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d'ouvrage qu'ils en veulent et que leur journée se paie le double juste de ce qu'elle valait il y a dix ans.

Publié le 31/10/2013

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d'ouvrage qu'ils en veulent et que leur journée se paie le double juste de ce qu'elle valait il y a dix ans. Le renchérissement de la vie matérielle n'est pas en proportion avec celui de la main-d'oeuvre. Les gens très malheureux, ce sont les employés et les ouvrières qui font les chemises. Je n'ai guère de pitié que pour les femmes mais j'en vois de pauvres vieilles qui me fendent le coeur. « Si le second Empire ne fut donc pas dans les villes le régime de la vie à bon marché, il est incontestable qu'il fut celui du plein emploi. C'est là un immense progrès, qui ne pouvait qu'induire une amélioration générale du niveau et des modes de vie. S'il subsiste des inégalités de répartition entre catégories ou entre régions, la masse de la population française est à présent mieux nourrie, mieux logée et mieux traitée. Un certain nombre d'indications le confirment: il a été démontré, par exemple, que la proportion des conscrits déclarés bons pour le service, à critères pratiquement inchangés, s'était considérablement accrue ; on remarque une augmentation de leur taille moyenne. La consommation de viande, produit dont pourtant le prix ne baisse pas, s'élève régulièrement, passant de 23 kilos par habitant et par an en 1852 à 26 kilos dix ans plus tard. L'accès aux caisses d'épargne s'ouvre à des couches nouvelles. Entre 1852 et 1870, le nombre des livrets n'est pas loin de tripler : il passe de 742 889 à 2 079 141; et, d'après le bulletin de 1860 de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, 120 000 ouvriers sur les 416 000 que compte l'agglomération parisienne avaient pu en ouvrir. Cependant, même si le bien-être se démocratise, la situation comporte de multiples imperfections. Louis Napoléon en était plus conscient que quiconque, lui qui faisait réaliser régulièrement des enquêtes pour tenter de quantifier -- d'évaluer dirait-on aujourd'hui -- les conditions de propagation du progrès. Ces imperfections, il allait s'attacher à leur porter remède par la mise en oeuvre d'une politique sociale volontariste, dont on n'avait connu jusqu'alors ni équivalent ni précédent. *** La politique sociale de Louis Napoléon : encore un domaine où seules sa volonté personnelle et son obstination peuvent expliquer l'originalité de la démarche et l'ampleur des résultats. En fait, le second Empire doit à son souverain d'avoir été le premier régime à entreprendre des actions soutenues et cohérentes, dignes du nom de « politique «, sur un terrain jusque-là laissé en friche par la puissance publique, qui l'abandonnait volontiers à la bonne volonté patronale ou à la charité religieuse. L'échec retentissant des quelques velléités sociales de la République de 1848, dont les contradictions s'achevèrent dans le sang, l'absence de tout nouveau progrès significatif dans les premières années de la IIIe République, tout ce qui s'est passé immédiatement avant et après lui invitent à placer très haut les mérites propres à l'empereur. Pourtant, ses initiatives, quels que soient leur nombre et leur intérêt, n'obtinrent souvent pas mieux que l'indifférence polie ou l'étonnement agacé de la plupart de ses contemporains, quand elles ne provoquèrent pas leur effarement hostile. Mme Dosne, l'égérie de Thiers, a bien résumé la position des classes aisées devant tant de preuves de sollicitude pour la classe ouvrière : « Son dada, c'est le peuple. « A gauche, c'est sans complaisance qu'on observait ce réactionnaire sorti de son rôle, comportement que ne prisent jamais les professionnels de la politique. Les uns cherchaient à le contrer en faisant de la surenchère; les autres, en délicatesse avec la classe ouvrière comme bien des républicains depuis certains événements d'un passé encore proche, ne trouvaient dans ce comportement jugé bizarre qu'un motif supplémentaire pour manifester leur opposition. Il n'en reste pas moins qu'en 1870 la France va se trouver dans le domaine des lois et pratiques sociales largement en avance sur les autres nations de son temps, avance qu'elle va malheureusement très vite reperdre. La brièveté de l'expérience constitue l'une des explications du dédain dans lequel est tenue la politique sociale de l'Empire. Ollivier, au treizième volume de ses Mémoires s'indignait ainsi que cette oeuvre soit restée aussi méconnue et dénigrée: « Avoir poursuivi d'une haine féroce jusqu'à l'assassinat le seul Souverain dont la préoccupation principale ait été d'améliorer la situation matérielle et morale des masses et de les affranchir de leurs servitudes traditionnelles, le seul qui, malgré les terreurs de ses conseillers, ait accordé aux travailleurs des droits refusés par la Révolution elle-même et relevé leur dignité en donnant à leur parole une autorité égale à celle des patrons ; avoir méconnu le créateur des sociétés de secours mutuel ; le protecteur du droit de coalition, le restaurateur du suffrage universel mutilé; avoir préféré à l'ami couronné qui servait le peuple de tout coeur les bourgeois opportunistes qui s'en servaient sans cesse, cela restera, à l'heure de la véritable histoire, une des pages les plus laides des annales de la démocratie française. Ce jugement sera rendu plus sévère encore par la longanimité avec laquelle l'Empereur, méconnu, menacé dans son trône et dans sa vie par la plus noire ingratitude, continua son dévouement à ceux qui le déchiraient. Que de fois ne m'a-t-il pas dit dans nos