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Encyclopédie littéraire: conte

Publié le 20/07/2010

Extrait du document

conte

 

Récit court qui pose un regard sur la réalité par le biais du merveilleux ou du fantastique.

Commentaire

À l'origine oral, le conte passe de la tradition populaire à la tradition littéraire. On a pu reconnaître des structures semblables entre les différents contes de l'Europe et de l'Inde. Ainsi, le conte schématise ses personnages, multiplie les péripéties initiatiques, sème sur le chemin du héros des obstacles, arme parfois les protagonistes de- pouvoirs surnaturels. La finalité du conte est essentiellement morale ou philosophique. À l'issue du conte, le monde perturbé reprend un visage quotidien. Il existe plusieurs types de contes : — le conte de fées, qui fleurit au XVIIe siècle sous les plumes de Mm' d'Aulnoy et de Charles Perrault, présente, dans un cadre rêvé, une action schématique, des personnages en petit nombre facilement identifiables en « bons « et en « méchants «, un propos éducatif ; — le conte philosophique, que Voltaire a pratiqué dans Zadig, Micromégas, etc., présente des situations voisines du réel, des personnages quasi familiers ; il est le porte-parole des conceptions philosophiques de son auteur, l'exemple imagé de ses thèses ; — le conte fantastique, voisin du conte de fées, en faveur auprès des romantiques (Nodier, Grimm, Hoffmann) puis des écrivains de la fin du XIXe siècle (Maupassant, Mérimée), s'alimente d'une équivoque entre le réel et l'irréel, guettant la faille du quotidien. De nos jours, si les écrivains produisent encore des contes, ils se sont peu à peu tournés vers la science-fiction.  

Citations

La morale « louable et instructive « que Perrault prétend mettre dans ses contes est en réalité la simple morale de l'intérêt [...]. Elle tient en quelques formules : le vice est toujours puni, la vertu toujours récompensée ; on trouve son avantage à « être honnête, patient, avisé, laborieux, obéissant « ; une fillette a grand tort de prêter l'oreille aux propos doucereux d'un loup ; l'entregent vaut mieux que les « biens acquis « ; le doux parler a plus de prix que les pistoles, choses vaines sans protecteurs, que tous les talents reçus du ciel en partage. (Gilbert Rouger, « Introduction «, in Perrault, Contes.) Les contes de fées ont pour caractéristique de poser des problèmes existentiels en termes brefs et précis. L'enfant peut ainsi affronter ces problèmes dans leur forme essentielle, alors qu'une intrigue plus élaborée lui compliquerait les choses. Le conte de fées simplifie toutes les situations. Ses personnages sont nettement dessinés ; et les détails, à moins qu'ils ne soient très importants, sont laissés de côté. Tous les personnages correspondent à un type ; ils n'ont rien d'unique. (Bruno Bettelheim, la Psychanalyse des contes de fées, « Introduction «.)

 

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