiro Rio Grande do Norte Rio Grande do Sul Salvador Santa Catarina São Paulo sertão Transamazoniennes Les livres Brasília, page 734, volume 2 São Paulo - les gratte-ciel du centre-ville, page 4626, volume 9 São Paulo - les bidonvilles de Villa Prudente, page 4626, volume 9 urbanisme - l'esplanade de Brasília, page 5362, volume 10 Amérique du Sud - favelas à São Paulo, page 220, volume 1 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Belém Belo Horizonte Ceará Curitiba fazenda Goiás Iguaçu Maranhão M ato Grosso Mato Grosso do Sul Minas Gerais Natal Negro (rio) Ouro Preto Pará Paraíba Paraíba do Sul (rio) Paraná Pernambouc Pôrto Alegre Porto Velho Rio Grande do Norte Rio Grande do Sul Santa Catarina Santos São Francisco Teresina Transamazoniennes Uruguay Vitória Les livres Rio de Janeiro, page 4397, volume 8 Histoire L'installation des Portugais en Amérique du Sud s'inscrit dans le grand mouvement des découvertes qui les lancèrent, ainsi que les Espagnols, sur de nouvelles routes maritimes. Après le traité de Tordesillas, qui, en 1494, partagea le monde à découvrir entre les deux royaumes de la péninsule Ibérique, les Portugais eurent les mains libres pour conquérir les terres situées à l'ouest d'une ligne méridienne passant à 370 lieues des îles du Cap-Vert. Une flotte commandée par Pedro Álvares Cabral débarqua alors le 22 avril 1500 à quelques kilomètres de la ville actuelle de Pôrto Seguro (au sud de l'État de Bahia) et prit possession, au nom du souverain, de la « Terre de la Vraie Croix « que l'on pensait alors être une île. Les Portugais, n'y trouvant pas de métaux précieux, se contentèrent pendant quelques décennies de rester sur les côtes de ce pays qu'ils appelèrent Brasil, du nom d'un arbre de teinture de couleur rouge. À partir de 1530, le roi Jean III amorça une politique d'exploration et de colonisation plus intensive de cette nouvelle terre portugaise : le premier moulin à sucre fut construit en 1533, le gouvernement installé à Bahia en 1549 et l'évêché du Brésil créé en 1551. La culture intensive de la canne à sucre fit la prospérité des régions de Bahia et du Pernambouc et introduisit l'esclavage au Brésil. Au sud du pays, les bandeirantes, aventuriers groupés sous la même bannière (bandeira), quittèrent la petite mission jésuite de São Paulo à la fin du XVIe siècle et suivirent les fleuves pour conquérir le Brésil intérieur et capturer des esclaves indiens. Une bandeira découvrit dans les années 1690 un important gisement aurifère au coeur du Brésil. L'exploitation de l'or et des diamants du Minas Gerais (« mines générales «), à l'aide de forts contingents d'esclaves, déplaça alors vers le sud le centre de gravité économique. Plus proche de cette région, Rio de Janeiro devint capitale en 1763. Le Minas Gerais fut également le théâtre des premiers mouvements indépendantistes avec le « complot séparatiste de l'Inconfidencia «, qui fut déjoué par les autorités en 1789 et qui s'acheva par l'exécution de son chef, Tiradentes, en 1792. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cabral Pedro Álvares Jean - PORTUGAL - Jean III le Pieux jésuites Minas Gerais Portugal - Histoire - Le Portugal des découvertes Tordesillas Tordesillas - Le traité de Tordesillas traite des Noirs Le Brésil impérial. Le séjour forcé à Rio de la cour portugaise, chassée de Lisbonne par l'invasion française en 1807, mit fin à l'exclusif colonial et fit du Brésil un royaume à l'égal du Portugal. En 1821, Jean VI rentra au Portugal, mais son fils Pierre resta comme régent et proclama un an plus tard l'indépendance de la colonie et la naissance de l'empire du Brésil. Pierre Ier octroya à ses sujets une charte constitutionnelle avant d'abdiquer en 1831 pour retourner en Europe ceindre la couronne du Portugal dont il avait hérité en 1826. Un conseil de régence administra l'empire jusqu'à