conversations intimes: "Tâchez donc de me proposer quelque chose dans l'intérêt du peuple". « oncrètement, la politique conduite s'articule en deux volets que la logique, mais non la chronologie, conduit à distinguer l'un de l'autre. remier volet, la politique « paternaliste «. Souvent financée par des prélèvements sur la liste civile, voire sur la assette personnelle, elle est la traduction de sentiments de compassion envers les petites gens. Le but de ouis Napoléon a toujours été de mettre le développement économique à leur service. Il y est d'autant plus résolu que, d'après lui, la consommation ouvrière a son rôle à jouer dans la croissance; et ne s'est-il pas écrié: Nous ne produisons pas trop, mais nous ne consommons pas assez! « Néanmoins, il sait bien que tout cela rendra du temps: des initiatives immédiates sont donc nécessaires pour anticiper les effets du développement u pour en corriger les plus pervers. A cet égard, son imagination est débordante; l'amélioration du sort des uvriers est chez lui une véritable obsession, qui trouve souvent des points d'application tout à fait inattendus. ne de ses premières décisions consiste à créer -- aux frais de l'État -- un corps d'aumôniers dispensant ratuitement les dernières prières, car la pensée qu'un pauvre puisse être enterré sans le secours de la religion lui paraît intolérable. Il charge le chimiste Mège-Mouriès de fabriquer une matière rasse susceptible de remplacer, à moindre prix, le beurre; ce sera l'invention de la margarine. Il entreprend luiême, ne laissant ce soin à personne d'autre, de mettre au point un poêle à combustion lente et à consommation réduite destiné aux plus pauvres. L'idée des « restaurants du coeur «, ou de quelque chose d'approchant, lui vient à l'esprit, plus d'un siècle avant Coluche. Le préfet de la Seine recevra ainsi de lui, en 1856, 100 000 francs pour installer des « fourneaux économiques «, lesquels, en l'espace d'un mois, distribueront, d'après André Castelot, jusqu'à 1 244 656 rations. Il imagine une caisse de compensation pour réduire les variations du prix du pain. Il ouvre les asiles de Vincennes et du Vésinet, pour soigner les ouvriers malades; il lance successivement une société de charité maternelle pour les femmes, l'orphelinat du Prince Impérial, et la société du Prince Impérial, conçue pour fournir des crédits aux ouvriers dans le besoin en vue de l'acquisition d'outils. Il réforme les bureaux de placement. Il crée un service de soins à domicile dont l'exposé des motifs du décret impérial de 1855 instituant les asiles nationaux explique fort bien la raison d'être : « L'industrie a ses blessés, comme la guerre. Le chantier, l'atelier, qui, pour l'ouvrier, sont le vrai champ d'honneur, le renvoient bien souvent malade ou mutilé. L'hospice le reçoit à l'égal du soldat, et la société de secours mutuel l'aide maintenant à soutenir sa famille. Mais quand il sort de 'hôpital, assez rétabli pour ne pas y rester, trop faible cependant pour reprendre son travail, il traîne sa onvalescence dans la misère. « Louis Napoléon s'intéresse aussi au logement des ouvriers et affecte à son financement une partie des fonds e la dotation d'Orléans. Il s'y prend en deux temps, lançant d'abord les premières cités ouvrières qui ne onnurent guère de succès, puis décidant de subventionner la création de logements à très bon marché par les établissements industriels, ce qui s'avéra de bien meilleure méthode. Tout ce premier pan de l'action impériale peut prêter à sourire... voire à grincer des dents. C'est à lui sans doute que s'applique le mieux cette appréciation de Georges Duveau: « L'Empereur voulait que les ouvriers fussent ien nourris, bien logés, qu'ils eussent régulièrement du travail et qu'ils fussent à l'abri dans leurs vieux jours, mais la bonne volonté impériale errait parfois dans les nuées et ne se traduisait pas toujours en actes précis. « Louis Napoléon en vint très vite à des mesures de plus profonde portée, requérant généralement la sanction législative. Les diverses étapes du parcours qu'il eut à accomplir pour améliorer le sort des condamnés de droit commun onne une assez bonne idée de l'évolution de ses méthodes. Dans un premier temps, il laisse parler son coeur, d'autant plus prêt à l'entendre qu'il a été lui-même prisonnier; il décide donc de mettre fin au port du boulet, d'adoucir les conditions d'incarcération et de développer dans les prisons l'assistance médicale. Dans un second temps, prenant conscience des limites de ses initiatives, il s'attaque aux problèmes de fond : le but est d'obtenir du législateur l'abolition de la « mort civile « qui privait de tous droits juridiques les condamnés aux peines les plus lourdes, et la réforme du Code pénal dans le sens de l'atténuation de ces peines. L'oeuvre d'humanisation judiciaire est d'ailleurs considérable : elle compte l'aménagement de l'assistance judiciaire, en janvier 1851, la création du recours gracieux par un décret du 18 décembre 1852, celle de la liberté provisoire par la loi du 4 avril 1855. Comme il avait souvent affaire à très forte partie, ses tentatives ne furent pas toujours couronnées de succès. Ainsi ne put-il l'emporter dans cette trop fameuse affaire du livret ouvrier. Dans ce livret que, depuis 1803, haque ouvrier était obligé de porter sur lui, les changements d'emploi devaient être consignés, avec leurs motivations. C'est dire qu'une forte tête n'avait aucune chance de passer inaperçue et de se faire oublier. De plus, l'habitude avait été prise par les patrons, quand ils avançaient de l'argent à un ouvrier, de conserver ledit livret en gage, ce qui interdisait au débiteur de quitter son emploi et limitait singulièrement sa liberté 'expression. Il était donc aisé de comprendre les sentiments d'aversion des intéressés à l'égard de ce ocument, symbole d'une condition inférieure. ès 1854, Louis Napoléon avait interdit par décret de faire figurer sur le livret le moindre commentaire. C'était n premier résultat. En 1869, à l'occasion d'un discours au Conseil d'État, Louis Napoléon fit connaître son ntention d'aller plus loin et proposa carrément la suppression du livret. Sa proposition, fort mal reçue, n'eut pas e suite; il fallut attendre encore vingt ans pour qu'elle soit satisfaite. 