Encyclopédie littéraire: lai

Court récit ou nouvelle en vers de huit syllabes qui, au Moyen Âge, emprunte d'ordinaire son sujet au cycle de la Table ronde.

Commentaire

À l'origine d'inspiration celtique, le lai participe de la littérature courtoise. Destiné à séduire le seigneur et sa cour, il rapporte les exploits des chevaliers. On l'accompagne volontiers au Moyen Âge de musique (une harpe, par exemple), à la manière des récits épiques de l'Antiquité. Parmi les lais les plus célèbres, citons ceux de Marie de France (1154-1189) qui allient au merveilleux la délicate peinture de l'amour. Aux XIVe et XVe siècles, les sujets du lai évoluent : les thèmes courtois l'emportent définitivement. Une dernière résurgence de la structure du lai médiéval se lit dans la Chanson du mal-aimé de Guillaume Apollinaire.  

 Citation

Nous ignorons si les jongleurs développaient déjà, en chantant les lais, la fiction qui est à la source même de la composition des nouvelles de Marie et qu'elle nous donne pour originales. Plutôt que de faire comme tout le monde et d'écrire des adaptations d'oeuvres latines, elle pensa, nous dit-elle, aux lais qu'elle avait entendus ; elle imagina qu'ils étaient anciens et commémoraient le souvenir de quelque événement ancien comme eux, de quelque aventure merveilleuse et vraie, et elle eut l'idée, excellente assurément, de conter cette aventure par rimes. (Jean Rychner, les Lais de Marie de France, introduction.)