la majorité de son fils Pierre II en 1840 et fit face à plusieurs rébellions de grande ampleur. Pour parer à toute tentative de sécession, Pierre II renforça la centralisation politique et administrative de l'empire. De 1864 à 1870, le Brésil participa avec l'Argentine et l'Uruguay à une guerre coûteuse contre le Paraguay, qui déstabilisa les finances de la monarchie. Le café, dont la culture fut développée dans la province de Rio de Janeiro, puis dans celle de São Paulo, devint à partir de 1840 la principale exportation du Brésil et employa de nombreux esclaves. Le Brésil fut le dernier État à abolir l'esclavage, le 13 mai 1888. Cette mesure aliéna à la monarchie la masse des propriétaires. L'immigration fournit alors au pays les bras qui lui manquaient. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Jean - PORTUGAL - Jean VI le Clément Pierre - BRÉSIL - Pierre Ier Pierre - BRÉSIL - Pierre II Portugal - Histoire - Le Portugal des Bragance Les livres esclavage - Brésil XVIIIe siècle, page 1703, volume 3 Brésil - planches extraites du Voyage au Brésil, de J.B. Debais, page 748, volume 2 Le Brésil républicain (de 1889 à nos jours). Une partie de l'armée, gagnée aux idées positivistes et hostile à la monarchie, s'allia au parti républicain, déposa l'empereur et proclama la naissance de la « République fédérative des États-Unis du Brésil « le 15 novembre 1889. Le nouveau régime, fédéral et présidentialiste, fut rapidement placé sous le signe de la politique dite du « café au lait «, car il était dominé par les États de São Paulo, lequel produisait 40 % du café mondial, et du Minas Gerais, réputé pour son élevage. Les effets de la crise économique mondiale des années trente, dont la mévente du café, s'ajoutèrent aux difficultés qu'avait connues ce régime, déjà confronté à des insurrections militaires périodiques. Un mouvement révolutionnaire, dans lequel l'armée joua un grand rôle, déposa en octobre 1930 le président de la République et installa au pouvoir le gouverneur du Rio Grande do Sul, Getúlio Vargas. Ce dernier instaura un régime « populiste «, caractérisé par une politique autoritaire et nationaliste, mais aussi modernisatrice et sociale. Le gouvernement se heurta violemment, d'une part, aux communistes que dirigeait Luis Carlos Prestes et, d'autre part, à l'Action intégraliste brésilienne, un actif parti fasciste. En 1937, Getúlio Vargas suspendit la Constitution adoptée trois ans plus tôt, proclama l'« État nouveau « (Estado Novo), une dictature qui empruntait certains aspects au fascisme, et recourut à la terreur contre ses opposants. À la fin de la guerre, dans laquelle le Brésil avait fini par entrer aux côtés des Alliés en août 1942, Vargas entama un processus de démocratisation avant d'abandonner le pouvoir en 1945. Mais, en 1950, candidat du parti travailliste, il fut élu, démocratiquement cette fois, à la présidence de la République. Le gouvernement Vargas poursuivit sa politique d'industrialisation, par l'intermédiaire de grandes entreprises publiques. Il créa notamment, en 1953, la société Petrobrás pour les hydrocarbures. Anticipant sur des rumeurs de coup d'État, Vargas se suicida le 24 août 1954. Le président Juscelino Kubitschek (1956-1961), qui eut une politique industrielle ambitieuse, appela à la conquête de l'immense territoire brésilien par la construction de routes et par le transfert de la capitale dans le centre du pays, à Brasília, ville nouvelle inaugurée en 1960. Cette même année, l'ex-gouverneur de São Paulo, Jânio Quadros, remporta les élections présidentielles en attaquant violemment les partis politiques traditionnels. À la surprise générale, il démissionna l'année suivante, cédant le pouvoir à son vice-président, João Goulart, fortement marqué à gauche et partisan de mesures radicales. L'armée mit fin à son mandat le 31 mars 1964. Les