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DURAND (Gilbert)

Publié le 10/03/2019

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DURAND (Gilbert), philosophe français (Chambéry 1921 ). Son œuvre, qui étudie les « grands fantasmes universaux » qui fondent les rapports humains, se recommande d'un « nouvel esprit anthropologique » appuyé sur une science générale des symboles (les Structures anthropologiques de l'imaginaire, 1960). L'imaginaire se manifeste à travers trois structures, qui procèdent de réflexes psychophysiologiques (dominantes posturale, digestive ou copulative), et trois logiques fondées sur un principe de coupure, de liaison ou d'analogie. Anthropologie et projet créateur sont indissociables : ils manifestent la rhétorique profonde de l'image, partagée entre les régimes diurne et nocturne, douée du pouvoir dynamique de structurer de façon diacritique ou syncrétique. Contre le formalisme et la phénoménologie, les schèmes structuraux permettent l'inventaire des images matrices et de leurs parentés, pour suggérer une vaste cosmosophie. La littérature et la culture iraient contre la fable de la vérité transparente pour marquer l'ombre de toute lumière, et l'alliance inévitable de la perception et de l'aveuglement comme l'enseigne le mythe de Psyché. La dictature de la représentation du langage n'est pas inévitable, parce que la représentation et le langage portent en eux la mystérieuse fraternité des contraires, qui fait de l'écrit une reconnaissance ontologique, et ruine le fanatisme de l'identité explicative (le Décor mythique de «la Chartreuse de Parme», 1961 ; Figures mythiques et Visages de l'œuvre, 1979). La littérature, comme l'imaginaire, est une « action euphémique » capable de défaire l'objectivité aliénante. Dans la lignée de Bachelard, et contre les propositions de Sartre et de Lévi-Strauss , Gilbert Durand définit ainsi une fonction imaginante rigoureusement adéquate au monde naturel (l'imagination symbolique, 1964; Science de l'homme et Tradition, 1975; l'Âme tigrée, 1980).

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