'autres initiatives ont des succès plus immédiats. C'est le cas, en 1866, lorsque Louis Napoléon adresse une ettre publique au ministre d'État en vue de la création d'une Caisse des invalides du travail. Il s'agit d'offrir aux ravailleurs des villes et des champs la possibilité de s'assurer contre les accidents du travail entraînant une ncapacité continue, l'assurance couvrant les affiliés et, en cas de décès, leurs veuves. Pour facultative qu'elle oit, l'institution représente un progrès incontestable. Avec les sociétés de secours mutuel que l'empereur avait éjà systématiquement encouragées, avec la loi de 1853 sur le droit à pension des fonctionnaires et agents de 'État, avec les textes apportant une garantie de l'État aux premiers embryons de caisses vieillesse, elle réfigure les systèmes généralisés qui, à partir de tels modèles, allaient plus tard se mettre progressivement en place. Dans un premier décret du 15 juillet 1850 posant les fondements de ces sociétés, Louis Napoléon avait exprimé ses intentions : le texte avait été préparé parce que « le Président de la République [avait] estimé qu'en groupant les travailleurs et en leur permettant de s'assurer contre les éventualités malheureuses, on contribuait à l'amélioration du sort des masses laborieuses «. Le changement législatif le plus important intervient en 1864 et concerne le droit de coalition. En proposant de l'accorder aux ouvriers, Louis Napoléon entendait leur reconnaître le droit de grève, rompant ainsi avec une attitude frileuse et répressive adoptée par la Révolution et au moins partiellement confirmée par le premier Empire. La loi des 14-17 juin 1791 relative au délit de coalition avait proscrit toute entente sur les conditions de travail, même s'il n'y avait pas « le refus simultané de travail qu'on appelle grève «. En 1810, le Code pénal avait quelque peu libéralisé le système ; l'entente n'était plus réprimée, mais seulement sa manifestation par la grève. L'initiative du changement procède de toute évidence de la volonté personnelle de l'empereur, et nul ne pourra jamais prétendre qu'elle fut arrachée par « le développement des luttes «. Si au début des années 1860, quelques voix s'étaient élevées pour réclamer l'abrogation des articles 414 et 415 du Code pénal, c'était par référence à l'expérience anglaise, expérience que Louis Napoléon avait implicitement invité certains responsables ouvriers à découvrir et imiter. Il avait subventionné le voyage d'une délégation ouvrière à l'Exposition universelle de Londres, souhaitant qu'il fût l'occasion de rencontres avec les riches et puissants syndicats britanniques. Non seulement Louis Napoléon n'avait pas cherché à dissimuler son patronage, mais il l'avait revendiqué: à leur retour, trois des chefs de la délégation furent décorés de la Légion d'honneur. Plus tard, il ne dut voir que des avantages à la publication par l'ouvrier Tolain d'un texte dit Manifeste des Soixante, dont les thèses correspondaient pour l'essentiel à sa propre pensée : « Le Suffrage Universel, peut-on y lire, nous a rendus majeurs politiquement, mais il nous reste à nous émanciper socialement [...]. Nous ne voulons pas être des clients ou des assistés, mais des égaux; nous repoussons l'aumône, nous voulons la justice. « Louis Napoléon avait par avance annoncé la couleur. En 1862 et 1863, il avait gracié plusieurs ouvriers arrêtés et condamnés en application des articles 414 et 415. Il s'agissait donc de mettre le droit en accord avec le fait. Lors de l'ouverture de la session législative de 1864, l'empereur posa lui-même le principe d'un projet de loi d'abrogation, en déclarant: « Adoucir la législation applicable aux classes ouvrières dignes de notre sollicitude, ce sera là un progrès auquel vous aimerez vous associer. « Tout bien considéré, le débat politique aurait dû rester relativement calme, les deux principaux camps ayant peu de raisons de s'enflammer. Les uns, les conservateurs, pouvaient se résigner, sans enthousiasme, à accepter ce qu'ils considéraient comme un caprice de l'empereur. Quant aux républicains, il n'était pas interdit de penser qu'ils éprouveraient quelque difficulté à combattre un dispositif qui répondait si évidemment à une attente sociale et à leurs propres idées. En fait, le projet fut on ne peut plus mal accueilli. A droite, de telles concessions à l'ennemi de toujours paraissaient inadmissibles; quand le député Seydoux dénonçait le texte comme une « loi de guerre «, il exprimait l'opinion de beaucoup. Les républicains choisirent la voie de la surenchère, réclamant par surcroît les droits d'association et de réunion, faute desquels le texte n'était, selon eux, qu'une coquille vide. Ollivier, le rapporteur du texte, avait eu du mal à admettre l'hostilité de la gauche et, bien des années plus tard, exprimait encore son indignation rétrospective : « Qui donc obligeait l'Empereur à présenter, malgré la résistance de son Conseil d'État et de sa majorité, une loi sur les coalitions, s'il n'avait pas