gouvernements militaires qui se succédèrent alors bénéficièrent jusqu'en 1973 d'un taux de croissance élevé. Ils réprimèrent les oppositions en utilisant toute la palette des moyens légaux et illégaux. Une partie de la gauche se réfugia dans la lutte armée contre la dictature. Celleci répliqua à l'agitation en adoptant en 1968 l'Acte institutionnel n o 5 qui suspendit les dernières libertés publiques. La fin du « miracle « économique amena pourtant les militaires à libéraliser le régime. La transition démocratique fut longue. Tancredo Neves, candidat de l'opposition, fut élu par un collège électoral très restreint en 1985, mais il mourut avant d'exercer ses fonctions. Son vice-président, José Sarney, inaugura donc la « nouvelle République « ; toutefois, ses différents plans de redressement économique ne purent juguler l'hyperinflation. Pour la première fois depuis 1960, les Brésiliens furent appelés en décembre 1989 à choisir librement leur président. L'ancien gouverneur de l'Alagoas, Fernando Collor de Melo, l'emporta avec 54 % des voix sur le candidat de l'ensemble des partis de gauche. À peine entré en fonction, le président Collor lança un plan drastique pour réduire un taux d'inflation, qui atteignait les 80 % mensuels. Mais, convaincu de corruption, il devait être destitué par le Parlement dès octobre 1992. Appelés à se prononcer par référendum, en avril 1993, sur la nature de leurs institutions, les Brésiliens demeurèrent favorables au régime présidentiel. En octobre 1994, c'est le social-démocrate Fernando Henrique Cardoso, promoteur d'un plan anti-inflation réussi, qui a été élu avec plus de 54 % des voix. Il a aussitôt mis en place d'importantes réformes économiques. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Brasília Castelo Branco (Humberto de Alencar) Collor de Mello Fernando Kubitschek de Oliveira Juscelino Peixoto Floriano Quadros Jânio Sarney (José Ribamar Ferreira de Araújo Costa, dit José) Vargas Getúlio Les livres Amérique latine, page 195, volume 1 Brésil - le président Getúlio Vargas signant le pacte de non-agression entre l'Argentine et le Brésil, page 748, volume 2 Brésil - campagne de défense des Indiens d'Amazonie, page 749, volume 2 Arts Littérature. L'apparition de la littérature brésilienne se situe entre la découverte du pays par Cabral, en 1500, et l'indépendance, en 1822. Le jésuite José de Anchieta (1534-1597), poète et auteur dramatique, a laissé une oeuvre de catéchèse qui a aussi valeur littéraire. Mais, à part Vieira et Gregório de Matos Guerra (poète lyrique et satirique) au XVIIe siècle, il n'y eut pas de véritable écrivain avant la seconde moitié du XVIIIe siècle. À partir de 1789, et sous l'influence de la Révolution française, puis de la révolution américaine, apparut le groupe qu'on appelle école du Minas Gerais, parce qu'il avait son centre dans cette région ; il désirait affirmer la spécificité brésilienne par rapport à la métropole européenne. Les plus connus des écrivains que l'on regroupe sous ce nom sont Cláudio Manuel da Costa, auteur des OEuvres poétiques (1768), lequel, compromis dans le « complot séparatiste de l'Inconfidencia «, fut trouvé mort dans sa prison, et José Basilio da Gama, auteur de Uruguay (1769). Ce poème racontant la guerre hispano-portugaise contre les populations révoltées de l'Uruguay (1750) est remarquable par sa composition et ses descriptions. L'indépendance du Brésil, en 1822, ne put que favoriser un romantisme qui, ici comme ailleurs, allait de pair avec une prise de conscience de l'identité nationale, celui de poètes comme António Gonçalves Dias ou comme António de Castro Alves. Parallèlement se développa en prose un réalisme brésilien original, celui des romans « indianistes « de José de Alencar. Machado de Assis (1839-1908) est le plus grand écrivain brésilien du siècle. La littérature