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Encyclopédie littéraire: critique

Publié le 20/07/2010

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Genre littéraire où l'on porte un jugement sur une oeuvre ou un mouvement.

Commentaire

Du grec krinein, « juger «, le terme « critique. « désigne toute étude posée sur une oeuvre, accompagnée de jugements positifs ou négatifs. On connaît divers types de critiques, parmi lesquels : — la méthode biographique, qui entend déduire de la vie de l'artiste le sens et la raison de son oeuvre. Cette méthode fut vivement attaquée, entre autres, par Marcel Proust, pour qui la biographie et l'oeuvre sont deux domaines connexes et différents ; — la méthode scientiste, qui désire replacer l'oeuvre dans son temps pour en saisir la qualité, rechercher les forces agissant sur la création, dépasser l'oeuvre pour rendre compte de l'évolution des genres. Cette méthode se heurta à ceux qui repoussaient l'esprit de système, rappelaient le rôle de l'individu dans l'art et le droit à l'originalité ; — les méthodes modernes, qui ont donné naissance, dans les années 60, à la nouvelle critique : sans esprit de système mais avec tous les outils des sciences humaines, elles tentent de dégager les influences et les processus de la création. Ces méthodes, qui ont recours aux techniques de la linguistique, de la sociologie, de la psychologie, de la psychanalyse, etc., permettent d'étudier l'oeuvre en elle-même avant de procéder à un choix interprétatif, miroir de leur relation avec le texte.  

Citations

La littérature, la production littéraire, n'est point pour moi distincte ou du moins séparable du reste de l'homme et de l'organisation ; je puis goûter une oeuvre, mais il m'est difficile de la juger indépendamment de la connaissance de l'homme même ; et je dirais volontiers : tel arbre, tel fruit. (Sainte-Beuve, Chateaubriand jugé par un ami intime en 1803, 1862, in Nouveaux Lundis, tome III.)

Un livre est le produit d'un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices. (Marcel Proust, Contre Sainte-Beuve, VIII.)

L'oeuvre doit être écoutée, nous devons coïncider avec elle et la répéter en nous ; tous les faits objectifs doivent être rigoureusement établis (par le recours aux « techniques «) ; mais ces faits doivent être à leur tour librement interprétés, et, à ce point, nous devenons conscients que l s faits sont déjà, dans leur apparente objectivité, le produit d'un premier choix interprétatif. Ce sont les trois moments coordonnés de la sympathie spontanée, de l'étude objective, de la réflexion libre, qui permettent à la critique de bénéficier à la fois de la certitude immédiate de la lecture, de la vérifiabilité de la technique « scientifique «, et de la plausibilité rationnelle de l'interprétation. Le trajet critique se déroule, dans la mesure du possible, entre tout accepter (par la sympathie) et tout situer (par la compréhension). [Jean Starobinski]

 

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