« déchiraient. Quedefois nem'a-t-il pasditdans nosconversations intimes:"Tâchez doncdeme proposer quelque chosedansl'intérêt dupeuple".

» Concrètement, lapolitique conduite s'articule endeux volets quelalogique, maisnonlachronologie, conduità distinguer l'undel'autre. Premier volet,lapolitique «paternaliste ».Souvent financée pardes prélèvements surlaliste civile, voiresurla cassette personnelle, elleestlatraduction desentiments decompassion enverslespetites gens.Lebut de Louis Napoléon atoujours étédemettre ledéveloppement économiqueàleur service.

Ilyest d'autant plus résolu que,d'après lui,laconsommation ouvrièreason rôle àjouer danslacroissance; etne s'est-il pasécrié: « Nous neproduisons pastrop, mais nous neconsommons pasassez! »Néanmoins, ilsait bien quetoutcela prendra dutemps: desinitiatives immédiates sontdonc nécessaires pouranticiper leseffets dudéveloppement ou pour encorriger lesplus pervers.

Acet égard, sonimagination estdébordante; l'amélioration dusort des ouvriers estchez luiune véritable obsession, quitrouve souvent despoints d'application toutàfait inattendus. Une deses premières décisionsconsisteàcréer —aux frais del'État —un corps d'aumôniers dispensant gratuitement lesdernières prières,carlapensée qu'unpauvre puisseêtreenterré sans le secours delareligion luiparaît intolérable.