brésilienne eut aussi, à la fin du XIX e siècle, un courant parnassien (Bilac), un symbolisme (Gruz e Souza) et un naturalisme (Os Sertoes, d'Euclides da Cunha). La période moderne commença avec le centenaire de l'indépendance. En 1922 précisément, Mario de Andrade (1893-1945) publia vingt-deux poèmes sous le titre de Paulicéia Desvairada , où il tentait de renouveler la langue (la « brésiliser «) en y introduisant des termes du langage courant. Ses Obras Completas ( 1944) comptent vingt volumes. Quant à Carlos Drummond de Andrade (1902-1987), il fut à la fois poète et prosateur. C'est la prose, et principalement le roman, qui fait la gloire de la littérature brésilienne contemporaine, avec Erico Veríssímo (1905-1975), Raquell de Queiros (née en 1910), Jorge Amado (né en 1912), Alice Barros (née en 1926), Graciliano Ramos (18921953), peut-être le plus accompli de tous, et enfin João Guimarak s Rosa (1908-1967). Ce dernier, avec Grande Sertão : Veredas (1956), remet en scène des héros, gardians du Minas Gerais, dans un livre superbe tant par l'imagination que par la langue. Quant à la chronique, version brésilienne de l'essay anglais, elle a de nombreux représentants : Carlos Drummond de Andrade encore, mais aussi Ledo Ivo et Rubem Braga (né en 1913). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amado Jorge Amérique latine - Littérature Bandeira (Manuel Carneiro da Sousa) Castro Alves (António de) Cruz e Sousa (João da) Gonçalves Dias Antônio Guimaraes Rosa Joao modernisme Ramos Graciliano Veríssimo Érico Les livres Brésil - Jorge Amado, page 749, volume 2 Musique. La musique brésilienne a puisé dans les trois traditions essentielles du pays : indienne, africaine et portugaise. Le fonds musical indien s'illustre dans des chants dont la mélodie est monodique, mais animée de rythmes très variés auxquels les apports négroafricains ont donné un complément instrumental, de percussions notamment. Quant aux chants noirs, ils sont essentiellement religieux et associés à la danse. La samba typique a été intégrée à l'ensemble multiple des danses et formes musicales d'influence portugaise. La musique savante, dès la fin du XIXe siècle, s'élabora à partir de ce tissu ; Heitor Villa-Lobos l'a illustré dans son cycle de quatorze chôros ( 1924-1929). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Pascoal Hermeto samba Villa-Lobos Heitor Cinéma. Si le public populaire brésilien a longtemps fait un triomphe aux chanchadas (comédies musicales sur fond de carnaval), l'art y trouvait rarement son compte, à l'exception de quelques tentatives isolées comme O Cangaceiro (1953). Dans les années soixante, l'école du « cinema novo « donna naissance à des oeuvres ambitieuses, très engagées politiquement, telles Vidas secas (1963) de Nelson Pereira dos Santos, Os Fuzis ( 1964) de Ruy Guerra, Ganga Zumba (1964) de Carlos Diegues, et surtout le Dieu noir et le Diable blond (1964) et Antonio das Mortes (1969) de Gláuber Rocha. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cavalcanti Alberto Rocha Glaúber Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amérique latine - Beaux-arts Costa Lúcio Haydée (M.H. Salaverry Pereira da Silva, dite Marcia) Niemeyer Soares Filho Oscar Les livres Brésil - les Bâtisseurs, sculpture monumentale de Bruno Giorgi (né en 1908), page 742, volume 2 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amérique du Sud Amérique latine Les médias Brésil - tableau en bref Brésil - carte physique Brésil - tableau en chiffres Amérique du Sud - carte politique Andes (cordillère des) - carte physique Les indications bibliographiques M. Carelli, Brésil, épopée métisse, Gallimard, Paris, 1987. R. Pebayle, les Brésiliens, pionniers et bâtisseurs, Géographes, Flammarion, Paris, 1989 ; le Brésil, « Que sais-je ? «, PUF, Paris 1992. H. Théry, le Brésil, Masson, Paris, 1989.