Ilcharge lechimiste Mège-Mouriès defabriquer unematière grasse susceptible deremplacer, àmoindre prix,lebeurre; cesera l'invention delamargarine.

Ilentreprend lui- même, nelaissant cesoin àpersonne d'autre,demettre aupoint unpoêle àcombustion lenteetà consommation réduitedestiné auxplus pauvres. L'idée des«restaurants ducoeur »,ou dequelque chosed'approchant, luivient àl'esprit, plusd'un siècle avant Coluche.

Lepréfet delaSeine recevra ainsidelui, en1856, 100000francs pourinstaller des«fourneaux économiques »,lesquels, enl'espace d'unmois, distribueront, d'aprèsAndréCastelot, jusqu'à1244 656 rations. Il imagine unecaisse decompensation pourréduire lesvariations duprix dupain.

Ilouvre lesasiles de Vincennes etdu Vésinet, poursoigner lesouvriers malades; illance successivement unesociété decharité maternelle pourlesfemmes, l'orphelinat duPrince Impérial, etlasociété duPrince Impérial, conçuepourfournir des crédits auxouvriers danslebesoin envue del'acquisition d'outils.Ilréforme lesbureaux deplacement.

Il crée unservice desoins àdomicile dontl'exposé desmotifs dudécret impérial de1855 instituant lesasiles nationaux expliquefortbien laraison d'être:« L'industrie ases blessés, commelaguerre.

Lechantier, l'atelier, qui, pour l'ouvrier, sontlevrai champ d'honneur, lerenvoient biensouvent maladeoumutilé.

L'hospice lereçoit à l'égal dusoldat, etlasociété desecours mutuell'aidemaintenant àsoutenir safamille.

Maisquand ilsort de l'hôpital, assezrétabli pournepas yrester, tropfaible cependant pourreprendre sontravail, iltraîne sa convalescence danslamisère.

» Louis Napoléon s'intéresse aussiaulogement desouvriers etaffecte àson financement unepartie desfonds de ladotation d'Orléans.

Ils'y prend endeux temps, lançant d'abord lespremières citésouvrières quine connurent guèredesuccès, puisdécidant desubventionner lacréation delogements àtrès bon marché parles établissements industriels,cequi s'avéra debien meilleure méthode. Tout cepremier pandel'action impériale peutprêter àsourire...

voireàgrincer desdents.

C'estàlui sans doute que s'applique lemieux cetteappréciation deGeorges Duveau:«L'Empereur voulaitquelesouvriers fussent bien nourris, bienlogés, qu'ilseussent régulièrement dutravail etqu'ils fussent à l'abri dans leursvieux jours, maislabonne volonté impériale erraitparfois danslesnuées etne setraduisait pas toujours enactes précis.

» Louis Napoléon envint très viteàdes mesures deplus profonde portée,requérant généralement lasanction législative. Les diverses étapesduparcours qu'ileutàaccomplir pouraméliorer lesort descondamnés dedroit commun donne uneassez bonne idéedel'évolution deses méthodes.

Dansunpremier temps,illaisse parlersoncoeur, d'autant plusprêtàl'entendre qu'ilaété lui-même prisonnier; ildécide doncdemettre finau port duboulet, d'adoucir lesconditions d'incarcération etde développer danslesprisons l'assistance médicale.Dansun second temps,prenant conscience deslimites deses initiatives, ils'attaque auxproblèmes defond :le but est d'obtenir dulégislateur l'abolitiondela«mort civile »qui privait detous droits juridiques lescondamnés aux peines lesplus lourdes, etlaréforme duCode pénal danslesens del'atténuation deces peines.

L'oeuvre d'humanisation judiciaireestd'ailleurs considérable :elle compte l'aménagement del'assistance judiciaire,en janvier 1851,lacréation durecours gracieux parundécret du18décembre 1852,celledelaliberté provisoire par laloi du 4avril 1855. Comme ilavait souvent affaireàtrès forte partie, sestentatives nefurent pastoujours couronnées desuccès. Ainsi neput-il l'emporter danscettetropfameuse affairedulivret ouvrier.

Danscelivret que,depuis 1803, chaque ouvrierétaitobligé deporter surlui,les changements d'emploidevaient êtreconsignés, avecleurs motivations.

C'estdirequ'une fortetêten'avait aucune chancedepasser inaperçue etde sefaire oublier.

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