« Au sud du Mato Grosso, la vaste plaine sédimentaire du Pantanal (100 000 km 2) est presque entièrement inondée pendant la saison humide. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amazonie Guyanes (les) Iguaçu Mato Grosso Negro (rio) Paraíba do Sul (rio) sahel São Francisco savane sertão Uruguay Les livres tropiques - les chutes d'Iguaçu, au Brésil, page 5296, volume 10 Amérique du Sud - l'Amazone à Trioujary, au Brésil, page 215, volume 1 Brésil - vue de la Serra Do Mar, page 742, volume 2 Les aspects humains. Le Brésil s'est construit par vagues successives de peuplement et de migrations à la faveur de cycles économiques.

Ces périodes de spécialisation dans un produit d'exportation ont concerné des régions différentes et entraîné le déplacement du centre de gravité du pays.

Après la découverte du territoire par les Portugais, l'exploitation du bois couleur de braise, ou bois brasil, donnant une teinture rouge, fut à l'origine d'un peuplement discontinu du littoral bahianais.

Puis, de la fin du XVI e au XVIII e siècle, les plantations de canne à sucre se développèrent sur le littoral chaud et humide du Nordeste du fait de la traite des Noirs.

Lorsque cette région fut concurrencée par les « îles à sucre » antillaises, commença le cycle de l'or et des diamants qui fit du Sudeste la principale région de la colonie. Après l'indépendance (1822), la culture du café progressa de la côte carioca (celle de Rio de Janeiro) vers les riches terres violettes issues de la décomposition des basaltes des plateaux de São Paulo, puis elle atteignit le nord du Paraná.

Bien que la déportation d'esclaves ne s'arrêtât qu'au milieu du XIX e siècle, les planteurs paulistes firent venir une main-d'œuvre européenne et japonaise.

Si le cycle du café cessa d'être dominant à partir de 1930, la suprématie pauliste perdura grâce à une classe d'entrepreneurs et à une main-d'œuvre solvable.

Cette conquête de l'espace brésilien explique l'opposition entre la façade atlantique peuplée et l'intérieur quasi désert.

La création en 1960 d'une nouvelle capitale à l'intérieur du pays, Brasília, fut le symbole volontariste de la « marche vers l'Ouest » des pionniers et du recentrage de l'espace politique national. Il résulte de l'histoire du peuplement une société multiraciale avec 54 % de Blancs, près de 6 % de Noirs, 39 % de mulâtres et métis, et quelque 250 000 Indiens (ces derniers étaient 3 millions au moment de la conquête).

La population s'accroît encore de 1,6 % par an.

La mortalité infantile élevée témoigne d'un sous-développement inégalement subi.

Les inégalités sociales et régionales ont pour conséquence un fort courant migratoire vers l'État de São Paulo ainsi que vers les marches pionnières du Centre-Ouest et de l'Amazonie.

Ces migrants viennent séculairement du Nordeste, et, depuis 1970, du Sud où la modernisation de l'agriculture provoque l'exode rural.

La moitié des citadins réside dans les neuf régions métropolitaines et dans les capitales des États.

Les seules agglomérations de São Paulo et de Rio de Janeiro en regroupent plus du quart.

Ces villes, où les écarts sont très forts entre les riches et les pauvres, reflètent les contradictions de la croissance brésilienne. Complétez votre recherche en consultant :. »

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